Sarko-Carla. Le roi et labergère, Blanche-Niaise et Supernabot au pays de Mickey :voici le dernier Disney pour les fêtes, conte de Noël
version moderne décomplexée. Entre la dinde et les
marrons (non non, je ne parle pas de Carla et des pantins de
Sarko), sujet parfait en cette période de
générosité, d’amour et de partage.
Après Cécilia en Jackie, Carla en Marilyn ? Et Merry
Christmas au Noël de l’Elysée en guise de Happy
Birthday. Tout ça a un peu moins de gueule, même
s’il paraît que la jeune dame est sulfureuse. Si si, il
n’y a qu’à écouter sa mièvre
guimauve, voir sa jolie tête, son joli sourire, ses belles
idées « de gauche ». Elle fait bien dans le
tableau de la grande famille politique enfin réunie autour
du Président, Père de la Nation, petit Jésus
miraculeux, au-delà de toute dissension. Aimons-nous les uns
les autres, surtout lui. Assez sulfureuse pour faire cramer le
« paillasson taché de sang » par la visite de
Khadafi, elle ? Mais bon, Sarko a repris la main. On l’envie
au passage. Ou on est un peu choqué. On sourit avec
complicité. Ou on hausse les sourcils. C’est si
anodin, tout ça. Glissé entre deux infos. Sans
scandale : pas de photos volées, pas tonitruantes
déclarations. A la bonne franquette, au passage, on remarque
notre surhomme et sa nouvelle dame. Comme en famille. Circulons, il
n’y a rien à voir. Joli tour de pase-passe : nous
apprendre, presque discrètement, qu’ils vivent une
relation adulte entre majeurs consentants. Non, pas grand chose de
sulfureux. Rien que de normal. Décomplexé, avec le
sourire. Je ne sais pas combien Carla Bruni aura été
payée pour cette charmante séance photo.
Merveilleusement décorative, tout à fait utile
à l’image de Sarko, s’est-elle contentée
de compléter son tableau de chasse comme on le lui
suggérait, avec un homme de pouvoir, ou son compte en banque
s’est-il arrondi ? L’image de Sarko …
C’est le point où la perplexité me gagne.
Presse people du tout-venant, pas la pire, mais la plus
médiocre et médiane. Egérie de pacotille. Un
mannequin, certes, mais aussi anodin que possible. Bref, aucun
éclat. Sarko nous avait habitué a plus de faste et de
coups fourrés. Ca doit être juste médiocre et
banal, en fait : ado prépubère, laissé par sa
copine, Nico veut quand même qu’on sache qu’il
fourre son coup, et susciter l’envie des copains. On le saura
: c’est pas la taille qui compte. Ben bien, on sait, il en a
une autre. Heureusement que Sarko a la présidence de la
République et l’oreille des médias, je ne sais
pas comment il aurait pu nous prévenir, autrement.
Posté par Noëlle dans : Humeurs, La plèbe d'en
bas
(http://www.plebe-web.com/la-plebe-den-bas/conte-de-noel#more-558 )
jeudi 27 décembre 2007
Conte de noel
jeudi 20 décembre 2007
Joanna Newsom la féerie
Dotée de talents d'harpiste accomplie, Joanna Newsom est une delicieuse Californienne de 25 ans s'illustrant dans un folk mélodique et délicat.
Joanna Newsom commence à jouer de la harpe à l'âge de huit ans et apprend les techniques celtiques, sénégalaises, vénézuéliennes et occidentales classiques. Son premier enregistrement maison, "Walnut Whales", fût distribué à ses amis mais rapidement elle est contactée par des étrangers qui se sont procurés mystérieusement une copie. Parmi eux, Will Oldham (Palace, Bonnie Prince Billy) qui l'invite en tournée. Elle ouvrira ensuite pour son ami Devendra Banhart et pour Cat Power.
Harpiste classique de formation, la jeune Joanna Newsom a pour elle une forte personnalité, de celles qui trancheront net en deux camps ceux qui s'y reconnaîtront et ceux qui ne peuvent pas supporter ce chant haut perché, à la limite de l'insupportable parfois, je l'admets. Assez étrangement, c'est exactement à la même époque que sont apparues les soeurs Casady de CocoRosie et qui, elles, ont su rapidement sortir de l'anonymat. Quiconque a pu jeter une oreille sur "La Maison de Mon Rêve" ne sera pas dépaysé sur "The Milk Eyed Mender" ; les deux disques possèdent les mêmes qualités, mais j'ai tendance à croire que ce premier essai de Joanna Newsom est beaucoup plus gratifiant.
Joanna Newsom - Peach, Plum, Pear
Déjà auteur, compositeur et chanteuse du très bon "The Milk-Eyed Mender", la petite Joanna Newsom a enregistré son nouvelle album intitulé Ys et qui est composé de seulement 5 titres. Le contenu est aussi original que l'emballage, en effet, l'album est constitué de ces 5 titres qui ont pour durée de vie entre 7 et 17 minutes se qui s'avère un format très atypique pour un album de musique, autre que classique. On est devant un OVNI total du monde musical pop/folk, new folk,. sa voix harmonieuse et enchanteuse nous touche au plus profond. "Emily" surement le titre le plus accompli et peu-être le plus accéssible de l'album est d'une beauté imparable, restera graver à jamais dans ma mémoire, entre ses variations vocales délicieusement mélodiques et la présence presque unique d'une simple harpe, on se croirait dans un monde féérique. Ce côté hyper décalé m'a enchanté.
