mardi 23 septembre 2008

HECTOR ZAZOU R.I.P....... le trépas d'un savant fou de sons


Voici une bien triste nouvelle que celle-ci. Hector Zazou est mort le 8 septembre 2008 à Paris, dans sa soixantième année. Né en Algérie, Hector Zazou mariait avec talent musiques actuelles et musiques du monde. Il laisse une quizaine d'albums dont le dernier doit paraître dans quelques jours (le 6 octobre), "In The House Of Mirrors".
" In The House Of Mirrors", enregistré en Inde, scellera ainsi la trajectoire nomade d'un compositeur influent mais demeuré en marge de toutes classifications. Ce savant fou, dont les pièces montées frappaient et déroutaient, sera tant regretté par des chanteuses audacieuses comme Björk ou la Suissesse Laurence Revey (dont il a réalisé Le Creux des Fées) que par des figures de la world music tels Peter Gabriel, Brian Eno, John Cale, Manu Dibango, Lisa Gerrard, Ryuichi Sakamoto, David Sylvian, Asia Argento ou le Congolais Bony Bikaye avec lequel il signa en 1983 Noir et Blanc, œuvre-jalon de la fusion afro-électronique. Même les acteurs Gérard Depardieu et Richard Bohringer, que Zazou a fait chanter en 1992 pour un hommage à Arthur Rimbaud (Sahara Blue) devraient pleurer ce créateur insatiable. Zazou savait embrasser dans des souffles toxiques traditions et expérimentations, en traqueur de mélodies, de tons et de climats aux flux et reflux subtils.


En 1976, sous le nom de ZNR (Hector Zazou au violon et claviers et Joseph Racaille) sort l'album "Barricades", un disque bizarroïde aux influences diverses: la musique de chambre, le krautrock, le piano d'Erik Satie. De l'avant-garde cérébrale. Ils sortiront une seconde plaque au titre léger "Traité de Mécanique Populaire". Son premier album solo sort en 1979 "La Perversita", de la musique érotique (sic!).Sa production sera abondante (plus de 20 disques) et éclectique. Hector n'a cessé de surprendre à chaque nouvelle oeuvre. "Noir et Blanc", en 1983, pose les jalons de la fusion afro-électronique. En 1991, il est lauréat aux Victoires de la Musique pour le CD "Les Nouvelles Polyphonies Corses". Ce disque signait la rencontre entre les chants corses a capella et des musiciens tels que John Cale, Manu Dibango et Ryuichi Sakamoto. En 1992, il produit "Sahara Blue", un hommage à Arthur Rimbaud sur lequel on retrouve Gerard Depardieu, Khaled ou Tim Simenon.Son approche novatrice lui vaudra le respect des musiciens les plus influents de cette fin du vingtième siècle. "Chansons des Mers Froides" le verra collaborer avec Björk (elle chantera en islandais pour l'occasion), Suzanne Vega, Siouxsie, Jane Siberry, Värtinna + quelques incantations de chanteurs Inuits ou Shamans.Son dernier album, plus electro/rock, "Corps électriques", avec notamment Nils Petter Molvaer à la trompette, est sorti en ce début d'année 2008. Crammed Discs devait sortir "In the House of Mirrors" enregistré à Bombay avec des instrumentalistes indiens et ousbèques, en octobre. La maladie l'a emporté de l'autre côté du miroir.

From 'Songs From the Cold Seas'. "Visur Vatnsenda-Rosu" with Bjork

Du rock impressionniste de ses débuts avec Joseph Racaille au sein de ZNR à son défrichage pionnier des traditions africaines au début des années 80, de l'exploration des musiques ancestrales de l'hémisphère Nord aux chants séculaires celtes, tibétains ou corses (Les nouvelles polyphonies corses, sacré aux Victoires de la musique 1992 grâce à la rencontre entre vocalises de l'île méditerranéenne et de musiciens actuels comme Ryuichi Sakamoto ou John Cale), de l'électro aux dissonances électriques, ses productions continueront d'illustrer une quête de textures novatrices.
Zazou a cherché aussi bien les mariages déraisonnables que les unions fusionnelles. De grands écarts qui ont participé à la notoriété internationale du natif de Sidi bel Abbès en Algérie. Strong Currents, album inouï paru il y a quatre ans, constitue un exemple emblématique de son travail sur les voix sidérales. Ce miroir langoureux du culte Chansons des mers froides (avec Björk et Suzanne Vega, 1994) réunissait les chants capiteux et méconnaissables de Laurie Anderson ou Jane Birkin.
Explorateur fasciné des musiques du monde, pionnier des expérimentations électroniques, amoureux des voix féminines et des quatuors à cordes, arrangeur délicat et amateur de rock étrange, Hector Zazou n'a cessé de surprendre à chaque nouvel album, naviguant entre les genres pour créer les mélanges les plus subtils.
Il fait partie de ces musiciens dont on ne sait plus s’ils pensent ou jouent le plus. "Ce qui m’intéresse, c’est le son même. Le moment où j’enregistre n’est pas le moment qui m’intéresse le plus", nous avait-il confié. Moyennant quoi, il joue de tous les instruments : "S’il faut souffler dans un truc pour produire un son, je veux bien le faire. Mais si j’enregistre une partie de guitare, je vais passer plus de temps à la travailler ensuite." Mais il parvient à devenir virtuose – un des meilleurs – d’un instrument que l’on utilise en général pour ses vertus d’habillage sonore, le theremin. "De temps en temps, j’en joue bien ; de temps en temps, j’en joue très mal. La machine elle-même a ses caprices…"

Avec Hector Zazou, on ne sait pas si c’est le premier des postmodernes ou le dernier des hommes de la Renaissance qui a disparu le 8 septembre. Touche-à-tout et avant-gardiste, élitaire et populaire, généreux et retenu, savant et instinctif, il laisse une œuvre singulière, rare, diverse, contrastée, une œuvre sur laquelle il est difficile de tracer des lignes de force et de cohérence, tant il a exploré de lieux variés dans les musiques populaires du XXe siècle. Le voyage de ce grand nomade des musiques aurait pu continuer à l’infini. La vie en a décidé autrement. Nous avons perdu un musicien unique au monde
Lors de la cérémonie funéraire, il y eut un instant magique et bouleversant. Sa dernière campagne, une jeune chanteuse, Lidwine de Royer, entonna a capella, d’une voix pure et aérienne, une des chansons favorites d’Hector, « The river of no return », jadis fredonnée par Marilyn Monroe dans le film du même nom, « La rivière sans retour ».
Les Anglais ont Peter Gabriel, les Américains David Byrne, les Français Hector Zazou", écrivit un jour Jean François Bizot. Une phrase souvent reprise dans les bios de Zazou, de même que cette citation d’Hector lui-même : « A quoi sert la musique, si ce n’est à changer le monde ? ».

http://www.musicoperator.com/
http://www.takticmusic.com/artistes/zazou/zazou_frames.html
http://www.crammed.be/news/index.htm

Hector Zazou: discographie
ZNR (Zazou-Racaille): Barricades 3 (RCA, 1976)ZNR (Zazou-Racaille): Traité de Mécanique Populaire (Invisible, 1978)Hector Zazou: La Perversita (Scopa,1979)Hector Zazou/Papa Wemba: Malimba (maxi Crammed, 1982)Zazou/Bikaye:Noir & Blanc (Crammed, 1983)Hector Zazou: Géographies (Crammed, 1985)Zazou/Bikaye: Mr Manager (Crammed, 1985)Hector Zazou: Reivax au BongoHYPERLINK "../../mtm/mtm.htm" \l "mtm2" (Crammed, 1986)W/ Ray Lema, Bony Bikaye, Kanda Bongo Zazou/Bikaye: Guilty (Crammed, 1988)Hector Zazou: Géologies (Crammed, 1988)Hector Zazou & Les Nouvelles Polyphonies Corses"(Universal, 1991)Hector Zazou : Sahara Blue (Crammed, 1992), w/Ryuichi Sakamoto, Gérard Depardieu, John Cale, Tim Simenon, Bill Laswell, Khaled etcHector Zazou : Songs From The Cold Seas (Sony, 1995) w/Björk, Suzanne Vega, Siouxsie etcHector Zazou & Harold Budd : Glyph (Crammed, 1995)Barbara Gogan & Hector Zazou: Made On Earth (Crammed, 1997)Hector Zazou: Lights In The Dark (Warner, 1998)Hector Zazou & Sandy Dillon: 12 (Las Vegas Is Cursed) (Crammed, 2001)Hector Zazou: Strong Currents (Materiali Sonori, 2003) w/Laurie Anderson, Lisa Germano, Jane Birkin etcHector Zazou & Bernard Caillaud: Quadri{+}Chromies (Taktic Music/Materiali Sonori, 2006)Hector Zazou : Corps Electriques (Signature/Radio France, 2008) w/Katie Jane Garside, Nils Petter Molvaer etc








mercredi 18 juin 2008

Mort de Esbjörn Svensson (16/06/2008)


Le pianiste suédois, leader de la formation jazz Esbjörn Svensson Trio (EST) est décédé dans un accident de plongée ce weekend dans l'archipel de Stockholm. Les médias suédois ont rapporté qu'Esbjörn Svensson avait plongé avec un groupe, accompagné d'un instructeur dans la Baltique quand il a soudainement disparu. Âgé de 44 ans, il était marié et père de deux enfants
À la tête du Esbjörn Svensson Trio (E.S.T.), complété par le contrebassiste Dan Berglund et le batteur Magnus Öström, le pianiste a contribué à moderniser le jazz et à le rapprocher d'un public plus jeune. En s'inspirant des codes de la musique électronique, il a créé des compositions où s'entrelaçaient et se répétaient des motifs accrocheurs. On doit à Svensson d'avoir fait venir au jazz un public plus jeune en participant au renouveau du genre. Son groupe était un des rares de ce niveau à attirer vers le jazz des oreilles qui y étaient étrangères ou peu familières, sans jamais sacrifier aucune exigence ni sans jamais se lasser d'aucune exploration. On se souviendra d'un jeu très élégant, post-jarrettien dans sa mélancolie aqueuse et son mouvement vers la transe, et bien sûr des brèches qui se seront ouvertes dans le jazz, e.s.t. ayant incorporé l'électronique d'une manière qui ne fût pas d'agrément (tentation à laquelle succomba parfois Miles Davis), mais au contraire constitutive, au même titre que le choix de tel ou tel instrument, d'une esthétique finalement très pure. EST c'était un trio bien repésentatif du jazz de ces 10 dernières années, un jazz décomplexé, presque, qui ne craint pas de fleurter avec le rock, l'electro ou la pop, qui n'a pas peur de la popularité et du grand public, qui ne postule pas à tous coups une supériorité de la marge, du groupuscule ou de l'underground, un groove aussi sophistiqué qu’irrésistible et un grand sens dramaturgique sur scène. Du rock, E.S.T. récupèrait l'énergie, les mélodies accrocheuses pour l'oreille, et un certain sens du bidouillage électronique du son, et du jazz, il gardait l'exigence harmonique et rythmique, et le rôle centrale de l'improvisation, de l'aventure risque-tout tout-à-fond. Une popularité unique dans sa génération, qui mêle M. Tout-le-Monde et les lecteurs les plus exigeants de Jazz Magazine, jeunes ravers et nostalgiques du premier âge du jazz nordique…
Esbjörn Svensson etait un musicien nourri à des sources variées mais cohérentes : Keith Jarrett et le post-rock de Tortoise, le jazz-rock américain dans son versant le plus accessible comme quelques roideurs du jazz nordique…


E.S.T - from gagarin's point of vie
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On doit à E.S.T. un jazz limpide, riche et sobre à la fois, servi par un son très identifiable dû autant à l’originalité musicale qu’à un recours subtil à l’électronique – d’où des sonorités parfois audacieuses (« Carcrash », morceau de 18 minutes dans « Strange Place For Snow », 2002.). E.S.T.a produit une douzaine de disques (chez l’éditeur allemand ACT) dont « From Gagarin’s point of view » qui, en 1999, l’a fait connaître en France. Là comme ailleurs, l’audience du trio a souvent dépassé les seules sphères du jazz. En 2002 son album "Strange Place for Snow", a obtenu une série de récompenses jazzistiques, dont le Guinness Jazz in Europe Award et le prix international aux BBC Jazz Awards. En 2005, le trio de Svensson a obtenu une autre consécration en devenant le premier groupe de jazz européen à faire la "une" du prestigieux magazine de jazz américain Downbeat.


