Née au Congo mais élevée en Belgique, Zap Mama, de son vrai nom Marie Daulne, entame une carrière qui l'emmène sur tous les continents. Elle attire des milliers de fans en présentant au public son héritage musical, fusion de cultures musicales, grâce au merveilleux dynamisme de sa voix, sa musique et ses dons d'interprète. "Supermoon" est un mélange attachant de musiques world, soul, pop et jazz et bien d'autres nuances subtiles où l'on trouve à ses côtés de nombreux invités venus des quatre coins du monde : batteur Tony Allen, bassistes Meshell Ndegeocello et Will Lee, guitaristes David Gilmore de Pink Floyd et Michael Franti de Spearhead , pianistes Leon Pendarvis, Daniel Freiberg et Robbie Kondor, percussionniste Bashiri Johnson, Arno en passage-éclair sur "Toma taboo"... Et un touchant ovni musical, "Princess Kesia", morceau féérique et aventureux où gravite le choeur des Jeunes de la Monnaie. C'est sans doute l'album de Zap Mama le plus émotionnellement honnête, le plus intime de toute sa discographie.
Seize ans déjà qu'elle tourne, Zap Mama alias l'artiste belgo-congolaise Marie Daulne. Et elle n'est pas près de s'arrêter, sans pour autant jamais garder la même orbite musicale, si l'on en croit ce dynamique "Supermoon".
Au Zaïre, des conflits perdurèrent bien après l’Indépendance (1960). En 1964, une semaine après que la petite Marie vit le jour, son père, Cyrille Daulne, fut abattu par des militants qui chassaient les Belges du pays. Sa mère, recherchée pour avoir épousé un Blanc, cacha trois de ses cinq enfants chez les Pygmées. Quelques mois plus tard, elle traversait de nouveau la brousse à pied, avec Marie serrée sur son dos à l’aide d’un pagne, reprenait sa nombreuse marmaille et partait s’exiler en Belgique.
Au début des années quatre-vingt-dix, notre Zap Mama prendra l’avion et reviendra au pays des petits hommes, à l’orée de l’imposante forêt. Avec eux, au clair de lune, elle chantera ces délicates architectures vocales, où l’ego n’a pas de place. Le chant, vécu comme un art communautaire avant tout, restera la philosophie fondatrice de Zap Mama. Marie Daulne ne s’est jamais enfermée dans un style ou une discipline. L’amazone a plus d’une corde à l’arc de son talent. Chanteuse, compositrice, mais aussi danseuse et costumière, elle se passionne pour toutes sortes de musiques. Avec elle, le yodel, technique pour passer d’une voix de tête à une voix de poitrine, utilisée par les Pygmées (mais aussi par les montagnards suisses et tyroliens), s’amourache d’une basse slappée funky ou d’une pulsation latino.
Apparaître, puis disparaître. Comme la lune. Dans le cycle de cet astre qu’elle aime à regarder, Marie Daulne voit les étapes successives que traverse l’être humain en général, l’artiste en particulier. L’inspiration va et vient. “On a besoin par moment d’être dans l’ombre, de se cacher, puis de réapparaître. J’ai remarqué que ma carrière fonctionnait sur ce mode”, observe la chanteuse de Zap Mama, le groupe auquel elle a donné vie il y a dix-sept ans.
L’expérience américaine, ces trois années passées aux Etats-Unis qui avaient débouché sur Ancestry in Progress en 2004, l’ont amené à un constat : “Après avoir fréquenté beaucoup de célébrités, je me suis dit que je n’étais pas une superstar”, affirme-t-elle. Elle préfère se voir en "supermoon", une super lune. La nuance ? “Ne pas être esclave d’un système où il faut répondre à une demande, se trahir pour pouvoir vendre ou être dans le coup. Etre vraie.” De ce néologisme, elle a fait le nom de son sixième album.
Pour la première fois, elle en a trouvé le titre avant même d’avoir le contenu. L’idée de départ lui a servi de philosophie tout au long des deux années de travail qu’a nécessitées Supermoon, enregistré pour l’essentiel outre-Atlantique, entre New York et San Francisco. Alors que son précédent disque était marqué par la soul et le rap, cette fois Marie Daulne semble se situer à équidistance des points cardinaux qu’indique sa boussole musicale : ses racines africaines, son goût pour la musique noire américaine mais aussi ses attaches européennes. C´est de la Musique du Monde, avec deux M majuscules !
Zap Mama Supermoon (Heads Up/Universal jazz) 2007
http://www.zapmama.be/
http://www.myspace.com/zapmama
mercredi 12 décembre 2007
Marie Daulne, la zapette de Zap Mama
Publié par jeanphilippe56 à 12/12/2007 09:20:00 AM
Libellés : afrique, belgique, congo, Marie Daulne, Meshell, monde, musique, Ndegeocello, New York, Pygmées, supermoon, world, zap mama
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