Ce deuxieme album s'intitule "Ys". Pleine d’une naïveté malicieuse, la voix de Joanna Newsom nous emmène à la manière d’une Alice au Pays des Merveilles dans un univers exotique et bohême, peuplé d’un bestiaire fantastique. Les singes y conversent avec les ours, le mythe de Sisyphe fait une apparition (Only Skin ), l’emploi du violon évoque les vieux Walt Disney, quant a Ys, c'est une ville légendaire de Bretagne, qui est censée avoir été construite dans la baie de Douarnenez, puis engloutie par l'océan. Ys était la plus belle et la plus impressionnante ville du monde (on dit d'ailleurs que Lutèce fut baptisée Paris car « Par Ys » en breton signifie « pareille à Ys »), mais devint rapidement la ville du péché, sous l'influence de la princesse Dahut qui y organisait des orgies et avait l'habitude de faire tuer ses amants une fois le matin venu. Si bien que Dieu décida de punir la ville pour sa décadence et l'engloutit sous les eaux. "les versions que l'on connaît ont été christianisées, cette idée que le christianisme a obscurci les vieilles légendes. L'histoire d'Ys veut qu'encore aujourd'hui, lorsque la mer est calme au nord de Douarnenez, on peut entendre les cloches de la cathédrale …».
JOANNA NEWSOM - Colleen
La voix de Joanna est toujours aussi belle et enfantine, entre Björk et Kate Bush. Elle parle avec la grâce d'une fée, de décadence et d'apocalypse, de déluges et d'îles englouties. Un monde aquatique et étrange, entre tsunamis et contes de fées, sa musique se range du côté de l'Art plutôt que de celui de la Pop (un peu à la manière de Kate Bush, qui elle-même oscillait sans cesse entre ces deux pôles), aussi mâture que Fiona Apple, aussi candide que Björk, j'en connais quelques unes qui devraient d'ores et déjà se méfier de cette étoile montante qui, si elle gère bien sa carrière, risque de s'imposer très vite.
Voilà comment la Californienne justifie la moyenne extraordinaire de 11 minutes le titre, sur son album: «Si j'avais pris en compte ce genre de paramètres, j'aurais tout arrêté. J'ai composé Ys en fonction de mes désirs et non de ce que les gens avaient prétendument envie d'entendre. La durée de mes chansons correspond aux histoires que je veux raconter, aux textes qui y sont essentiels. De mes études de composition, j'ai gardé le goût des formes longues. Elles sont naturelles, le seul moyen de développer des idées. L'année qui a précédé ce disque a été difficile. Des choses douloureuses ont eu lieu. L'écriture a été une manière poétique de réorganiser ce chaos.».
Une voix qui agace ou envoûte, une production assurée par Steve Albini et le mixage par Jim O'Rourke (ex-Sonic Youth). C'est Van Dyke Parks, connu pour son travail avec les Beach Boys, qui s'est occupé des arrangements.On ne peut que regretter la longueur de certaines chansons, notament "Only Skin" qui devient limite lourde sur sa fin. Un beau renouvellement en tous cas pour une artiste qui, à 24 ans à peine, promet fortement.
Ys est un album fort, pénétrant. Un album en marge aussi. Perdu entre plusieurs mondes et plusieurs époques, loin des modes mais jamais loin de la vie et de ses dépendances. A écouter donc. Au moins une fois.
Et comme si c'était super facile de pondre des titres aussi grandioses, Joanna Newsom a sorti en avril 2007 un EP de trois titres qui contient deux compositions réarrangées issues de ses deux précédentes oeuvres ainsi que la somptueuse Colleen, inédite baroque qui n'aurait vraiment pas dépareillée sur son album.
Joanna Newsom - The Book of Right On
Album : Joanna Newsom "Ys "(Drag City / Discograph)
http://www.dragcity.com/bands/">http://www.dragcity.com/bands/newsom.html">http://www.dragcity.com/bands/newsom.html
http://www.walnutwhales.com/">http://www.walnutwhales.com/">http://www.walnutwhales.com/
Magma & Christian Vander : Les Immortels
Puisqu'on est dans les souvenirs, j'aimerais envahir vos oreilles de la musique de Christian Vander, et de son groupe Magma,(en attendant un long article sur ce phenomene unique) qui, inexorablement, continue d'embraser les salles, avec un public renouvelé sans cesse, depuis pres de 40 ans.
Ces videos sont helas courtes et pas toujours d'excellente qualité, mais resument l'oeuvre du maitre.
Hamatai !!!!!!!
Magma. Mekanik Destruktiw Kommandoh (1977)
q
Magma - De Futura (1977)
Magma - Otis, French TV, 1982
Magma "M.D.K" feat. Lockwood & Paganotti
Magma (Jannick Top & Klaus Blasquiz) - Mekanik Kommandoh 2006
Jade chante Magma
Liens:
http://www.zeuhl.info/
Steve Hillage & System 7: de l'Electric Gypsy a l'Octave Doctor
Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas chroniquer un nouveau disque mais plutot vous parler d'un des plus grand guitariste et producteur de l'histoire du rock, rien que ça!
Depuis pres de 30 ans il sevit au devant et derriere les scenes et studios de tout (ou presque) ce qui se fait de plus novateur en matiere de musiques electroniques.Il s'agit du grandissime Steve Hillage .
Steve Hillage est un musicien anglais né à Londres le 2 août 1951. Guitariste et aussi compositeur-chanteur, il fonde en 1967-68 le groupe URIEL puis Arzachel avec Dave Stewart (futur Eurythmics). Le groupe tout juste signé hésite, puis fonce dans son histoire : il va jouer masqué, prendre un faux nom, Arzachel, et des patronymes farfelus pour les musiciens. Hillage, se teint les cheveux et devient Simon Sasparella (parfait pour tester les micros), Dave Stewart se réincarne en Sam Lee-Uff (un prof de latin autrefois haï), le batteur Clive Brooks en Basil Dowling (un prof aussi mais de maths, tout aussi haï) et le bassite Mont Campbell en Njerogi Gategaka (!). L'album qui paraît en 1969 sur le minuscule label Zel se vendra à 14 exemplaires, mais à la fin des seventies, il circule en pirate, atteignant des cotes record. Consacré par certains (Nick Saloman de Bevis Frond) comme le sommet définitif du psychédélisme anglais, Arzachel est un album enregistré en une journée, comme un gag, par quatre gamins de dix-huit ans, pas à jeun, tous atteints de cette folie qui planait alors au-dessus d'une Angleterre pondeuse insatiable, des Hendrix, des Nice, des Cream, des Spooky Tooth, des Pink Floyd... Les délires sont présents, même si le son est très moyen. Mais un morceau comme " Metempsychosis " est une perle de psychédélique planant avec toute l'énergie de S.Hillage (quel crescendo !). Les sons des instruments trahissent la haute personalité de ces musiciens géniaux.