Esbjorn Svensson Trio - Dodge The Dodo
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Dans une époque de confusion et de médiocrité créative, ce trio de musicien suédois prouvait, depuis plus de dix ans, qu’il etait possible d’assurer un véritable parcours individuel et engagé grâce à une combinaison de piano jazz, de rock instrumental et (pourquoi pas) une touche d’éclectisme nord-européen. Dan Berglund, contrebasse et Magnus Öström, batterie, se retrouvent évidemment comme orphelins musicaux, même s’ils sont tous trois de la même génération ; même si le succès du groupe revenait à chacun d’eux qui, d’ailleurs, co-signait les compositions. Comme pianiste, Esbjörn Svensson se référait à Keith Jarrett et à Chick Corea, influences dont il avait su se démarquer. Il a aussi composé, exprès pour sa belle, la chanteuse Viktoria Tolstoy (arrière petite fille de l’écrivain russe), la musique d’un album, « Shining on you ».
E.S.T. venait d'achever la réalisation de "Leucocyte", douzième (et donc ultime) album du trio, pour le label allemand ACT. La sortie en était prévue le 26 septembre prochain. Nous l’écouterons la gorge serrée. "Musicalement, il était la lumière du monde, car son oeuvre faisait reculer les frontières. Il disait suivre la musique à l'intérieur de lui-même », a déclaré le gérant d'E.S.T., Burkhard Hopper. EST était un trio passionnant, riche d'une potentialité extraordinairement fertile . Potentialité qui a coulée lundi, au large de Stockholm...«


Site : http://www.est-...music.com/

dimanche 15 juin 2008

Le son de demain de la semaine s’appelle MGMT



Ce qui est formidable dans le rock (qu'il soit des années 2000 ou de toute autre décennie), c'est qu'il y aura toujours une bande de gamins plus malins que les autres se réunissant dans leur garage pour cracher leur dégoût de la société, de l'ordre, de l'éducation, de leurs contemporains lobotomisés et qui sur ce terreau de frustration et de rejet vont faire jaillir un disque surpuissant qui va éblouir le monde entier. C'est là qu'arrivent les MGMT.
Sur leur pochette comme dans leurs clips, les deux MGMT ont des looks pas pensables, ils semblent appartenir à une espèce de communauté hippie attardée, ils ont l'air, malgré leur très jeune âge, d'avoir déjà consommé des quantités totalement déraisonnables de stupéfiants. Ah oui et ce sont eux deux qui ont entièrement de A à Z écrit, composé et interprété (voix, instruments) cet espèce d'OVNI musical pop-rock-électro-psychédélique.
Calmons tout le monde tout de suite néanmoins : « Oracular spectacular » n'est pas le chef-d'œuvre du siècle. Il est franchement inégal par moments, il y a un ou deux morceaux vraiment en dessous. Bref tout n'est pas réussi dedans. Seulement ce qui l'est, l'est dans des proportions stupéfiantes. Suffit de jeter une oreille sur l'invraisemblable single « Time to pretend ». Tout y est : des paroles parfaites (un hymne à la jeunesse comme on n'en avait plus entendu depuis... on ne sait même plus en fait), une rythmique énorme, mélange de guitare, de batterie et de sons électroniques, des voix superposées, une mélodie assez extraordinaire, un refrain qui tue, et une attitude de branleurs géniaux qui fait oublier à peu près tout ce qui se fait aujourd'hui. A ce jour, « Time to pretend » est de loin le meilleur single rock de l'année 2008, et m'est avis que ça va pas être facile de faire mieux.

MGMT - Time To Pretend (live at Later...)
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Mais on n'est pas encore au bout de nos peines. Derrière il y a un second single quasiment aussi parfait, le monstrueux « Kids ». Il y a le psychédélique « Weekend wars », le sensuel « The youth », un extraordinaire pastiche des Stones de la fin des années 70, « Electric feel », il y a le génial « Of moons, birds & monters » et son final instrumental planant. Tout du long le son est énorme, profond. La première écoute peut dérouter un poil : sur la lancée des deux singles, on s'attend à un album très rythmé, hyper entraînant, or la plupart des autres morceaux sont lents. Il faut donc plusieurs écoutes pour se laisser porter par ces titres qui prennent le temps de s'installer, de planter une ambiance, de monter en crescendo. Parce que oui, contrairement à l'énorme majorité de leurs contemporains donc, les MGMT sont de redoutables compositeurs de chansons (un truc comme « Time to pretend », fallait le sortir...).

Aussi, surtout allais-je dire (c'est là autant que sur les chansons qu'ils font vraiment la différence), comme tous les grands groupes de l'histoire du rock, les MGMT proposent un univers, un univers qui leur est totalement propre, et ça c'est fascinant. Non, encore une fois, ce disque n'est pas totalement génial, non il ne marquera peut-être pas définitivement l'histoire de la musique moderne. Néanmoins ce disque est addictif (quand il entre dans votre platine, plus moyen de l'en faire sortir), ce disque est puissant, ce disque vous donne envie d'exploser de rire quand on vous dit que les Libertines sont un groupe majeur. Et plus que tout, ce disque est vivant. Les MGMT sont d'aujourd'hui. Dans un an on les aura peut-être oubliés. Mais c'est ça aussi le rock. Le rock c'est la jouissance de l'instant, peu importe ce qui arrivera demain. De toute façon demain c'est loin comme disait l'autre. Les MGMT sont là aujourd'hui, pour éblouir le monde...

MGMT "Kids"
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MGMT, c'est un peu un condensé de ce qui se fait de plus audacieux en pop/rock/folk ces temps-ci. Porté par des échappées belles en pleine nature servies par une production ample et irréprochable, le premier album d'Andrew Vanwyngarden et Ben Goldwasser laisse pantois tant il parvient à brasser une diversité musicale impresionnante, évoquant autant Arcade Fire que The Klaxons, comme si Animal Collective avait décidé d'envahir les dance-floors. Parfois déroutante, la galette n'en demeure pas moins étonnante et inventive, flirtant aussi bien avec la pop planante et dansante (en témoigne le single Time to pretend, dont le clip laisse libre cours aux songes les plus irréels), qu'avec les "fausses" ballades magnifiquement orchestrées (écoutez plutôt 4th Dimensional Transition, qui porte bien son nom). Voilà une oeuvre qui, si elle n'est pas révolutionnaire, nous fait tout au moins continuer à penser que la musique populaire ne rime pas forcément avec formatage. Poétique et salutaire!



Les MGMT seront-ils capables de renouveler pareil exploit ? Car il faut aussi l'avouer, on distingue dans ce Cd quelques influences, quelques tics d'écriture, quelques arrangements que l'on trouvait chez les Bee Gees, Chic, Abba, les Pet Shop Boys, artistes certes talentueux, mais dont la simple évocation sur un dossier de presse suffit à plomber une carrière. Ou bien les MGMT donneront dans l'expérimental branché, dansant et foireux (la fin du Cd). Ou bien ils ne seront même pas foutus de sortir d'autre disque.
Alors voilà, on échappera difficilement à MGMT dans les mois à venir. Ils bénéficient de la puissance d’une major, écrivent des textes décalés (« Let’s make some music, make some money, find some models for life / I’ll move to Paris, shoot some heroin and fuck with the stars »), travaillent un look « nu-rave not dead », soignent leur caution indé (ils tournent avec Of Montreal et Yeasayer) et sont de la dernière net-mode avec leurs clips interactifs : bref, ce n’est plus du management, mais du marketing bien roulé. On peut difficilement en vouloir à MGMT à propos de leur soit-disant "je m’en foutisme" politique, ce serait un peu comme en vouloir à, disons, Tony Parker de ne pas fustiger la politique étrangère de Bush après chaque panier. Signe (syndrome ?) de l’époque, ce retour au son sirupeux et complaisant des 70’s est finalement une régression assez proche de Justice defendant un mix du pire des années 80, en totale déconnexion avec la dureté des temps (la derive Sarkozy pour les uns ; le bellicisme des Etats-Unis pour les autres).

MGMT - Electric Feel
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Album : MGMT - Oracular Spectacular - (Columbia)



http://www.myspace.com/mgmt
http://www.whoismgmt.com/

mardi 3 juin 2008

Sergio Mendes, sortie de l'album "Encanto", l'autre grand Serge est de retour



A 67 ans, c’est un nom incontournable de la musique brésilienne mais aussi tout simplement de la musique, 45 ans d'une carrière incroyable avec près de 40 albums (!) au compteur : une longévité qui laisse rêveur ! Avec une série de tubes planétaires, Sergio Mendes règne en pape de la musique populaire brésilienne.

Quant à l’acuité du maître, on peut dire qu’à l’écoute de son Encanto (« Enchantement ») on est sous le charme ! Loin de rester dans un style éprouvé, Sergio n’hésite pas à se frotter à la nouvelle génération de producteurs comme Will I Am pour un résultat haut en couleur. Sergio Mendes, à l’instar du compositeur Antonio Carlos Jobim, le guitariste Joao Gilberto et le parolier Vinicius de Moraes, est à l’origine du mouvement bossa nova qui tire son origine de la samba et qui a vu le jour à la fin des années 1950.
Qu’on ne s’y trompe pas, malgré quelques originaux, « Encanto » est en réalité un disque de reprises, ou plutôt d’adaptations. Entre rythmes de carnaval et mélodies nonchalantes, Mendes y arrange à sa sauce 100% soleil quatre titres phares du grand Carlos Jobim, mais aussi et entre autres le « Look of Love » de Burt Bacharach, déjà transformé en bossa langoureuse sur le cultissime album « Brasil ‘66 » il y a quarante ans. Le musicien, qui a co-produit ce projet avec Will.i.am des Black Eyed Peas, avec qui il avait déjà collaboré en 2006 , a confié l’interprétation de chaque chanson à différents artistes, dont Carlinhos Brown, Natalie Cole, sa femme Grancinha Leporace, Juanes et… Zap Mama, dont la reprise en français du standard « Waters of March » constitue d’ailleurs la seule faute de goût de l’album. Côté musiciens, le casting est tout aussi impressionnant. De quoi passer quelques bonnes soirées d’été.


Sergio Mendes "Encanto" EPK - International Version
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Pianiste de jazz, compositeur, il est parti de Rio de Janeiro, au milieu des années soixante, à la conquête de l'Amérique. En s’installant à Los Angeles il crée son groupe « Brasil 66’ » et mélange la bossa-nova et la pop musique avec des hits tel que « Mas Que Nada » ou « The Look Of Love ». Complice d’Herb Alpert, de Burt Bacharach et aujourd’hui en compagnie du rappeur Will I Am, il reste au sommet des artistes populaires. Depuis quarante ans, sur ses pochettes de disque, il affiche souvent un collier de barbe coupé net, une mèche proprette et un visage affable. Aujourd'hui, la barbiche s'est clairsemée, quelques rides sont apparues, mais le sourire de crooner latino reste intact. Sergio Mendes incarne le swing mâtiné de bossa-nova. Un genre qu'il a mis au monde à l'aube des années 1960 avec son groupe Bossa Rio, qui accueille alors Tom Jobim, João Gilberto ou Stan Getz. «Le plus beau moment de la musique brésilienne», dit-il. Son succès est immense, qui court jusqu'aux Etats-Unis et au Japon. Il est le meilleur ambassadeur des rythmes du Brésil. Mais il fait des jaloux et connaît plusieurs périodes pendant lesquelles le public ne le suit plus. Son pays lui reproche sa «jet-set pop» pour mamies de Las Vegas.
Stevie Wonder ou les Black Eyed Peas vous le diront : "avec lui, l'Amérique s'est crue à Copacabana". En 2006 Will I Am, leader des Black Eyed Peas réquisitionne Stevie Wonder, Justin Timberlake et Erika Badhu pour travailler avec Sergio Mendes.
"Dans les années 60, il y avait la musique hippie, la soul, le rock, le blues, le jazz. Et puis Sergio Mendes est arrivé en disant "Hé, vous connaissez la musique brésilienne?". C’est lui qui l’a importée aux Etats-Unis."

