Comment mieux masquer sa lumière qu’en ouvrant son disque avec une chanson ridicule ? Comment mieux garder en réserve sa grandeur et sa poésie qu’en l’entourant de stupidité et de lourdeur ? L'instrumental qui ouvre l'album dans une ambiance de dessin animé à la soul moite de "Blue Ballon", La Cucaracha résume ce que Ween sait faire de mieux : fusionner sans effort les genres. Le thème des relations qui unissent les êtres semble être le fil rouge de l'album, depuis le presque sincère "Friends", le terne "Object", le sommet de vulgarité que constitue "With My Own Two Hand" où Dean chante : "Elle va être mon professeur de bite/Etudier ma queue/Elle va passer son diplôme de maîtrise à me baiser". Malgré ça, il se rattrape vis à vis du public féminin sur "Sweetheart of the Summer", qui comporte quelque chose de la Motown dans sa trame.
La Cucaracha est le disque des cafards : ceux qui trônent sur la pochette et qui, tout le long du disque, font une fête d’enfer avec les restes de la pop music. Le titre est un jeu de mots si subtil qu’il en devient invisible : il faut lire COCKROACHA, fête aux cafards. Il y avait bien une tique sur leur premier album; mais c’est le cafard qui doit être considéré comme l’animal-totem de Gene et Dean Ween.c'est peut-être leur disque le plus festif depuis Chocolate and Cheese.
Un nouvel album de Ween est dans les bacs depuis la semaine dernière. « la Cucaracha » (et allez !), nouvel effort studio du duo gorgé de 13 pistes Weeniènes en diable à savoir un disque éclaté mais cohérent, pluri-thématique mais compact, éclaté mais mélodique. Car Ween c’est depuis « Chocolate and Cheese » et encore aujourd’hui profondément cela : une pop grand public (le plus souvent) pour peu que celui-ci aime être surpris au fil des chansons sans pour autant (ou si rarement) perdre pied. Dans chaque album de Ween il y a un morceau pièce de résistance, le grand œuvre de l’album, un morceau épique et qui dépasse en général la huitaine de minutes, cette fois ci il se nomme « Man and Woman » et c’est un sommet de l’année, qu’on se le dise ! Ce morceau pourtant fait inévitablement et irrésistiblement penser au Santana des années 70, lisez plutôt : Un morceau de 12 minutes incluant longue introduction planante en guise d’apéritif, un blanc de quelques secondes puis une cavalcade de percussions (tam-tam plutôt que grelot) en transe avant qu’un riff bien chaud vienne rompre la marche en avant puis bien vite la reprendre pour de longues minutes de chevauchée électrique trippante à souhait avant, en guise de long final, un solo de guitare épileptique. Sincèrement un des morceaux de l’année par son riff (trois notes qui plus est !) magistral et sa construction minutieuse.
WeeN
dimanche 9 décembre 2007
Ween: « la Cucaracha » indécrottables branleurs !
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