En 1971 le groupe KHAN, dont il est le leader, sortira un unique album très marqué par l'école de Canterbury. C'est en janvier 1973 que Steve Hillage, a 21 ans, après une rencontre avec Kevin Ayers, rejoint en France Daevid Allen et son groupe satyrique de rock progressif ,"Gong", au moment de leur mythique trilogie Radio Gnome Invisible (1973-74) qui raconte les tribulations cosmiques de Zero the Hero. Sous le nom de "Submarine Captain", il prend le train en marche sur "Flying Teapot". Bien qu'il soit le benjamin du groupe, il marque de son empreinte et de son jeu de guitare, plein d'effets, immédiatement reconnaissable, les deux disques suivants, "Angels Egg" (une des premières productions Virgin) et surtout "You", où il cosigne plusieurs titres. Daevid Allen ayant quitté le groupe, Steve assure encore "Shamal", puis part faire un tour chez Mike Oldfield, Il collaborera ainsi à la version filmée de l'incontournable Tubular Bells avant de se lancer dans une carrière solo.
Gong
En 1975 Le premier album sorti sous son nom, “Fish Rising”, reprend la plupart des titres qu'il destinait à l'origine au second album de Khan. Steve s'intéresse déjà à la production, mais jugeant qu'il n'y a pas de meilleur moyen d'apprendre que de regarder ceux qui savent, il travaille avec Todd Rungren, puis Malcom Cecil (pionnier du Moog, qui avait travaillé avec Stevie Wonder, entre autres) ou Nick Mason, qui coproduit "Green" avec lui, son superbe quatrième album solo - le batteur du Pink Floyd avait déjà produit "Shamal" ainsi que quelques artistes canterburiens, Robert Wyatt notamment. Pour l'anecdote, signalons que Steve reprend sur ce disque un titre d'Oum Kalsoum.
Peu à peu, Steve devient un spécialiste de la guitare synthé, un domaine assez peu fréquenté dans les années 70. L'amour de l'électronique, déjà, et de l'alliance des sons "naturels" et des sons synthétiques... «Avec le recul, je trouve que c'était un peu un pari perdu d'avance. Si j'utilisais une guitare synthé, c'était pour avoir des sons qu'un synthé ne pouvait pas créer : or, les possibilités de l'engin se résumaient au simple plaisir de piloter avec six cordes des sons que je pouvais jouer avec un clavier. Pas très intéressant, d'autant que le contrôle des notes était difficile». On peut reconnaître Hillage avec sa fidèle Fender Stratoscaster à moitié décapée. Son style planant mais incisif, marqué par l'utilisation de l'écho, est autant influencé par Hendrix ou Jeff Beck que par les inventifs Allemands Michael Rother (NEU!) ou Manuel Göttsching (Ash Ra Temple).
Steve Hillage- Hurdy Gurdy Man (1977)
Les diverses séances de studio n'empêchent pas Steve d'enchaîner sous son nom tournée sur tournée dans toute l'Europe. Fin 1979, fatigué des voyages, Steve décide de s'impliquer à fond dans la production. En 1982, juste avant l'avènement du MIDI, il enregistre et produit un double album solo à la pointe du progrès, "For to next/And not or". Il y utilise une toute nouvelle boîte à rythmes, la Linn Drums, et commande son Prophet 5 avec le séquenceur hardware dédié Sequential Circuits - il chante aussi, et joue de la guitare dans son style inimitable. Un très bel album, où il réussit un mélange sons synthétiques/guitare, programmation/jeu live qui est désormais sa marque de fabrique. «Je suis assez doué pour ça. Cette conception, je l'ai toujours. Un des premiers albums produits par Steve, à la fin des anées 70, est celui de Nik Turner, membre du groupe Hawkwind. Ses bonnes relations avec Richard Branson, le PDG de Virgin, le mènent directement dans le fauteuil de producteur d'un jeune groupe écossais, Simple Minds - il produira "Sons and Fascination" et une partie de "Sister Feelings Calls". «Je suis encore très fier de ces disques, de leur son. Ce n'était pas encore un groupe de stades, mais un groupe de club, plus proche dans le feeling de D.A.F. ou de Neu. À l'époque, on appelait ça "Futurism" - un peu la préfiguration de ce qui allait devenir la techno bien des années plus tard : programmations rythmiques, sons électroniques...».
Rachid Taha & Steve Hillage (a droite)
Virgin France appelle Steve pour produire "Le chant des terres", le second album de Marc Seberg. Passé dire bonjour dans les bureaux de la maison de disques, Steve entend dans le bureau voisin une chanson qui le cloue littéralement sur place... "Qu'est-ce que c'est que ça, c'est super !". Il s'agit du premier maxi de Carte de Séjour, distribué par Virgin. Craquant sur "Saâmou", Steve rencontre le manager du groupe, puis le chanteur, un certain Rachid Taha. Deux ans plus tard, il produit le premier album de Carte de Séjour, puis leurs chemins s'éloignent.