Sergio Mendes "Funky Bahia"

Sergio Mendes "Funky Bahia"
Here's the "Funky Bahia" music video by Sergio Mendes. "Funky Bahia" appears on the Concord Records album "Encanto," available June 10th, 2008 in the U.S. Available now internationally.
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Il y a quarante-ans, l'Amérique se convertit à la bossa. En 1966, Sergio Mendes devient avec Mas Que Nada le premier Brésilien à rafler la mise en squattant le top des charts américains.
Sergio grandit dans la banlieue de Rio de Janeiro. Fils de médecin, il suit gamin des études de piano classique.

"Je m'intéressais plus au football à ce moment-là. C’est quand j’écoutais du jazz que j’étais impressionné et un peu réveillé. J’ai commencé à écouter un peu tous les pianistes de jazz Horace Silver, Art Tatum, Bud Powel et tout ça, ça a changé ma vie. "
A la fin des années 50, Sergio Mendes fréquente les clubs qui bordent la plage de Copacabana. Il y découvre la bossa nova qu'Antonio Carlos Jobim vient d'inventer avec Chega de Saudade.
"Dans les années 60 à Copacabana, je jouais dans une boîte de nuit. Antonio Carlos Jobim est venu [...] On a travaillé ensemble des arrangements pour moi. On est
devenu très copain."
Sergio Mendes


Sergio Mendes - Mas Que Nada
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La Bossa Nova accompagne la révolution douce, initiée par le nouveau président brésilien Kubitschek, qui rêve de faire progresser son pays de 50 ans en cinq ans. À la fin des fifties, il fait sortir de terre à 1000 mètres d'altitude une nouvelle capitale ultra-moderne: Brasilia dessinée par l'architecte Oscar Niemeyer. L'ère du renouveau souffle sur le Brésil. La bossa nova en est l'ambassadrice.

"En 1962, il y a eu un concert de bossa nova au Carnegie Hall, à New York, c’est la première fois que je quittais le Brésil. Il y avait Antonio Carlos Jobim, Joao Gilberto. J’étais avec le Bossa Rio, et on a donné un concert. "
Grâce à ce concert, la fièvre bossa nova gagne l'Amérique. Dans la salle, Miles Davis et Ella Fitzgerald assistent au sacre de Joao Gilberto, Tom Jobim et Sergio Mendes.

Mas Que Nada featuring the Black Eyed Peas

Mas Que Nada featuring the Black Eyed Peas
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Pendant ce temps-là au Brésil, les militaires soutenus par la CIA liquident l'ère Kubitschek. Le 1er avril 1964, le coup d'état éclate, les tanks entrent dans Rio.
"J’ai un fils, Rodrigo, qui est né en avril 64, le jour de la révolution brésilienne. C’était un temps pas sympathique au Brésil. Et j’ai décidé de partir avec mon orchestre, m’installer à Los Angeles et commencer une vie là-bas."

En Californie, Sergio fonde un nouveau groupe, Brasil 66, et fait pénétrer le son lounge de la bossa, dans les foyers américains.

Sans complexe, Mendes revisite le répertoire anglo-saxon, des Beatles à Burt Baccharah et fait un tabac avec la reprise de The Look Of Love en 1968. Les stars d'Hollywood deviennent ses meilleurs amis. Il est même l'invité de la Maison Blanche.

Quarante-ans 40 après s'être frotté à la pop, Sergio Mendes récidive en relevant la bossa à la sauce hip-hop des Black Eyed Peas et de Will.I.Am.




Album : Sergio Mendes "Encanto" - Universal / Universal Music Division Ulm [universal]

Liens :
http://www.sergiomendesmusic.com/www.myspace.com/sergiomendes



lundi 2 juin 2008

La Rumeur contre Sarkozy: le marathon judiciaire se poursuit aujourd'hui 3 juin




Le nouveau procès en appel intenté par le ministère de l'intérieur contre Hamé aura finalement lieu le mardi 3 juin à 14h devant la Cour d'appel de Versailles.
Six ans que ça dure. Depuis 2002, le ministère de l'Intérieur s'oppose au groupe La Rumeur, et en particulier à Hamé qui répondra à la barre sous le nom de Mohamed Bourobka. Accusé d'avoir diffamé la police française dans un article et malgré deux relaxes, le rappeur va devoir s'expliquer une nouvelle fois devant la cour d'appel de Versailles ce mardi.
En entrant dans le tribunal, Hamé aura en main une pétition de soutien à La Rumeur au bas de laquelle figurent 10 000 signatures: une liste de deux cents pages qu'il déposera sur le bureau du juge en début d'audience. Les fans, encouragés sur le site du groupe à venir le soutenir, devraient également venir en nombre au rendez-vous.
Hamé arrivera avec cinq témoins qui se succèderont avec lui à la barre, au cours de l'après-midi: les deux historiens Jean-Luc Einaudi et Maurice Rajfus, le journaliste Grégory Protche, le sociologue et chercheur au CNRS Jean-Pierre Garnier ainsi que la linguiste Dominique Lagorgette. Ces cinq intellectuels l'ont aidé à élaborer une défense d'ordre politique et prouver, comme en première instance puis en appel, que le contenu de son article est historiquement fondé.


Hamé
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L'affaire a débuté en juillet 2002. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, dépose une plainte contre Hamé. Le rappeur est accusé de "porter atteinte à l'honneur et à la considération de la police nationale". L'objet du délit est une article de 3 pages titré: "Insécurité sous la plume d'un barbare", écrit par Hamé et publié en avril 2002 dans le petit magazine gratuit édité par le label de son groupe, "La Rumeur Magazine".
Le fanzine accompagnait la sortie de "L'Ombre sur la mesure", le premier album de La Rumeur. Le litige porte sur trois phrases de cet article, dont celle-ci: "Les rapports du ministère de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété."
Après avoir été relaxé à deux reprises, en première instance, le 17 décembre 2004, et en appel, le 22 juin 2006, Hamé est renvoyé, contre toute attente, par la Cour de cassation -via l'arrêt du 11 juillet 2007- devant la cour d'appel de Versailles. Hamé, joint au téléphone, explique:
"Le lien de cause à effet, entre la nomination toute récente, au moment du procès, de Nicolas Sarkozy aux plus hautes fonctions de l'Etat et ce renvoi en cassation de l'affaire après deux relaxes, ne fait aucun doute pour moi."
"Politiser un débat jusqu'ici confiné dans la sphère de la recherche universitaire"
Hamé n'aura certes pas été le premier rappeur à avoir tenu des propos considérés comme diffamatoires qui le conduiront devant les tribunaux -avant lui, Ministère Amer et NTM ont été condamnés en 1995.
Mais Hamé est le premier d'entre eux, soutenu par l'ensemble des quatre autres membres de La Rumeur, à vouloir se servir de son procès "pour ouvrir publiquement et politiser un débat jusqu'ici confiné dans la sphère de la recherche universitaire". Ce mardi, Hamé se dit déterminé à tenter une nouvelle fois de faire bouger les lignes:
"Il s'agit de refuser que soit considéré comme diffamatoire le fait de critiquer publiquement les épisodes des massacres du 17 octobre 1961, de la station Charonne ainsi que les nombreuses bavures perpétrées à l'encontre de jeunes issus de l'immigration dans ce qu'on appelle les quartiers à partir des années 80."
"La nouveauté dans notre système de défense sera d'aborder l'article incriminé en tant qu'objet littéraire s'inscrivant dans une tradition bien française, en l'occurrence celle du pamphlet. Pour démontrer qu'avec ce texte, je ne viens pas de nulle part, mais que je m'inscris dans une tradition, et que je suis enraciné dans une réalité sociale, historique, culturelle et artistique française.
"Nous avons décidé de mieux démontrer et affirmer que nous avons toute légitimité à faire ce que nous faisons et à dire ce que nous disons. Et c'est essentiel, car en nous intentant ce procès on nous signifie qu'on n'est pas autorisé à s'exprimer sur le plan politique."


La rumeur - Tout le monde en parle
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"Le groupe de rap le plus structuré intellectuellement que j'ai eu à défendre"
Titulaire d'un DEA en audiovisuel et en sociologie des médias, Hamé est donc résolu à assumer la dimension politique du procès. Son avocat Dominique Tricaud declarait d'ailleurs il y a un an à Libération:
"C'est le groupe de rap le plus structuré intellectuellement que j'ai eu à défendre, d'une intelligence exceptionnelle."
"Depuis trois ou quatre décennies s'est forgée dans ces quartiers une mémoire collective qui est traversée et ensanglantée par les crimes policiers et les violences policières racistes demeurés impunis. Ces cinq témoins vont m'aider à prouver que les humiliations policières à répétition font bien partie du quotidien pour un certain nombre de ces jeunes."
Quelle que soit l'issue de ce procès, Hamé et La Rumeur sont déterminés à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme, pour que soit reconnue leur "légitimité à s'exprimer". Ils ne se font pas d'illusion et savent qu'"il faudra un certain nombre d'affaires comme celle-ci pour qu'on puisse un jour parler librement de ces périodes sombres de l'histoire de France".
"Avec les frais de justice, on aurait pu financer deux ou trois albums"
En attendant, les pertes financières occasionnées par ces démêlés avec la justice fragilisent les finances de leur jeune label, La Rumeur Records, comme tient à le préciser Hamé:
"Avec l'argent investi dans cette bataille juridique, on aurait pu financer deux ou trois albums ou deux ou trois tournées ou produire un jeune groupe. Mais nous avons dû consacrer ces vingt mille euros à nos frais d'avocat."
"L'équation "médiatisation du procès" = "explosion des chiffres de vente de disques" ne se vérifie pas dans notre cas, même si un nouveau public nous a découvert à la suite de cette affaire. Mais nous ne nous plaignons pas, car on estime que c'est aussi un des rôles de La Rumeur que de livrer ce genre de combats."
A la fin du reportage tv réalisé au moment de la condamnation de NTM, qui date de1996, Jack Lang déclarait:
"Au moment où on va faire entrer André Malraux au Panthéon, je ne peux pas ne pas me souvenir que des censeurs de tout poil avaient demandé au ministre de l'époque d'interdire la pièce de Jean Genet 'Les Paravents', qui mettait en cause les militaires pendant la guerre d'Algérie.
"Et André Malraux leur a répondu avec vigueur: 'Il faut réfléchir à deux fois avant de décider de jeter la liberté par la fenêtre'. Malraux avait conclu: 'Je choisis la liberté.' Et je choisis, à l'image de Malraux, la liberté."


La Rumeur - L'Ombre sur la Mesure
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Vous pouvez apporter votre soutien à La Rumeur en signant le texte d'appel ci-dessous. La liste des signataires viendra s'ajouter au dossier de la défense.

Nous artistes, intellectuels, et citoyens, nous déclarons solidaires du groupe de rap La Rumeur, poursuivi avec acharnement et malgré deux relaxes, depuis cinq ans par le ministère de l’intérieur pour avoir publié un texte mettant en cause les violences policières depuis plusieurs décennies en France.

Nous le faisons au nom du principe fondamental de la liberté d’expression. Mais aussi parce que nous estimons qu’il est urgent que s’ouvre enfin un débat sans tabou sur les pages sombres de l’histoire de la police française.