Entretemps, Miquette Giraudy, la compagne de Steve depuis les années Gong, musicienne elle aussi, s'est lancée dans des productions plus dance. Une évolution que suit également Rachid Taha dès son premier album solo, "Barbès", mélange d'influences arabes et de sons synthétiques tout à fait contemporains. Et voilà notre chanteur qui téléphone un beau jour à Steve, lui demandant de produire son prochain disque, dans un style "dance". Hillage ne se fait pas prier, et produit "Rachid Taha", son second album solo, puis "Diwan", une collection de reprises de standards de la musique arabe, reliftés dance.
Passionné de matériel, Steve s'est évidemment jeté sur les premiers séquenceurs, puis sur les ordinateurs musicaux - défricheur absolu dès 1984 avec un système anglais appelé UMI, dont Vince Clarke fut un fervent partisan. «Je n'ai jamais pensé que la musique programmée était inhumaine en soi. La distinction machine/humains, artificiel d'un côté, naturel de l'autre, dance/rock'n'roll me semble complètement infondée. On dit que le jeu d'un musicien est plus naturel, plus "humain" : certes, l'instrumentiste utilise son cerveau et ses muscles pour produire des sons. Son style est donc fait de multiples petits décalages temporels : il est très expressif de jouer au fond du temps sur certains passages, au-devant du temps sur d'autres. Mais si tous les membres d'un groupe jouent ainsi, chacun de leur côté, avec le temps, on n'y comprend plus rien. Il faut une source, une référence... Bref, j'aime la quantisation ! Il faut bien que les choses soient jouées en place pour pouvoir y superposer quelque chose qui n'est "pas en place !».
Construire un groove programmé, et laisser d'excellents musiciens s'exprimer par-dessus. «Je me souviens qu'à mes débuts de guitariste, j'utilisais beaucoup l'écho, qui était devenu une partie prépondérante de mon jeu. Très naturellement, on en vient à jouer au tempo du délai, qui est invariable - autant dire qu'il faut être parfaitement en place, sous peine de récupérer une bouillie musicale infâme entre le son direct et ses répétitions. Pierre Moerlen, le batteur de Gong, qui sortait du Conservatoire de Strasbourg, refusait d'admettre qu'il dérivait progressivement par rapport au timing imposé par la chambre d'écho. "Je t'assure, je joue en place, je sais suivre un tempo quand même !" "Eh non, c'est ma chambre d'écho qui le dit, tu n'es pas en place !". Déjà cette querelle homme/machine, voici 25 ans...».
System 7
1988, C'est l'époque où le projet System 7 se concrétise : annoncé par "Rainbow dome music", un album très électronique sorti au début des années 80, ce projet piloté par Miquette et Steve se propose d'établir un lien entre le psychédélique et les ambiances techno/ambient, en acceptant tous les invités intéressés, DJ, musiciens... «System 7 est quelque chose que nous avons ressenti très naturellement, dès 1987 - combien avons-nous rencontré de DJ's ou de musiciens techno qui nous disaient "Ah, Gong, c'était super, je voudrais bien travailler avec toi !". Je crois que la fusion avec l'époque psychédélique était inévitable. Les outils diffèrent, mais la pensée musicale est très proche. Voilà comment nous nous sommes retrouvés devant nos ordinateurs...
S'il est un genre qui unit très tôt électroniques et rock c'est bien l'ambient. Deux styles musicaux que l'on pourrait croire totalement antagonistes mais qui allaient se découvrir contre toutes attentes de nombreux points communs grâce au psychédélisme, au pouvoir du trip et de l'imagination. Les connaisseurs le savent, c'est Steve Hillage de Gong (entre autre) et le minimaliste planant Terry Riley qui furent les premiers à comprendre à quel point la techno et particulièrement sa face Chill Out, celle qui permettait de se reposer après s'être donné à fond sur les rythmes robotiques, offrait de possibilité et de liberté créative pour peu que l'on dispose des substances adéquates. Le sampling et ses nouvelles machines permettaient également de jouer aisément avec les sons de notre environnement pour créer les paysages sonores que les pionniers psychédéliques rêvaient de réaliser depuis toujours. A l'instar des théories new age et de la réalité virtuelle qui allaient largement fusionner au milieu des années 90, la musique électronique et les babas allaient se rencontrer à la fin des années 80.
System 7 sort un premier single en Août 90, l'album arrivant un an plus tard. Cinq autres suivront, les invitations de concerts se succèdent et Steve a toutes les peines du monde à se réserver un peu de temps sur ses projets de production. Miquette et lui élaborent cette musique à domicile, dans leur home studio. Ils passent à Logic et Logic Audio sur Macintosh à partir de 1994 - logiciel qu'ils utilisent encore aujourd'hui, avec un gros Pro Tools. Voici deux ans, ils décident d'agrandir leur studio et de l'installer hors de leur appartement. Il sert à System 7. Le prochain album de System 7 ne saurait tarder, sur le label que Steve et Miquette créent pour l'occasion.
Le même 30 ans après avec le System 7 (Steve Hillage)
Il n'y a pas que System 7 dans la vie de Steve... Ainsi, l'affaire "1, 2, 3 Soleils" démarre en mai de cette année. L'idée de réunir ces "trois ténors du raï" vient au départ des décideurs de PolyGram : «Une excellente idée, qui tombait juste au bon moment commercialement», reconnaît Steve. Le projet de départ était de créer un nouveau feeling, en combinant tous les éléments appréciés par le public dans le raï, en leur ajoutant une énergie, un punch rendus seulement possibles par les programmations et les machines - ce qui est un peu ma spécialité depuis 25 ans...» Il reçoit la visite du chef d'orchestre égyptien, de l'arrangeur Geoffrey Richard (ex-Penguin Café Orchestra), du joueur d'oud et du percussionniste. Une fois que tout est prêt, tout ce beau monde passe en salle de répétition, et à mesure que la date fatidique se rapproche (26 septembre), tous les intervenants convergent sur Paris. Steve retrouve donc Rachid Taha et fait la connaissance de Khaled et de Faudel. «Rachid n'est pas vraiment un chanteur de raï - je dirais plutôt qu'il est sans aucun doute le seul chanteur de rock arabe au monde ! C'est plus Khaled qui est la personnification même du raÏ. Faudel, lui, a grandi dans cette ambiance raï, mais c'est encore un jeune artiste, "en développement" comme on dit, qui ne tardera pas à créer son propre style».
Le reste est de l'histoire : concert sold out, Bercy archi-complet, et 500.000 albums vendus à ce jour chez Barclay ! «Une partie du succès rencontré provient de ce nouveau son, je suis très fier du résultat.». Steve était sur scène, s'occupant de faire tourner sa programmation très complexe, qu'il pouvait modifier en temps réel . Non content d'improviser ainsi la structure sur certains titres pas trop compliqués (allez faire comprendre, en temps réel et dans le feu de l'action à un orchestre égyptien de 32 musiciens qu'ils doivent rajouter un renvoi à ce qui est écrit sur leur partition !), il donnait des indications visuelles aux musiciens et au chef d'orchestre...
«C'était un événement extraordinaire, très prenant, complètement fou ! À la fin du concert, nous étions tous épuisés, amorphes, vidés. Après quelques jours de détente, il a fallu mixer les bandes, pour le disque et pour la vidéo. J'ai enchaîné sur du studio pour System 7, nous avons donné quelques concerts au Japon, j'ai remixé un groupe anglais du nom de Ozric Tentacles, et nous voilà à Paris pour une semaine !»..
Power Of 7 est, après System 7 et 777, le troisième disque du collectif. Réalisé en 1996, il offre à entendre les pionniers de la techno urbaine telle qu'elle se pratiquait à Detroit, à savoir Derrick May et Carl Craig, deux de ses stars avec Juan Atkins et Kevin Saunderson. Power Of 7 est un megamix qui mélange toutes les influences de l'ex-guitariste : la fluidité de l'ambient environnementale et planante, le beat techno, le psychédélisme et le funk. Voilà un disque important d'un des piliers du rock progressif 70's reconverti producteur visionnaire de la musique électronique.
Merci à Philippe Besombes (scénario) et Alain Etchart (décor).
System 7
Steve Hillage : Solo albums
(1975) Fish Rising
(1976) L
(1977) Motivation Radio
(1978) Green
(1979) Live Herald
(1979) Rainbow Dome Musick
(1979) Open
(1983) For To Next / And Not Or
(1994) BBC Radio 1 Live
(2003) Light in the Sky
(2004) Live at Deeply Vale Festival 1978'
SYSTEM 7 :Studio albums
System 7 (1991)
777 (1993)
Point 3 - Fire Album (1994)
Point 3 - Water Album (1994)
Power of Seven (1996)
Golden Section (1997)
Seventh Wave (2001)
Encantado (2004)
As Mirror System
Mirror System (2006)
[edit] U.S. albums
As 777
777 (1991) U.S. version of the System 7 album
System 7.3: Fire + Water (1995) U.S. release of the two Point 3 albums
[edit] Compilations
System Express (1996)
Mysterious Traveller with Derrick May (2002)
Planet 7 (2006) iTunes-only album
[edit] Live albums
Live Transmissions (2006)
Liens/Links:
http://www.a-wave.com/system7/
http://fernould.club.fr/hillage.html
http://www.planetgong.co.uk/
Publié par jeanphilippe56 à 12/20/2007 06:19:00 AM 2 commentaires
Libellés : 1 2 3, daevid allen, electric gypsy, electronique, gong, guitare, miquette giraudy, motivation radio, planant, rachid taha, shamal, soleil, space, Steve hillage, synthes, system 7, the orb
The Do majeur "On My Shoulders"
Mais qui sont ces deux personnes venues de nulle part et qui remplissent les salles à chaque fois ? C'est le duo qui excite en ce moment les maisons de disques et fait monter les enchères. Etabli à Paris, The Do, comme do, ré, mi. The Do comme Dan et Olivia. Duo est composé de Dan Levy et de la franco-finlandaise Olivia B. Merilahti, The Do est clairement le groupe qui déchaîne le plus de buzz en ce moment. A leur sujet, une rumeur flatteuse se propage sur MySpace, le site qui a lancé les carrières d'Arcade Fire ou Clap Your Hands Say Yeah.
Tout le monde en parle alors que leur album "A Mouthful" ne sortira qu’en janvier prochain. The Do, c'est le groupe, et "On My Shoulders", le titre de la chouette chanson qui accompagne la nouvelle pub pour les cahiers Oxford. « A Mouthful », il faut bien le dire, c’est l’exact opposé d’un album porté par un unique single. Album ovni, album concept mais surtout album magique et enchanteur du début à la fin avec comme fil conducteur la voix pure et somptueuse d’Olivia magnifiée par les arrangements clinquants. Oscillant entre folk et rock, leur univers musical pourrait ressembler à Blonde redhead, Nina Persson des Cardigans ou Joanna Newsom. The do c’est l’univers de Dan qui rencontre celui d’Olivia et qui existe a travers leurs différences. La recherche de sonorités nouvelles dans un cadre de chansons en anglais et en finnois.
http://www.le-hiboo.com/
Comment en effet ne pas tomber sous le charme de ces chansons portées par la voix aigue sidérante de beauté d'Olivia et par son jeu de guitare aussi basique que direct ? Dès le premier morceau, on a très envie de danser comme Dan Levy, c'est à dire comme un techtonicoide surexité. Et oui, la musique de The Do parle aux sens, elle peut produire un effet violemment sexuel, avant d'emmener dans un voyage chimerique ou une ballade dans un univers franchement opposé. Outre le génial single "On my shoulders", The Do a dans sa besace un repertoire imparable, qu'il s'oriente vers la pop radiophonique, le rock barré ou la chanson finnoise. Du rock au folk, à la pop ou au hip-hop, influences variées, allant du classique, au rap, en passant par le pop-rock (les Beatles, Jimi Hendrix,Björk) et surtout le jazz (Monk, Coltrane, Ella Fitzgerald ...).