La justice doit reconnaître qu’il n’est pas diffamatoire de revenir sur les massacres d’octobre 1961, de Charonne, ou les bavures commises depuis les années 80.

Premiers signataires : Noir Désir, Mouss et Hakim (Zebda), Kader Aoun, Jacky Berroyer, Benjamin Biolay, Cali, Esther Benbassa (directrice d'études à EPHE-Sorbonne), Denis Robert (écrivain), Olivier Cachin (journaliste), Christophe Honoré (réalisateur), Raphaël Frydman (réalisateur), Erik Blondin (gardien de la paix), Geneviève Sellier (universitaire), Philippe Manoeuvre (rédacteur en chef de Rock & Folk), Bruno Gaccio (auteur), Lydie Salvayre (écrivain), François Bégaudeau (écrivain), Bernard Comment (écrivain, éditeur) ...

Plus d'infos sur :
http://la-rumeur.com

Merci a Clotilde Monteiro de Rue89 (http://www.rue89.com/)

vendredi 30 mai 2008

Nouveaux ou a venir

Vivons tout nus avec Sigur Rós



Attention ça va aller très vite. A l’heure où vous lirez cet article la vidéo ne sera peut-être déjà plus disponible. Car le groupe islandais Sigur Rós surprend avec son nouveau clip Gobbledigook, dans lequel tout le monde est nu et communie avec la nature (oui, c’est beau). On se doute que les sites de partage de vidéos vont être submergés de demandes de censure, sachant que même le compte Youtube officiel du groupe n’a pas pu poster son clip. Pas la peine d’essayer de se réfugier derrière l’expression artistique… Sinon fort heureusement, le clip est visible sur le site officiel du groupe (encore heureux). N’hésitez pas à poster des liens où la vidéo est disponible, histoire de voir qui sont les sites courageux… Il y a aussi Facebook pour le moment : http://www.facebook.com/video/video.php?v=20013278377
Les Islandais de Sigur Ros ont inventé un rock expérimental complètement singulier.
Après un premier album, "Von", sorti en 1997, Jon Thor Birgisson (guitare, chant), Georg Holm (basse) et Agust (batterie) publient "Agoetis Byrjun" en 1999. Ethéréé, spatiale et spéciale, la musique de Sigur Ros traverse les frontières et reçoit la possibilité de jouer en première partie de la tournée de Radiohead en 2001 ainsi que de celle de Godspeed You! Black Emperor.

En 2002, Sigur Ros sort "( )", album qui a la particularité d'être chanté envolenska, une "langue" inventée par Birgisson, proche de l'islandais au niveau phonique, mais dénuée de sens. Les séries signifiantes sont à découvrir dans une lecture sonore propre à l'auditeur. Plus brut, difficilement accessible, cet album d'ambiances rock et electro se vend néanmoins particulièrement bien dans le monde, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre. En 2005, le groupe revient avec "Takk...", suivi de "Hvarf - Heim" en 2007.
Une musique novatrice et planante au lyrisme froid : le frisson Sigur Ros
Les islandais viennent d'annoncer la sortie de leur cinquième album pour le 23 juin 2008 ("Með suð i eyrum við spilum endalaust" qui pourrait apparemment se traduire par "Avec ce bourdonnement dans nos oreilles, nous jouerons éternellement")
"Gobbledigook" en est le premier extrait (downloadable gratuitement sur leur site).


Sigur Ros - Gobbledigook réalisé par Arni & Kinski (si la video a été censurée, allez ici : http://www.sigurros.com/dvd3.asp___________________________
Rythmes tribaux, chant aérien, guitare acoustique... ce titre ressemble à une promenade en terre d'innocence... avec des références évidentes à piocher du coté d'ANIMAL COLLECTIVE.

Vous pouvez en ce moment télécharger ce morceau gratuitement sur le site de Sigur Ros. Sigur Rós sera en concert le 6 juillet à Arras (62) et le 15 août à Saint-Malo (35)

http://www.myspace.com/sigurros

http://nybatteri.free.fr/

http://www.sigur-ros.co.uk/




Ratatat (touille) - LP3 nouvel album



Ratatat est un duo New-Yorkais composé de Mike Stroud (guitariste) et d'Evan Mast (multi-instrumentiste) qui se spécialise dans le rock instrumental. Ratatat, c'est surtout un numéro incongru qui tranche dans le circuit rock actuel, où tant de groupes guitare/basse/voix interchangeables sont bien rangés dans leur petite case. Enfin... rock ? Pas si sûr. À l'instar de Tv On The Radio et son génialissime Wolf like me, le groupe résulte plutôt de la fusion de rock et du hip hop (avec en plus une touche de synthé et d'effets), une sorte de kaléidoscope stylistique où toutes les influences diverses et variées se mélangent pour nous livrer des morceaux psychédéliques à tendance électronique. Rien de bien compliqué pourtant, les accords sont relativement simples et peu nombreux, les riffs souvent saturés, et les effets sûrement issus de processeurs et autres ordinateurs... Bien que Ratatat soit ancré dans la communauté rock, on pense parfois au Daft Punk en pleine crise de copier-coller à l'époque de Discovery.
La première qualité de Ratatat est donc de ne ressembler à rien de connu (ou éventuellement à l'hurluberlu japonais Zongamin ­ mais comme il n'est lui-même pas très célèbre, cela ne compte pas). C'est aussi un groupe sans chanteur, ce qui est pour le moins original, le rock instrumental, contrairement à la techno, au jazz ou au hip-hop, n'étant plus si fréquent depuis la fin des années 60, la dissolution des Shadows et la triste mort de Link Wray. Quant aux groupes de musique ambiantale, brièvement regroupés sous la bannière «postrock» (Tortoise, Godspeed...) à la fin des années 90, certes ils ne nourrissaient pas non plus de chanteur en leur rang, mais les airs solaires et fanfarons de Ratatat ne sauraient leur être rattachés. Un titre comme Tropicana évoquant bien plus le monde enchanté de la pop psychédélique expérimentée par les Beatles aux cours des années 60 que celui des groupes dépressifs nés après la mort du grunge.
De toute manière, est-il possible de ranger Ratatat dans une quelconque famille, hormis celle, chaque jour plus importante (Herman Düne, Grandaddy, Sebastien Tellier, Arab Strap, TV on the Radio...), des hurluberlus à barbe de trois jours ?
Le prochain album de Ratatat va être disponible le 8 juillet et il va s’intituler “LP3“. Ils avaient déjà sorti le simple Shiller et voici que le second simple Mirando pointe le bout de son nez en vidéo.

Ratatat - Mirando
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http://www.ratatatmusic.com

http://www.myspace.com/ratatatmusic


Joseph Arthur - Lonely Astronaut (new song)


Que peut-on attendre de Joseph Arthur en 2008 ? A l’écoute de son précédent album, "Let’s Just Be", on a envie de répondre : pas grand-chose… Mais voilà, le songwriter est productif et alors que son prochain disque "All You Need Is Nothing" se profile à l’horizon pour le mois d’août, Joseph Arthur nous propose une série de trois EPs plutôt bien garnis. "Could We Survive" est le premier d’entre eux.

Lonely Astronaut est un nouveau et excellent morceau du grand Joseph Arthur diffusé sur son blog et sa page MySpace.
Quant à l'album, All You Need Is Nothing, il devrait être disponible le 5 août.


http://www.josepharthur.com/

http://www.myspace.com/josepharthur



Phoenix renait

Les Phoenix viennent de produire un nouveau morceau gratuit pour soutenir l'association "Action Contre La Faim". Le morceau n'est pas transcendant mais il permet de nous faire patienter jusqu'à la sortie du nouvel album du groupe cette année.
4 ans après leur envol "United', les petits frenchy ont fait parler d'eux, toujours associés à cette image (devenue fréquente ces derniers temps) "Versailles-Air-Coppola Connection", d'où ils puisent leur Source.


Phoenix Twenty-one one zero Preview
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http://www.wearephoenix.com/

John Zorn/Lou Reed/Laurie Anderson - The Stone : Issue Three


Né à New York en 1953, John Zorn a joué de plusieurs types d'instruments avant d'étudier le saxophone et la composition à l'Université de Webster à St-Louis au début des années 70. Musicien-compositeur-producteur, enfant terrible de la musique américaine postmoderne, il est devenu un des artistes les plus influents de « l'avant-garde ». Il a composé de nombreuses ouvres explorant une grande variété de genres parmi lesquels le jazz, le rock, le punk, la musique classique, l'improvisation sans oublier la musique de films.
Vers la fin des années 80, il fonde le groupe Naked City composé de Bill Frisell à la guitare, Fred Frith à la basse, Wayne Horvitz au clavier, Joy Baron aux percussions et Yamatsuka Eye pour la partie vocale. Dès les premiers enregistrements du groupe légendaire fondé par Zorn, la transgression des genres atteint de nouveaux sommets. En 1991, il forme un autre célèbre groupe de jazz expérimental, Painkiller, avec Mick Harris et Bill Laswell.

Dans les années 90, il fonde Tzadik dont le premier grand coup a été la publication des 10 disques réalisés en studio de son quartette Masada, son grand projet de recherche sur l'identité culturelle juive. Le groupe Masada formé principalement autour de Joy Baron (batterie), Greg Cohen (basse) et Dave Douglas (trompette) a pour objectif de transfigurer le klezmer en « culture juive
radicale ». Une musique exploratoire où le klezmer de ses racines juives se conjugue au free-jazz.

En 30 ans de carrière, John Zorn est toujours demeuré fidèle à une démarche sans concession. Malgré son statut de musicien touche-à-tout, il a su garder la ligne dure. Le Festival international de musique de Victoriaville l'a invité à 12 reprises depuis 1988 avec des formations de tout acabit. Zorn voyage et joue régulièrement sur scène, avec son groupe ou d'autres collaborateurs, aux États-Unis, au Japon et en Europe

Troisième épisode discographique d’un projet conçu pour subvenir au fonctionnement du Stone, le club de la scène downtown new-yorkaise dirigé par John Zorn, The Stone : Issue Three réunit aux côtés du prolifique saxophoniste, Lou Reed (guitare électrique) et Laurie Anderson (violon et machines), pour un concert avant-gardiste enregistré en comité réduit. Un set sobrement décomposé pour le besoin du disque en trois parties, elles-mêmes subdivisées en plusieurs mouvements au gré des improvisations mutuelles.
Ce troisième volume documente les frasques improvisatoires de ZORN et du couple REED / ANDERSON du 10 janvier 2008 pour trois sets qui, vu l'exiguïté du lieu et la renommée des intervenants, affichèrent complet longtemps à l'avance. Ici trois extraits sulfureux : un violon contemporain, un saxophone déchiré entre les slaps et les squeaks, et une guitare rageuse et saturée. Soit le son d'un New York transgénérationnel - le type même de rencontres qu'on n'aurait osé imaginer ! -, recouvrant un demi-siècle d'expérimentations et dont le génie et la subversivité en scellent à jamais le propos. Malaxée au son des instruments, 48 minutes durant, la matière musicale bouillonnante de The Stone : Issue Three met la frousse, subjugue, ravit, déroute, place l’auditeur au cœur d’un no man’s land musical subversif, qui n’est rien d’autre que la création à l’état pur.

Acoustic Masada (2006) - Tharsis
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Album : John Zorn/Lou Reed/Laurie Anderson - The Stone : Issue Three - label Orkhêstra TZ 0004 - 2008

http://www.tzadik.com

Sébastien Tellier - Divine - Eurovision & la polimique de la langue


C'est la Russie qui a remporté le 53e concours de l'Eurovision. Le candidat français, Sébastien Tellier, se retrouve dans les limbes du classement (18e sur 25, ex aequo avec la Suède). L'interprète de "Divine" a été desservi par une réalisation catastrophique, qui a été incapable de correctement filmer sa mise en scène décalée (une arrivée en voiturette de golf, notamment).