Ils se sont rencontrés, en 2005 alors qu’ils travaillaient ensemble sur la bande originale du film, "l’Empire des Loups"… Depuis ils n’ont pas arrêté de faire de la musique, ont composé ensemble les b.o des longs métrages "The Passenger" et "Camping", et crée The Do. C’est depuis leur page Myspace et les quelques concerts qu’ils ont fait depuis février que le buzz s’est emparé d’eux, radios, journaux, internet… Alors que leur album ne sort que le 14 janvier 2008. Attendons avant de nous prononcer et allons les rencontrer partout en France à partir du 29 janvier 2008.
Finalement il n’y a pas que le Père Noël en Finlande.
La pub Oxford qui les a fait connaître "On my Shoulders"
Album : The Do - "A Mouthful" (Cinq 7 / Discograph )
(sortie le 14 janvier 2008)
http://www.myspace.com/thedoband
Publié par jeanphilippe56 à 12/20/2007 01:49:00 AM 1 commentaires
Libellés : a mouthful, dan levy, eva popov, maroquinerie, myspace, olivia merilahti, on shoulders, oxford, paris, the do, transmusicales
mercredi 19 décembre 2007
Chromeo : les nouveaux rois du fonk !
Loin d'etre au niveau d'Earth Wind & Fire, Prince ou Kool & the Gang, voila les nouveaux rois du fonck ! Ils sont un duo de pop 80, comme Hall and Oates, ils ont le groove de Michael Jackson, époque Off The Wall, ajouté au funk de Parliament et au talk box de Zapp.
Chromeo est un projet montréalais de dance 80/funk, mené par la petite voix de Dave 1, le chanteur , et complété par les rythmes de danse instantanés et les synthés contagieux de Pee Thugg, le gangsta arabe qui décrit sa musique comme du «smooth bubble pop». Le deuxième album de Chromeo, Fancy Footwork, est une dose de sucre en poudre à mettre dans son stéréo pour danser toute la nuit et qui fait gigoter à coup sûr.
Rare alliance arabe/juif réussie de l'histoire de la Soul, Chromeo se veut un prodigieux mariage de synthétiseur vintage clinquant, boîtes à rythmes infatigables et textes romantiques urbains. Structures accrocheuses, refrains inoubliables, solos de guitares déraisonnables, leurs couplages des plus déments enfantent un funk sophistiqué et violent. Un pastiche des années 1980 plus ironique qu'anachronique, remixé en autres par Trevor Jackson et DFA. Sur les planches, les deux virtuoses montréalais offrent une performance «plus marrante que d'être contraint par Rick James à fumer du crack avec un revolver sur la tempe», suggèrent-ils. La citation en dit long, trop long...
Ils ont commencé par fonder Audio Research, l'un des meilleurs labels de hip-hop actuels, signent DJ Craze, Obscure Disorder, D-Styles et DJ Serious, puis forment Chromeo, histoire de renouer avec le son de Prince... A leur actif: 2 maxis electro-funk dévastateurs: Needy Girl sur Turbo Recordings (le label de Tiga), remixé par James Murphy, et You're so Gangsta sur Fabergé Records, remixé celui-ci par Playgroup, sans oublier des mixes, dont certains réalisés par A-Trak, frère de Dave One, l'un des membres de Chromeo... Le premier album de Chromeo, She’s in Control, sort en 2004, suivi de ce Fancy Footwork (2007).
Chromeo - Bonafide lovin'
Avec cet album, le funk est de retour, mélangé à tout ce que les synthés ont permis de faire depuis cette époque : disco, new wave, électro... Composé par Dave One (le Dave One présent sur l'album de Karlito, "Contenu Sous Pression", et frangin d'A-Trak) et Pee Thug, mixé par Zdar (le Zdar de Cassius, Motorbass... l'acolyte de Boom Bass, l'ex-compagnon de route d'MC Solaar...), l'album est un concentré de musiques électroniques, avec une franche pointe de French touch. Ce qui peut se comprendre à moitié, quand on sait que Chromeo vient de Montréal.
Malgré les affiliations multiples des protagonistes, on sent parfois que le duo veut sonner comme du Prince vintage, mais c'est peut-être là qu'ils atteignent leurs limites, notamment au chant. "Fancy Footwork" reste néanmoins un très bon album, beaucoup plus digeste qu'une bonne partie de ce que la scène électro nous a donné récemment. Ce sont majoritairement 2 voix qui se répondent : un bonhomme contre une voix bidouillée au vocoder et d’autres effets bizarres. Ca reflète finalement tout le CD, le rétro funky contre les sons ultra actuels qui avait déjà charmé entre autres DJ Mehdi, et mené au duo "I am somebody". Du bling bling, du funky, des guitares électro... Tout l’album se joue sur le même thème. "FancyFootWork" et ses touches mélodiques, déjà remixé par des grands noms de l’electro qui bounce et qui cogne comme Yuksek.
DJ MEHDI and CHROMEO - I AM SOMEBODY
Il faut bien reconnaître que Chromeo n'avait jusqu'ici rien produit de raisonnablement bandant pour que l'on puisse s'y attarder un tant soit peu. Seul le soutien de son facétieux compatriote Tiga intriguait et forçait donc à jeter une oreille plus sérieuse sur cette paire de gays lurons passablement dérangés. Sans rien révolutionner (il ne manquerait plus que ça), She's In Control est parti puiser dans les beats synthétiques d'un Prince encore sapé en porte-jarretelles et chantant des chansons à la gloire des plaisirs solitaires, et dans les basses et vocoders putassiers d'un Roger Troutman . Un rien funky et sale, donc. Chromeo donne sans prétention,... mais avec suffisamment de brio dans la référence tout en conservant une identité bien marquée. D'autant que ces deux mordus d'electro passéiste n'ont pas oublié d'y adjoindre un brin de perversion.