Sebastien Tellier - Eurovision 2008 [Divine] France
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C’est Sebastien Tellier, chanteur electro-pop au penchant avéré pour les costumes couleur crème, à la croisée entre Chabal et Raël, qui nous a représenté, après avoir emporté l’investiture lors du traditionnel concours télévisé de sélection sur France 3. La chanson choisie, Divine, est une petite bombe joyeuse très electro-pop justement (voir le clip ci-dessus). Mais quand on constate qu’en face, on a un Chikilicuatre Espagnol, voire Dustin, une dinde qui braille sur de la techno pour représenter l’Irlande (je ne plaisante pas…), on est quand même en droit de se demander qu’est ce que Tellier est allé foutre dans ce bourbier… On peut imaginer que le côté kitch du programme couplé à la mission divine (je sais…) de représenter la France devant l’Europe des ménagères de moins de 50 ans, ont su exciter le bonhomme, peut-être en mal de reconnaissance par le grand public en France…
Enfin, toujours est-il qu’en terme de visibilité au moins, il en aura tiré quelque chose. Car, ce qu’il y a de bien en France, c’est que lorsqu’il s’agit de musique, on a toujours un député UMP pour la ramener. On avait eu François Grosdidier, qui avait eu la brillantissime idée au lendemain des émeutes de l’automne 2005, de présenter un texte de loi visant à condamner des rappeurs comme Monsieur R, ou des groupes comme 113, Lunatic ou encore Minister Amer (tous deux déjà dissous à l’époque, trop fort le Grosdidier) pour certains propos amers envers la France allant même jusqu’à dire de ceux-ci “cela conditionne et c’est ce qui fait passer à l’acte”. On en rigole encore… Cette fois, le problème est de nature différente pour François-Michel Gonnot qui se plaint comme c’est pas permis:
“Nombre de sociétés imposent l’anglais comme langue de travail à la place du français, la Commission européenne vient de supprimer le français de ses publications statistiques, et le summum vient d’être atteint avec le 53 ème concours Eurovision de la chanson où notre pays sera représenté par une chanson …en langue anglaise, « Divine », du chanteur français Sébastien Tellier”
Franchement on croit rêver… On a donc des députés qui n’ont rien d’autre à foutre que de se pencher sur le fait que la chanson qui représentera la France sera interprétée en anglais. Alors oui, c’est une première pour la France… Et alors? Même si ce n’était pas du tout le but, on peut au moins arguer que pour une fois, on aurait fait un effort pour se faire comprendre par nos voisins. Et puis dans le fond, en français, en anglais ou en moldave, faut pas déconner, il n’y a rien de gratifiant à gagner l’Eurovision… Enfin, toujours est-il qu’au final, les Anglais se foutent bien de notre tronche, car comme le souligne Henry Samuel, le correspond du journal anglais The Telegraph :
“Divine aura provoqué la controverse dans un pays sensible en ce qui concerne l’empiétement de la culture anglo-américaine sur sa langue et son art”
Mais le plus notable, est ce qui se passe au sein même de la scène musicale française, comme le souligne Sébastien Davet, dans un article tres instructif (Le Monde, 13 avril 2008) : « […] c’est un fait : le rock français chante de plus en plus et de mieux en mieux en anglais. » Davet nous cite quelques artistes sans complexes : « The Do, Cocoon, Moriarty, Syd Matters, HushPuppies, Soko, Fancy... » et ceux qui avaient ouvert la voie avec la french touch techno (Daft Punk, Air, David Guetta, Justice ou Martin Solveig) .

The Do
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Le fait est que si The Do, Scenario Rock (précurseurs de fusion disco-électro–rock) ou Solveig font une carrière internationale, c’est parce qu’ils chantent en anglais et que si des groupes géniaux et innovants comme Noir Désir ne sont connus que dans quelques pays limitrophes (Litfiba en Italie s’était inspiré du style des Bordelais) et que par quelques fans du genre, c’est parce qu’ils chantaient plutôt en français.
Bon, que des groupes chantent en anglais, ce n’est pas nouveau ni honteux en soi, mais c’est surtout un certain état d’esprit qui est nouveau. Ecoutez plutôt, toujours tiré de l’article de Davet : «[…] Pas simple pourtant pour ce type d’artistes de s’imposer, alors que des quotas de 40 % de chansons francophones sont imposés, depuis 1986, dans les radios en France. « Nous rentrons en concurrence avec tout le répertoire anglo-saxon, regrette-t-il. Cela nous ferme presque totalement les portes des radios.» […]». Encore un peu et on sortirait nos mouchoirs. On croit vraiment rêver ! La langue française est menacée jusque dans son fief et on regrette les quotas ! Mais heureusement que ces quotas existent. Sinon, on en serait à la situation qui prévaut en Belgique, où aucun groupe de rock digne de ce nom ne chante plus dans sa langue natale (dEUS, Hoverphonics et Girls in Hawaii pour les plus connus).

www.myspace.com/telliersebastien

www.sebastientellier.com/

mercredi 28 mai 2008

Petites decouvertes entre amis : Tegan and Sara



J’ai découvert ce groupe canadien dans la série L Word avec le morceau "So Jealous". Pourtant il ne date pas d’hier puisqu’en 2007, les filles ont sorti leur 5ème album, "The Con". A noter qu’on retrouve aussi Tegan and Sara sur la BO de la série médicale "Grey’s Anatomy".
L'univers des soeurs Tegan Rain et Sara Kiersten Quin, alias Tegan & Sara, est assez unique en son genre. D'abord parce qu'elles sont canadiennes, ce qui les place potentiellement sur une liste composée de Céline Dion, Robert Charlebois, Malajube et Sum 41. Mais aussi parce qu'elles sont jumelles, ce qui rend leur duo atypique et paradoxalement complémentaire ; les deux soeurs composent d'ailleurs leurs chansons séparement. The Con est leur cinquième album, produit par Tegan & Sara avec Chris Walla (des Death Cab for Cutie)
Sucrées, espiègles, touchantes ou enjouées, les voix des deux sœurs traversent des paysages pop, folk et indie flirtant parfois avec l’acoustique. Quelques claviers viennent de temps à autre « power popiser » l’ensemble sur des tempos généralement doux (« The Con », « Knife Going In »). Pas de fioritures donc et des paroles personnelles qui prennent tout leur sens lorsque la musique s’efface derrière le chant. Il faut écouter l’album à plusieurs reprises pour ressentir toute l’émotion de ces petites mélodies sans prétention mais diablement subtiles (« Floorplan »). On s’arrêtera sur les imparables « Back in Your Head », ou encore le touchant « Nineteen » qui vous accrochent sans jamais vous lâcher.

J'ai gardé la chanson titre de l'album, The Con, pour la fin, tout simplement parce que j'adore ce titre. C'est difficile d'expliquer pourquoi, et j'en connais beaucoup qui n'hésiteront pas à dire que c'est de la soupe, mais je suis amoureux de ce morceau, de sa structure, de la voix, des paroles, de l'interprétation... [2] Il s'agit du deuxième single (et accessoirement du titre qui m'a permis de découvrir le duo), et sans doute le morceau le plus "produit", sans pour autant perdre son charme. On retrouve une trame commune avec les autres titres de l'album : une interprétation impeccable qui fait vraiment passer les émotions, jouant sur toute la gamme possible, sur des mélodies et des rythmes qui changent de ceux qu'on à l'habitude d'entendre.
Notons les apparitions de Matt Sharp (Death Cab For Cutie) et de Hunter Burgan (AFI), gages certains de qualité pour ce petit bijou d’à peine 36 minutes. Toujours dans la veine de leurs précédents albums, Tegan and Sara agitent nos tympans de droite à gauche puis de gauche à droite, lentement, fraichement, sûrement. Les sœurettes restent fidèles à leur pop/indie subtile.



Tegan and Sara - The Con
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Tegan and Sara - Burn Your LIfe Down
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Album : tagan and sara - the con - Label : Superclose Music


http://www.teganandsara.fr/
http://www.myspace.com/teganandsara
http://www.teganandsara.com/

Seun Kuti & Egypt 80 "Many Things" premier album du petit dernier, la Fela Zion d'un musicien hors père....



En 1997, une figure majuscule des musiques noires meurt en Afrique, a 58 ans. Le chanteur et saxophoniste nigérian Fela Anikulapo Kuti, créateur - avec l'apport rythmique déterminant du batteur Tony Allen - de l'afro-beat, un mélange bouillonnant de funk, de soul, de rhythm'n'blues, de jazz et de musique ghanéenne (highlife). Ce jour-là, l'Afrique est secouée de sanglots et baignée de larmes. Le continent a perdu son plus célèbre musicien, le créateur de l'afro-beat, mais aussi le «Black President», comme on a surnommé cet irréductible adversaire des dictateurs nigérians. Fela le frondeur. Fela le guide spirituel. Une sorte de Gandhi croisé de Bob Marley et de Malcolm X. Pour avoir dénoncé la malédiction qui frappe l'Afrique - la corruption - il fut embastillé et tabassé un nombre incalculable de fois.
Quelque vingt années plus tard, Seun, le plus jeune de ses trois fils, publie Many Things, un premier album dont le son, la pulsation, la voix, l'intensité dansante et véhémente ressemblent à s'y méprendre à la musique de Fela. Il faut désormais compter avec Seun, le nouveau prince de l’Afro beat. Le benjamin du plus célèbre chanteur du Nigeria livre cette semaine son premier album : Many Things.
Dès les premières notes, l’on reconnaît la marque de l’Afro beat, un groove énergique et lancinant, des cuivres généreux, triomphants, l’héritage du célèbre Fela Anikulapo Kuti (1938-1997). La musique et les voix se ressemblent. L’orchestre du père, Egypt 80, est celui du fils. Et Seun Kuti, qui sort à 25 ans son premier album,ne renie pas son auguste filiation. « Je suis très inspiré par mon père. Nos individualités sont différentes, mais la musique reste la même », a-t-il affirmé à Afrik.com lors de son denier passage à Paris, en avril dernier. Il sait qu’il lui faudra du temps pour se faire un prénom, mais certains passages de son disque annoncent un renouveau.

Le jeune homme joue depuis son plus jeune âge, initié au chant, au saxophone et au piano par Fela et les membres de son orchestre. Il a effectué de nombreux concerts à travers le monde ces dernières années, mais sans enregistrer d’album. Une lacune à laquelle son public grandissant lui a demandé de remédier. Après bien des péripéties rencontrées au cours de sa recherche d’un producteur, c’est avec Tôt ou Tard, un label français, qu’il a signé son premier opus. C'est un révolté, comme papa. Seun chante le grand chef de la police, arrêté parce qu'il vole, et demande : «Mais alors, si le chef de la police est un voleur, qui va arrêter les voleurs?» Bonne question, fiston. Tout est bon dans le Kuti. Il chante bien, il danse bien, seul son jeu au sax n'atteint pas à celui de son père.

Seun Kuti - Many Things (Many Things, la chanson-titre de l'album où l'on entend les voix des anciens présidents (Obasanjo) et vice-président (Atiku) du Nigeria, ironise sur les propos des dirigeants africains persistant à dire que tout va bien, se flattant d'avoir fait de grandes réalisations pour le pays, "alors que rien n'a changé". "Je me dois de dénoncer tout cela", martèle Seun Kuti.)
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Enregistré à Lagos, Many Things est produit par Martin Meissonnier, le premier qui a fait venir en France Fela, puis King Sunny Adé, autre grande figure musicale du Nigeria. Le disque gronde des mêmes fondamentaux que ceux qui animaient Fela et agitent Femi, le fils aîné, découvert en France en 1988 au festival Musiques métisses d'Angoulême. Certes, comme son père, Seun joue du sax, danse, joue avec les Egypt 80 (dont certains des membres pourraient être ses grand-parents !)... Et la musique qu'il fait s'inscrit clairement dans la lignée de ce que faisait Fela - contrairement à son frère Femi. La ressemblance et la filiation ont quelque chose d'assez déroutant, même si quelques différences sont évidentes - surtout idéologiques (Fela était un "panafricaniste", Seun se définit comme un "blackist", plus généralement porté sur la cause noire, donc).
Mais, comme le montre la photo du tatouage sur son dos, cf. ci-dessous, Fela lives !!