Ce duo électronique québécois pourrait-il devenir aussi connu qu'Arcade Fire hors du Québec? C'est un des paris que fait la formation montréalaise Ce second album du duo confirme ce que "Needy Gril" sur le premier album "She's In Control" laissait prédire : ils sont là pour vous faire danser, avec des bombes ultra-rythmées définitivement actuelles !
Selon Pee Thugg, le public devrait mettre son cerveau à off pour apprécier Chromeo. «Réfléchissez pas à qu’est-ce qui veut dire quoi. Est-ce que c’est supposé être drôle? Est-ce que c’est supposé être sérieux? Est-ce qu’ils sont ironiques? Quand y fait un solo de guitare à la Bon Jovi, c’est-tu sérieux, c’est-tu une joke? Faites juste arrêter de penser, pis, si c’est bon, dansez, pis si vous aimez pas ça, fermez la radio, that’s it!»(avec l'accent..).
Album : Chromeo - "Fancy footwork" ( V2 Music / Warner Music France )
www.myspace.com/yu/chromeo
www.chromeo.net
Publié par jeanphilippe56 à 12/19/2007 03:01:00 PM 1 commentaires
Libellés : audio research, chromeo, danse, danser, dave fridmann, disco, dj mehdi, fancy footwork, fonk, funk, montreal, pee thugg, prince, soul, syntes, tga, time control
mardi 18 décembre 2007
MGMT et son album "Oracular Spectacular", comme dirait Public Enemy "Don’t Believe the Hype" !
Armé d'un contrat signé avec la maison de disques Columbia, Mgmt (se prononce management) nous vient de Brooklyn avec une musique que le groupe décrit entre autres comme world country? ou mystic future seventies?. Un premier album intitulé Oracular Spectacular a débarqué sur notre planète fin septembre. Pour se mettre dans l'ambiance sachez qu'il a été produit par Dave Fridmann (The Flaming Lips, Mercury Rev) et que le groupe a tourné en compagnie de Of Montreal aux États-Unis en octobre.
Pendant plus de 3 ans, ce groupe de New York a tenté, sans grand succès, de créer des vagues en dehors du circuit underground de leur ville. Malgré tout, cette année, le duo a réussi à décrocher un contrat chez Columbia et créer un album intitulé Oracular Spectacular. Ce disque est un véritable ticket vers un monde où le génie de Bowie est meilleur ami avec celui de The Sleepy Jackson. Sous une pluie de synthétiseurs, la merveilleuse pièce Kids se présente comme un hymne à la jeunesse et invite les gens à retomber en enfance. Sur Time to Pretend, le rêve de Rock’n’Roll Star des frères Gallagher est représenté par le désir de s’enfuir en France , baiser des modèles , sniffer de la coke et bien sur, vivre rapidement et mourir jeune. L’album propose une production qui propose à l’auditeur de se fondre à un environnement où chaque instrument est en parfaite symbiose. Guitares acoustiques se marient à des effets de moog austères sur Of Moons, Birds and Monsters et basse consistante à une rythmique disco sur Electric Feel. D’ailleurs, cette dernière aurait pu charmer n’importe quel nez poudré au Studio 54 en 1977 ! Avec cet album, Management présente plusieurs facettes musicales qui portent à croire qu’il aura un avenir prometteur en dehors de Brooklyn. De plus, les multiples couches de sons assurent des écoutes qui réservent toujours des surprises. Si Public Enemy a déjà proclamé “ Don’t Believe the Hype”,cette fois-ci croyez-y!
Pas forcémment convaincu par le single "Time To Pretend" mais totalement accro à cette chanson dansante et un peu adolescente, extraite de l'album, qui s'intitule "Electric Feel".
Quand j'arrêterai de l'écouter en boucle, peut etre aurais je plus de discernement...
MGMT - "Electric Feel" (
Album : Mgmt - Oracular Spectacular ( Columbia/Sony/BMG )
http://whoismgmt.com
http://www.myspace.com/mgmt
Publié par jeanphilippe56 à 12/18/2007 12:39:00 AM 2 commentaires
Libellés : brooklyn, columbia, dave fridmann, electric feel, management, Mgmt, New York, oracular, pretend, specular, time control
lundi 17 décembre 2007
Yeasayer : Talking Heads meets Animal Collective
La prochaine grosse sensation New Yorkaise, ce sont eux. Le quatuor Yeasayer décrit sa musique sur myspace comme "world", nous parlerons plutôt d’un folk hybride, tribal, incantatoire, une fusion nucléaire entre les Talking Heads, TV on the Radio, the rapture et Animal Collective. Fermez les yeux, inspirez un grand coup et poussez le son...