Je m'adresse à ceux de ma génération et leur demande de réagir contre la corruption des politiciens qui ne pensent qu'à s'enrichir et oublient les besoins basiques de la population : électricité, eau courante." Si les gouvernants, au lieu de se remplir les poches, se souciaient d'installer l'eau courante et des canalisations, il n'y aurait pas d'eaux croupissantes où pullulent les moustiques, vecteurs de la malaria qui fait encore plus de ravages que le sida en Afrique, suggère le chanteur dans Mosquito Song, composé en 2005 pour le festival Roll Back Malaria, organisé par Youssou N'Dour à Dakar. Seun a aussi boycotté l'élection présidentielle d'avril 2007, exhortant les Nigérians à ne pas voter: «C'était la première fois depuis l'indépendance, en 1960, que le Nigeria avait l'espoir de voir un président démocratiquement élu - Olusegun Obasanjo - succéder à un autre. En réalité, Obasanjo avait tenté de modifier la Constitution, en 2006, pour obtenir un troisième mandat... Même s'il a échoué, il est parvenu, grâce à une élection truquée, à garder le pouvoir en faisant élire Umaru Yar'Adua, sa marionnette! La fraude a été massive. Dans certains bureaux de vote, comme celui de mon quartier, il y a eu deux fois plus de votes que d'électeurs et une centaine de personnes ont avoué avoir falsifié les bulletins!» Femi et Seun décrivent le Lagos d'aujourd'hui comme un gigantesque Bronx postnucléaire. Des voyous se faufilent sous les voitures, dans les embouteillages, pour arracher un fil électrique puis extorquer de l'argent pour la réparation. «Les Nigérians n'ont plus aucune estime d'eux-mêmes. La corruption ne choque plus personne! s'exclame Femi. Comme je le chante dans Traitors of Africa, le dictateur Ibrahim Babangida [qui a dirigé le Nigeria de 1985 à 1993] a volé 23,5 milliards d'euros dans les caisses de l'Etat. Parallèlement, malgré nos immenses ressources pétrolières, le revenu moyen d'un Nigérian est de 300 euros par mois, alors que le coût d'une année scolaire est de 1 800 euros!» Seun se prépare à fonder un parti politique: «Je voudrais que les gens se rendent compte qu'ailleurs il existe des moyens de transport publics et même un système de sécurité sociale. Qu'ils sortent de cet état d'hébétude où les plongent la misère et le fanatisme religieux!»
Lorsqu'on demande aux deux frères (Femi et Seun) pourquoi ils restent dans ce pays à la dérive où chaque jour ils risquent leur vie, Seun répond: «Je demeurerai toujours fidèle au combat de mes ancêtres. C'est dans mes chromosomes. Un proverbe yoruba dit: "Le fils du tigre reste un tigre."» Femi, lui, renchérit: «Je n'ai pas peur. Et je n'ai pas le droit de trahir le surnom que je porte, celui que mon père s'était choisi pour défier le destin. En yoruba, "Anikulapo" signifie "Celui qui avance avec la mort dans sa poche".»

Les thèmes abordés dans cet album sont très politiques. La corruption, la guerre, la violence, des maux qui minent l’Afrique et que dénonçait Fela en son temps. C’est que, selon Seun, entre les années 80 et aujourd’hui, rien n’a changé. Au contraire, les choses ont empiré partout, estime-t-il, à commencer par le Nigeria, son pays, où « 1% des habitants possède 90% des ressources » et le pouvoir local est une véritable « mafia ». Une situation catastrophique qui, à l’opposé de nombreux autres artistes, l’empêche d’être fier de son continent : « Je ne suis pas fier d’être africain, je ne suis pas fier d’être originaire du continent mendiant ! ».
Seun Kuti juge que les déchirements et les échecs que connaît l’Afrique tirent leur source de la colonisation et des traumatismes induits par cette tragédie. « Les Africains ont été humiliés et rejetés pendant longtemps. Depuis la période coloniale, ils sont considérés comme des esclaves, des individus de seconde zone, des déchets. (…) Aujourd’hui, cette mésestime de soi fait partie de la psychologie des Africains, chacun l’a en soi… », diagnostique-t-il. Pour le musicien, l’Afro beat et son message restent l’un des meilleurs moyens de combattre ce mal, de faire les Africains prendre conscience des injustices et des travers de leurs dirigeants, de leur redonner confiance en eux-mêmes. Une véritable thérapie. Fela laisse derrière lui le souvenir d'un homme félin, beau et magnétique. De l'avis général, Seun Kuti, chanteur et saxophoniste, est la réincarnation de son père.


Concerts : le 26 mai à Paris (Bataclan), le 31 à Dijon (Festival Tribu), le 5 juin à Châtellerault (Festival Jazz à Châtellerault), puis festivals d'été et tournée française en octobre.

Album : Seun Kuti & Egypt 80 - Many Things - label Tôt ou Tard

liens : http://www.myspace.com/seunkuti

mardi 27 mai 2008

2 petites nouveautés glanées sur le web : "le corps mince de françoise" et "five o'clock heroes feat agyness deyn"

LE CORPS MINCE DE FRANCOISE


La pop électro de "LE CORPS MINCE DE FRANCOISE" est fraîche, sucrée et stimulante.
Musicalement plus proche de CSS que des "artique" Monkeys, ce jeune groupe Finlandais dégage une énergie solaire et oxygénante.
On espère un EP ou un album bientôt.

http://this.bigstereo.net/2008/05/07/le-corps-mince-de-francoise/http://lcmdf.blogspot.com/



Le Corps Mince de Françoise - Cool and Bored
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Le Corps Mince de Françoise - Bitch of the Bitches

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Five O'Clock Heroes feat. Agyness Deyn

Alors que les fashionistas ne parlent que d’elle, Agyness Deyn ne compte pas se limiter au milieu de la mode. La belle anglaise que les spécialistes surnomment déjà la «nouvelle Kate Moss» souhaite se lancer dans la chanson. Mais attention, pas de ballades sirupeuses et commerciales au programme. La star des podiums se lance dans le rock, le vrai. Agyness Deyn a même enregistré son premier simple avec le combo new-yorkais Five O’Clock Heroes. Après avoir collaboré avec le groupe, Agyness Deyn a déclaré qu'elle avait monté son propre groupe baptisé Gene Jacket.
Le jeune mannequin,la jolie Agyness Deyn, s'est éloignée des podiums le temps d'enregistrer un morceau (Who) avec le groupe new-yorkais Five O'Clock Heroes. Le supermodel bat même des cils dans le clip. Je n'ai qu'une envie : la manger !!!!!


Who - Five O'Clock Heroes feat. Agyness Deyn
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http://www.thefiveoclockheroes.com/
www.myspace.com/fiveoclockheroes

Peter Gabriel: "Le modèle payant est dépassé" interview


Peter Gabriel n'est pas qu'un musicien de talent. C'est aussi un businessman à la pointe des nouvelles technologies. (Reuters)
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Peter Gabriel, "Personnalité de l'année du Midem 2008", n'est pas venu au grand marché international de l'industrie musicale les mains vides. Pionnier des musiques du monde, entrepreneur avant-gardiste passionné par la révolution Internet, l'ancien membre fondateur de Genesis défend sa nouvelle plateforme de téléchargement de musique, We7, basée sur la gratuité, en échange de la publicité.

Vous semblez plutôt stimulé par la révolution Internet, à la différence de l'ensemble des acteurs de l'industrie musicale...
Oui pour moi il s'agit d'une opportunité excitante plutôt qu'un désastre. Pour les artistes, le Net permet de toucher les masses avec très peu d'argent. Au niveau de la distribution, c'est fantastique. J'espère voire une grande révolution venir : il existe des possibilités nombreuses de changer le contenu, la nature même de la musique produite, avec beaucoup plus d'audaces et d'expérimentations, pas forcément guidées par les impératifs économiques. Car Internet offre une vitrine inédite pour les musiciens dits "marginaux" Et donc une plus grande liberté de création pour des artistes qui peuvent produire et diffuser leur musique par leurs propres moyens. J'aime cette idée que les artistes auront peut-être un peu plus de travail, mais plus de liberté aussi. Reste la question centrale, le public est-il prêt à encore acheter des disques ? Oui, les succès de Mika ou Amy Winehouse le prouvent.

Après OD2, créée en 2000 - bien avant I-Tunes -, vous avez lancé en juin dernier We7, une plateforme de téléchargement de musique gratuite financée par la publicité. Vous ne croyez pas aux sites payants?
Pour les jeunes, le modèle payant est dépassé. Ils ont grandi avec Internet et n'entendent pas débourser un centime pour de la musique. Aujourd'hui, le prix de la gratuité passe par la publicité. Et je ne suis pas un adepte fervent de la publicité, loin de là. Mais comme elle est partout, pourquoi pas sur des sites de téléchargement où elles seront moins nombreuses que sur les radios ou télés commerciales. Sur mon site, quand un internaute télécharge un titre, il verra apparaître une publicité sur son écran. Mais la "nuisance" sera temporaire puisque la pub disparaîtra au bout de quatre à six semaines après le téléchargement du titre. A l'arrivée, vous gardez la musique sans la pub. Cela me semble une solution acceptable, la seule pour garantir la gratuité à l'internaute et assurer un revenu aux artistes.

Il s'agit de publicités ciblées obtenues grâce à des données personnelles des internautes. Quid de la protection de la vie privée?
C'est un problème. Il faudrait toujours garder l'option pour l'internaute de communiquer ou non des données personnelles. Mais il ne faut pas oublier un fait important: l'ère de la sphère privée est aujourd'hui révolue. A Londres, nous avons plus de caméra dans la rue que dans n'importe quelle autre ville au monde. Si je veux chercher des informations sur une personne, il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux comme Myspace et surtout Facebook...

Des maisons de disques sont déjà intéressées?
Des labels indépendants surtout comme V2 et Sanctuary (tous deux rachetés par Universal). Une major serait également intéressée... Nous en sommes au début de l'aventure mais nous avons déjà 1,3 millions de connexion pour 80.000 titres disponibles, dont des morceaux de Herbie Hancock, Coolio et des artistes plus confidentiels mais passionnants.

Et les annonceurs?
Michael Moore pour son film SiCKO, le premier à nous faire confiance. Sony Ericsson aussi et quelques autres qui tentent l'aventure. Michael Moore m'a dit que ce type de publicité se révèle aussi efficace que les pubs au ciné.

A terme, les maisons de disques vont-elles devenir obsolètes?
Non. Mais elles doivent apprendre à travailler différemment. Un petit groupe de grandes maisons de disques ont dicté les règles, cette époque est révolue, la situation s'est inversée. En outre les maisons de disques regorgent de gens passionnés, et ils doivent être utilisés à bon escient, dans des structures plus flexibles où ils seront plus efficaces que dans ces grands monstres monolithiques. Mais j'en suis convaincu, les maisons de disques existeront toujours. Radiohead a fait une belle opération avec son nouvel album : laisser l'internaute fixer le prix du CD. Mais dans le même temps, ils ont mis en vente un très beau coffret avec deux CD, un livre avec des visuels et des bonus pour 40 livres. Je l'ai acheté d'ailleurs. Et aujourd'hui, leur album est aujourd'hui distribué par une maison de disque.

Vous avez pensé quoi du dernier album de Radiohead?
Je suis fan, j'adore leur détermination à briser les frontières et à continuer à explorer. Cela me rappelle les débuts du rock progressif.

Vous avez prévu de sortir votre album cette année?
Franchement, à mon âge, je m'en fous. Je le sortirais quand il sera prêt. Je vais aussi attendre de voir l'évolution de la situation avec EMI pour me décider.

EMI traverse effectivement une crise avec la fronde d'artistes comme Robbie Williams et Coldplay, le départ des Rolling Stones et le plan de rigueur de Guy Hands (patron du fonds de pension italien Terra Firma qui a racheté EMI), lequel menace de virer les artistes non rentables...
J'ai grandi dans une ferme. Mon père faisait écouter de la musique à ses vaches et je peux vous garantir que le lait produit était de bien meilleure qualité que celui du voisin qui, lui, tapait ses vaches. Si vous voulez du bon lait des artistes, il faut s'en occuper et bien les traiter, avec respect. Guy Hands a du multiplier les rencontres avec des businessman, mais peu avec des artistes. Je pense qu'il ne les comprend pas vraiment, il semble même en avoir peur. Mais le business est basé sur le travail des artistes.

La tournée de Genesis l'été dernier ne vous a pas donné envie de rempiler avec vos anciens camarades?
Je n'ai même pas eu le temps de les voir. Mais je n'ai rien contre une reformation, ce n'est pas hors de question.

- Reprise de l'interview accordée au JDD le 27 janvier 2008 par Eric MANDEL
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Le chanteur Peter Gabriel s'apprête à lancer cet automne un nouveau disque intitulé Big Blue Ball.


L'ancien chanteur du groupe Genesis aura mis 15 ans avant de compléter ce nouveau CD.
Le chanteur a débuté son travail d'enregistrement au début des années 90. Gabriel a expliqué sa démarche artistique au magazine Billboard : « L'idée était de mettre ensemble des musiciens de partout dans le monde et de voir ce qui se passerait. »
L'enregistrement de Big Blue Ball a duré 3 ans. Le chanteur poursuit : « Les rubans ont été laissés dans le désordre et il a fallu du temps pour les ranger. »
Peter Gabriel est celui qui chantera le plus sur ce nouveau disque, mais il a aussi demandé à Sinead O'Connor, Karl Wallinger de World Party, Natacha Atlas et Papa Wemba de collaborer au disque.
La date exacte de la sortie de Big Blue Ball n'est pas connue, mais il est assuré que le disque sera lancé cet automne.

Peter Gabriel - Whole Thing [new song from Big Blue Ball + video]
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“ Je ne veux pas devenir une rock star stéréotypée, qui n’a plus comme raison d’être que de flatter son ego”, expliquait Peter Gabriel au moment de quitter Genesis. Cet engagement, il l'a toujours tenu : il reste en effet un des artistes les plus personnels, les plus novateurs, les plus entreprenants de la scène rock, un des plus respectés aussi.
On a l’impression que Peter Gabriel travaille lentement. C’est sans doute parce qu’il travaille beaucoup, et dans des domaines très variés.

Peter Gabriel est une éponge. Prophète avant l’heure de la World Music avec son label Real World, producteur d’une tonne d’artistes aussi divers que Les Tambours du Burundi ou Sheila Chandra, Peter Gabriel croise les influences et les collaborateurs, mélange les genres, mixe les cultures avec une élégance et une facilité déconcertante. Peu d’artistes peuvent se vanter d’absorber un tel melting-pot culturel et musical et d’en ressortir des albums d’une telle cohérence.

Peter Brian Gabriel est né à Cobham dans le Surrey, le 13 mai 1950. L'année 1966 marque le début de la carrière musicale de Peter Gabriel. Avec des copains de classe de la Charterhouse Public School, il monte un groupe dont il devient le chanteur : The Garden Wall. Le pianiste s'appelle Tony Banks et le batteur Chris Stewart. Avec l’arrivée de Mike Rutherford et d’Anthony Phillips, The Garden Wall devient Genesis.
Au début des années 70, c'est Peter Gabriel qui assume la direction musicale du groupe, tout en lui donnant son originalité théâtrale et son identité visuelle. De "TRESPASS" en 1970 à "THE LAMB LIES DOWN ON BROADWAY", entièrement écrit par Peter en 74, Genesis est un des groupes anglais les plus populaires, qui triomphe aussi bien chez lui, en Angleterre, qu'aux Etats-Unis. Genesis s'est imposé comme l’un des grands noms du rock mondial. En mai 75, lorsque Peter Gabriel annonce qu’il s'en va, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. Ce départ est une surprise pour tout le monde, sauf pour les autres membres du groupe. Peter leur avait fait part de sa décision longtemps auparavant : il ne supportait plus d’être l’unique point de mire et se sentait à l’étroit dans son rôle de showman. De plus, son départ a été hâté par des raisons d'ordre personnel.
Cette rupture à l’amiable est pour Peter l’occasion de se retrouver et de prouver aux autres, mais surtout à lui-même, qu’il est un vrai musicien. En février 77, il revient avec un premier album solo, intitulé simplement “PETER GABRIEL” et produit par Bob Ezrin.
Ce premier album solo reçoit un très bon accueil de la critique et reste un des grands classiques de l’année 77.

Peter Gabriel n’est pas vraiment satisfait de son premier album solo, et c’est à son ami Robert Fripp, l’ancien leader de King Crimson, qu’il confie la réalisation du suivant, intitulé également “PETER GABRIEL”, qui paraît en mai 78.
C’est un travail original, très expérimental où Robert Fripp pousse Peter dans ses derniers retranchements. Le résultat est une musique nouvelle et dérangeante que seul le public européen plébiscitera.
En 1980, sur son troisième album, Peter pousse encore plus loin l'expérimentation, notamment la technique toute nouvelle de l'échantillonnage. Encore novice en la matière, il a préféré faire mettre en forme ses idées par un maître du genre, le producteur vedette de la new-wave, Steve Lillywhite.
Avec ce troisième album qui ne porte toujours pas d’autre titre que son nom, Peter Gabriel est N°1 en Angleterre. Le 45-tours “Games without frontiers”, dont les choeurs sont assurés par Kate Bush, est N°4. C’est sur ce troisième album de Peter Gabriel que l’on trouve “Biko”, un titre dédié à la mémoire du militant noir sud-africain Stephen Biko, mort en 1977 dans des conditions controversées après un interrogatoire musclé par les services de sécurité de son pays. C’est une chanson importante, qui incitera beaucoup de musiciens à réfléchir sur la condition des prisonniers de conscience.

En septembre 1982, le quatrième album de Peter Gabriel porte un titre, “SECURITY”, mais seulement aux Etats-Unis. Peter a trouvé son équilibre. A l’image du 45-tours “Shock the monkey”, il réussit brillamment la synthèse entre instruments traditionnels - voire primitifs - et technologie de pointe. Désormais confiant dans ses possibilités musicales, il veut se lancer dans d’autres activités : il organise chez lui, à Bath, le premier festival WOMAD (World Of Music, Art & Dance) qui a pour but de promouvoir les musiques du monde entier.
Le festival Womad, que Peter Gabriel vient d'organiser, est un désastre financier qui le ruine. Pour l’aider à se renflouer, Genesis accepte de donner un concert unique le 2 octobre 82 dans sa formation légendaire : Peter, Steve Hackett, Phil Collins, Tony Banks et Michael Rutherford. Mais l'idée de départ ne vient pas de Peter.
"Non, je crois que c'était une idée du manager Tony Smith et de Genesis. Les sommes en cause dépassaient de loin ma fortune personnelle. Ils ont donc proposé, très généreusement; de me venir en aide avec ce concert. Et c'est ce qui a permis à WOMAD de continuer et ça, c'est très important."

peter gabriel - growing up (live)
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Ce show historique est suivi d’une grande tournée de Peter Gabriel aux Etats-Unis et au Canada. Elle permet de retrouver le génial showman, celui dont les innovations scéniques seront souvent copiées : il est le premier, dès 1977 et bien avant Bono, à descendre chanter parmi les spectateurs. Il est aussi l’inventeur du “stage diving”, le plongeon dans la foule, qu’il pratique chaque soir sur “I go swimming”.
Témoin de cette période folle, le double “PETER GABRIEL PLAYS LIVE” sort en juin 83 et va être suivi d’une longue pause. Peter a toujours refusé de produire des disques sur commande, de la même façon qu’il n’organise que rarement des tournées pour en assurer la promotion. Cela lui donne une indépendance que l’on ne rencontre que peu souvent dans ce métier. Mais il n’en reste pas pour autant inactif.
En 1984, Peter Gabriel écrit et interprète “Walk through the fire” pour la bande originale du film “Against all odds”. Il compose aussi “Out out”, un passage musical peu sérieux qui est associé au coup de folie des Gremlins dans le film qui porte le même titre.
Mais son premier travail important pour le cinéma, il le réalise pour “BIRDY”, le film d’Alan Parker. Ce disque instrumental qui date de 1985 marque les débuts de la collaboration, pour ce qui concerne la production, entre Peter et Daniel Lanois.
Tout en prenant le temps de participer à l’enregistrement du “Sun City” de Little Steven, Peter Gabriel s’attelle alors à la préparation d’un nouvel album. Un premier titre, “Sledgehammer”, parait en avril 86, illustré par une superbe vidéo. Il se classe N°2 en Angleterre et N°1 aux Etats-Unis.
En septembre 87, à la cérémonie des MTV Video Awards, "Sledgehammer" truste les prix. Sur les vingt trophées proposés, Peter Gabriel en empoche dix : meilleure vidéo, meilleure vidéo masculine, meilleur concept, meilleure performance, meilleurs effets spéciaux, meilleure direction artistique, meilleur montage et meilleure mise en scène pour Stephen Johnson. En plus, il obtient le prix de la vidéo la plus expérimentale et le Van Gaird Special Award.
Entre temps, en mai 86, est paru l'album "SO", le premier album de Peter Gabriel à porter véritablement un titre, le premier aussi dont la pochette ne le représente pas défiguré ou grimé.

Grâce aux succès conjugués de "Sledgehammer", "Big time" et "In your eyes", l’album “So” se classe N°1 en Angleterre et N°2 aux Etats-Unis, où Genesis est à ce moment même N°1 avec "Invisible touch" : il est difficile de ne pas faire le rapprochement.
Un autre moment fort de l’album "So" est le duo Peter Gabriel - Kate Bush sur “Don’t give up”. Ce titre a été inspiré à Peter par une émission télévisée qui traitait des effets du chômage sur la vie de famille. Il a transposé tous ces éléments lors de la grande dépression américaine, et il a utilisé les couleurs du gospel et de la country, ainsi que la voix de Kate Bush, après avoir d’abord envisagé de faire appel à Dolly Parton.
Installé à Bath, vieille cité balnéaire du sud-ouest de l’Angleterre, Peter Gabriel investit l’argent qu’il a gagné dans le studio Real World qu’il a conçu comme une banque de données de sons et d'images. C'est une sorte de coopérative dont les utilisateurs, techniciens et artistes, sont également les partenaires.
Le 11 juin 88, à Wembley, Peter participe au concert qui célèbre le 70ème anniversaire du leader noir sud-africain Nelson Mandela. Puis il prend part à la tournée mondiale organisée par Amnesty International pour le 40ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. A ses côtés : Bruce Springsteen, Tracy Chapman, Youssou N’Dour et Sting. Peter Gabriel, en français puis en anglais, nous explique pourquoi il a choisi de s’impliquer dans cette tournée baptisée “Human Rights Now” :
"Je pense que c’est très important que nous parlions ici des droits de l’homme. Parce que, s’il y a une voix universelle, je pense que la musique c’est une langue universelle. Je pense qu’on peut l’utiliser de cette manière. La musique ne peut pas changer le monde, mais elle a le pouvoir de faire passer l’information. C’est aux individus ensuite de décider s’ils veulent ou non le changer. Nous pouvons prouver aux gouvernements qu’il y a un réel pouvoir derrière la Déclaration, car les jeunes sont les politiciens et les hommes d’affaires de demain. C’est comme une graine qu’on met en terre. Il ne se passe rien jusqu’à ce qu’il pleuve. Dans ce cas, la pluie c’est la volonté des individus."

Peter Gabriel-Downside Up (live)
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Peter Gabriel apparaît ensuite sur l’album de Youssou N’Dour, “The Lion”, en juin 89. Il signe la musique et les paroles anglaises de “Shakin’ the tree”, une chanson qui soutient la lutte des femmes sénégalaises et qui, au-delà, est dédiée à toutes les femmes de la planète.
Autre aboutissement des idées mondialistes de Peter, la création, en collaboration avec l’association Womad, du label Real World. Ce label a pour ambition de promouvoir des artistes et des musiques du monde entier, qu’ils soient traditionnels, modernes ou d’avant-garde. Cet œil ouvert sur le monde dépasse, et de loin, la simple curiosité. Parallèlement, Peter Gabriel participe à de nombreuses tournées pour Amnesty International et enfantera dans la foulée une superbe b.o pour « La Dernière Tentation du Christ » réalisé par un certain Martin Scorsese. Grrammy du meilleur album new age en 1989...
"Aujourd'hui en Europe, dans la nouvelle Europe, sans doute à cause de notre passé colonial, la France, l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, nous avons de nombreux liens avec tous ces pays et nous accueillons d'importantes communautés d'immigrés. Bien sûr, il y a le racisme, mais ce mélange de cultures est aussi une grande richesse. Pour moi, si quelqu'un a du talent, s'il a quelque chose à dire dans quelque art que ce soit, il est essentiel qu'il ait un public, quel que soit son pays de naissance, quelle que soit la couleur de sa peau, quelle que soit sa langue."

Depuis sa création, Real World a notamment accueilli le Pakistanais Nusrat Fateh Ali Khan, les Cubains de Orchesta Reve, Afro Celt Sound System et l’Ougandais Geoffrey Oryema. Pour inaugurer le label, cinq albums paraissent simultanément le 5 juin 89 : deux sont des albums de Peter Gabriel, “PASSION SOURCES” et “PASSION”, la bande-son du film très controversé de Martin Scorcese, “La dernière tentation du Christ”. "Passion" est un album d’atmosphères, entièrement instrumental, inspiré par des musiques venant d’horizons très différents et que l’on retrouve sur “Passion sources”.
Outre sa participation à l’album collectif “One world, one voice”, il a créé “Witness”, une organisation qui fournit des caméras vidéo ou d’autres moyens d’enregistrement à ceux qui veulent dénoncer les atteintes aux Droits de l’Homme dans le monde.
Il a mis sur pied avec Brian Eno et Laurie Anderson un parc interactif, le “Real World Experience Park”, installé à Barcelone. Et il s’occupe toujours du festival Womad qui a lieu tous les ans depuis 1982. Peter Gabriel s'intéresse aussi aux grands singes, les Bonobos, qu'il est allé étudier en Géorgie.
Annoncé par le titre "Diggin' in the dirt" et co-produit par Daniel Lanois, "US" paraît le 22 septembre 92 sur le label Real World. Sur cet album attendu depuis six ans, on ne s’étonnera pas de trouver des musiciens arméniens, turcs, kénians, sénégalais, russes et égyptiens, au côté du groupe plus traditionnellement rock de Peter Gabriel, dont le noyau dur est toujours constitué de Tony Levin, David Rhodes et Manu Katché.
On le sait depuis longtemps, Peter est un passionné de nouvelles technologies, notamment en matière d’audiovisuel. En juin 93, il présente le premier clip multi-sensoriel à partir de la chanson “Kiss that frog”. Réalisé en images de synthèse, il est projeté dans une petite salle mobile de soixante places, une sorte de cocon où le spectateur est totalement immergé dans le son et l’image et où, rivé sur un siège piloté par ordinateur, il bouge, saute, vole et plonge avec la grenouille qui est l’héroïne du clip. Cette version de “Kiss that frog” est présentée lors de certains concerts du “Secret World Tour”, la grande tournée mondiale que Peter Gabriel entame en avril 93. Il y propose un show au style complètement nouveau, l'alliance réussie entre le théâtre visionnaire et le rock, un véritable feu d’artifice de surprises et d’effets spéciaux, comme cette valise magique dans laquelle le groupe disparaît à la fin du spectacle.
"J’étais très emballé à l’idée de réaliser un spectacle qui soit visuellement différent. Il s’agit là de mon plus grand show depuis 'The lamb lies down on Broadway', à l’époque lointaine de Genesis. J’ai consciemment évité de refaire ce genre de show par la suite mais quand j’ai vu U2 sur scène, ça m’en a redonné l’envie. J’ai alors pensé faire une vidéo, quelque chose de différent et pour cela, j’ai collaboré avec un merveilleux visionnaire, le metteur en scène, auteur et acteur canadien Robert Lepage. Ce que j’aimais chez lui, c’était sa façon géniale d’utiliser les effets visuels les plus simples, ce qui, j’en étais sûr, était parfait pour un spectacle rock comme le mien."

En 1995, Peter Gabriel chante "While the earth sleeps" avec Deep Forest : c'est un extrait de la bande originale du film "Strange Days". L'année 96 voit la création de Radio RealWorld, le site web officiel de Peter Gabriel et de son label.
Fin 97, il est approché pour imaginer, avec le réalisateur Mark Fisher, un spectacle qui doit être donné à Londres, sur l'espace central du Dôme du Millénaire, à l'occasion du passage à l'an 2000. Pendant deux ans, Peter se consacre à l'élaboration de ce show, puis à la composition de sa musique. Il prendra malgré tout le temps de participer, en France, à l'enregistrement de "Qui sait ?", le premier single extrait de l'album "Solidays".
La première du spectacle du Dôme du Millénaire a lieu le 1er janvier 2000 : on en retrouve l'ambiance sur un album qui parait en mai : "OVO : THE MILLENNIUM SHOW".
La version studio de ce spectacle, "OVO", sort le 12 juin 2000. Elle a été enregistrée avec la participation de nombreux chanteurs, parmi lesquels Paul Buchanan, Elizabeth Fraser, Neneh Cherry et Richie Havens.
Avec "Ovo", Peter Gabriel a parfaitement réussi à créer un environnement musical qui implique tous les styles de musique que l'on rencontre dans les Iles Britanniques. C'est avec un projet similaire qu'il revient en juin 2002, "LONG WALK HOME", la bande originale du film de Phillip Noyce, "Rabbit-proof fence".
On y raconte l'histoire vraie de trois jeunes aborigènes australiennes arrachées à leur famille pour aller travailler chez les Blancs. Elles parviendront à s'échapper et retrouveront leur chemin en suivant la barrière mise en place pour protéger les exploitations agricoles des lapins.
"Long walk home" propose quinze titres aux ambiances souvent atmosphériques, où l'on remarque les participations de Nusrat Fateh Ali Khan, les Blind Boys of Alabama et Peter Green.
« US » (1992) et « UP » (2003) n’obtenant pas le succès escompté malgré la méticulosité apporté à chaque note, notre ami traîne les savates pour revenir en studio. Aujourd’hui, c’est pourtant un artiste serein au profil de moine bouddhiste relax qui s’avance sur scène, au fil de spectacles toujours aussi féeriques et pétris d’imaginaire. Celui qui fût le Rael paumé des bas-fonds new-yorkais est devenu l’un des artistes les plus respectés de la scène musicale. L’une des plus grande voix du rock avec Spingsteen et Plant, unique, identifiable. Indélébile. S’il n’a pas accumulé les disques de platine comme son ancien compagnon de route P. Collins, il aura su conserver son goût pour la saine curiosité, ce besoin de découvrir l’autre, cette main tendue abolissant toute notion de différence.

Après son interprétation sensible de « Imagine » lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Turin, il sera désigné « Homme de la paix 2006 » par le sommet des lauréats du prix Nobel.
En juin 2007, il décide de faire une mini tournée nommée Warm up summer tour de 22 dates à travers l'Europe. À l'occasion des 80 ans de Nelson Mandela, il participe à l'élaboration d'un groupe de discussion pour la paix dans le monde. Parmi ses membres, on retrouve l'ancien président des États-Unis Jimmy Carter ainsi que Sir Richard Branson, Desmond Tutu, etc. Il participe avec David Rhodes et Richard Evans à la bande originale du film Sea monsters du National Geographic. Il reçoit un BMI Icon le 16 octobre 2007 et le 28 janvier 2008 est honoré d'un MIDEM, prix décerné par l'industrie du disque. Il a travaillé avec Thomas Newman sur la bande son du dernier film d'animation Pixar (WALL•E) prévu pour juin 2008. On peut estimer aujourd'hui qu'il à vendu 35 millions d'albums (carrière solo).ééé[réf. nécessaire]


Big Blue Ball sera le prochain album de Peter Gabriel, un projet de longue date lancé en... 1990 ! L'album est né d'une volonté de réunir des musiciens d'horizons différents et de "voir ce qui se passerait".
Le problème, c'est que les enregistrements ont été laissés en suspens et qu'il a fallu l'aide de Stephen Hague, producteur entre autres de Pet Shop Boys et de New Order, pour remettre l'ensemble en forme. Quinze ans après c'est donc chose faite. Peter Gabriel a reçu l'aide vocale de Sinead O'Connor, Karl Wallinger de World Party, Natacha Atlas et Papa Wemba.
L'album paraîtra cet automne. Peter Gabriel précise que l'album ne sera pas suivi d'une tournée vu le nombre de collaborations mais qu'il pourrait faire l'objet d'une suite si le succès est au rendez-vous.

Voici la listes des chansons:

1. Whole Thing (Original Mix)
featuring Francis Bebey, Alex Faku, Tim Finn, Peter Gabriel, Karl Walllinger, Andy White
2. Habibe
featuring Natacha Atlas, Hossam Ramzy, Neil Sparkes
3. Shadow
featuring Juan Cañizares, Papa Wemba
4. altus silva
featuring Joseph Arthur, Ronan Browne, Deep Forest, James McNally, Iarla Ó Lionáird, Vernon Reid
5. Exit Through You
featuring Joseph Arthur, Peter Gabriel, Karl Wallinger
6. Everything Comes From You
featuring Richard Evans, Joji Hirota, Sevara Nazarkhan, Sinead O’Connor, Guo Yue
7. Burn You Up, Burn You Down
featuring Billy Cobham, Peter Gabriel, The Holmes Brothers, Wendy Melvoin, Arona N’diaye, Jah Wobble
8. Forest
featuring Levon Minassian, Arona N’Diaye, Vernon Reid, Hukwe Zawose
9. Rivers
featuring Vernon Reid, Marta Sebestyen, Karl Wallinger
10. Jijy
featuring Arona N’Diaye, Rossy, Jah Wobble
11. Big Blue Ball
featuring Peter Gabriel, Manu Katché, Karl Wallinger


Actu Peter Gabriel :
Peter Gabriel a présenté cette année, au Midem de Cannes, où il a été affecté du titre d’”homme de l’année”, son nouveau projet, le Hub. “C’est une sorte de YouTube humanitaire où tout le monde peut insérer ses vidéos non-professionnelles réalisées dans des zones “chaudes” de la planète” a-t-il annoncé au cours du congrès.
PETER GABRIEL va lancer un nouveau site sur Internet qui permettra aux fans de musique de télécharger pour moins cher.

Le chanteur – qui a fondé le site de téléchargement We7 – va s’associer avec Bowers And Wilkins pour offrir un site de téléchargement des albums à un prix défiant toute concurrence : le Music Club.

Le Music Club permettra aux artistes d’enregistrer des albums live exclusives aux studios Real World de Peter Gabriel à Bath en Angleterre. Ces albums seront alors disponibles en téléchargement pendant un mois.

Peter Gabriel confie "Cette collaboration avec B And W est unique et ça va permettre de se tenir au courant des projets intéressants à venir. Pour les artistes, Music Club est une propositions de rêve, parce qu’ils peuvent passer du temps en studio, et ont accès à des bonnes conditions d’enregistrement, et peuvent travailler sans être engagés dans quoi que ce soit ou avec qui que ce soit, à l’exception du mois de contrat avec B And W.»




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