Leur premier single "2080″/"Sunrise" (en téléchargement gratuit) plaçait la barre sensorielle très haut. Leur premier album, All Hour Cymbals, qui est sorti début novembre chez Monitor Records est tout simplement un ovni. Une chose est certaine, Animal Collective ne doit plus se sentir isolé dans son quartier de Brooklyn depuis que les excentriques Yeasayer s’y sont installés. Tout d’abord parce que Yeasayer joue sa musique sans le moindre cynisme ou second degré. Résultat : un son fascinant et ultra-personnel, à la lisière du Talking Heads de « Remain In Light », des Bee Gees et des Eagles. Ensuite parce que, 2007 ayant été l’année d’Animal Collective, à travers « All Hour Cymbals » rejaillit l’importance de ce groupe sur tout un pan de la pop contemporaine – et sur les mystérieux et tribaux« Sunrise » ou « Forgiveness » notamment. Enfin, parce qu’avec des tubes aux mélodies et structures aussi bluffantes que « 2080 », ou « No Need To Worry », Yeasayer peut mettre à l’amende tous les ricaneurs de la Terre : ces morceaux sont une manière de continuité avec ce que faisaient leurs ancêtres newyorkais de Talkings heads ou les so british Genesis. Rythmique folklorique (celte, orientale ?) sur Germs, chœurs d’intro gospel et batterie tribale sur Sunrise, synthés apocalyptiques sur Wait for the Wintertime, infimes détails empruntés à la musique ethnique, clochettes qui tintinnabulent...
Le guitariste ressemble à un paysan vénézuélien qui vient de découvrir Pink Floyd. Le batteur joue sur une batterie électronique, les tempes rasées. Le bassiste a dû être congelé en 1982 et réveillé pour l’occasion : épais cheveux frisés en catogan, une mèche tombant sur un débardeur rouge transparent, un jean à la Agassi remonté au mollet sur une jambe, et une façon de mettre son torse en avant lors des choeurs qui rappelle une époque où l’excès était règle. Le chanteur est peut-être le plus sobre, mais il est également le plus habité. Avec sa barbe courte, il chante comme on prêche, entre incantation et transe intérieure.
J’écoute Yeasayer et j’ai comme un petit malaise. Ce groupe me met en contradiction : leur attitude me donnerait presque envie de rire, leur musique ressemble à tout les dérivés grand public du prog-rock que je ne supporterais pas d’écouter sur Europe 2, mais je suis saisi par leur ferveur et leur puissance. Quand le batteur tape une fois sur son drum kit, il en sort une espèce de solo ridicule. Leurs choeurs sont à la fois trop et juste assez pour nous transporter. Yeasayer prend des éléments que nous aimions haïr et réussit à les pousser assez loin pour qu’ils nous transportent. Bref, ils sont déroutants. Bref, ils sont puissants. Yeasayer crée une musique impulsive, sauvage, indomptée. Comme pour décrire cette sensation de tsunami sonique qui vient de balayer nos esgourdes. Ecoutez ce disque, écoutez-le bien
yeasayer "wait for the summer" 12/15/07
(helas cette video est pourrie mais je n'ai pas trouvé de clip officiel, sorry)
Album : YEASAYER - All your cymbals ( Monitor / We are free records ) novembre 2007
http://www.myspace.com/yeasayer
Publié par jeanphilippe56 à 12/17/2007 10:43:00 PM 0 commentaires
Libellés : 2080, all, animal collective, cymbals, New York, radio, sunrise, talking heads, tribal, tv, yeasayer
Palmares 2007 (non-exhaustif, forcement... et avec parti pris... ) des sorties de disques selon Foufou net
1 - Animal Collective - Strawberry Jam ( Domino / Pias )
2 - Tusia Beridze - The Other ( Max Ernst / EAN )
3 - LCD Soundsystem - Sound of Silver ( EMI / Labels )
4 - !!! ( Chk Chk Chk) - Myth Takes ( Warp / Discograph )
5 - Donna Regina - More ( La Baleine )
6 - Chloé - The Waiting Room ( Kill The DJ / Nocturne )
7 - Architecture in Helsinki - Places Like This (Tailem Bend / Cooperative Music)
8 - The Fiery Furnaces - Widow City - ( Thrill Jockey Records/Pias )
9 - Me'shell Ndeogeocello - The World Has Made me the Man of my Dreams ( EmArcy / Universal jazz )
10 - Ween - La Cucaracha - (Schnitzel / Chocodog / Pias)
11 - Hiromi Uehara - Time Control ( Telarc / Socadisc )
12 - Just Jack - Overtones ( Mercury / Universal )
13 - Simian Mobile Disco - Attack Decay Sustain Release ( Wichita / V2 )
14 - Kanye West - Graduation - ( Roc-A-Fella Records / Universal )
15 - Yeasayer - All your cymbals ( Monitor )
16 - Justice - † ( Ed Banger / Because )
17 - Erik Truffaz Quartet - Arkhangelsk (EMI)
18 - James Delleck - Le Cri du Papillon ( Tot ou Tard / Warner )
19 - The Cinematic Orchestra - Ma Fleur ( Ninja Tune/Pias )
20 - Little Dragon - Little Dragon ( Peacefrog / Parlophone / EMI )
Publié par jeanphilippe56 à 12/17/2007 08:56:00 PM 0 commentaires
Libellés : 2007, cd, classement, disques, favoris, palmares, parution, preferes, referendum, sorties
Hiromi Uehara : retour au jazz couillu
La pianiste Hiromi Uehara pourrait bien devenir la prochaine sensation de la planète jazz.
Pianiste hallucinante, Hiromi Uehara a de quoi nous surprendre : une technique époustouflante, un sens du rythme et une énergie incroyable. Elle fait preuve de subtilité dans les morceaux plus détendus et sait aussi s’effacer pour laisser aux musiciens qui l’accompagnent toute latitude pour s’exprimer en trio, en quartette ou quintet. Tout en s’inscrivant dans la tradition du jazz, sa musique, pimentée d’originalité, dévoile une personnalité très affirmée.
Hiromi Uehara, en plus d'être jolie comme tout, développe une fusion incroyable avec son piano ! Par instants, on dirait Amhad Jamal... en japonaise ! La jeune femme a commencé à jouer du piano classique à six ans. Deux ans plus tard, elle découvre le jazz et commence dès lors à improviser et à composer. Avant d'arriver aux States, elle traînait déjà une jolie feuille de route derrière elle. Parmi les faits saillants, on compte des jingles tv pour Nissan, une performance avec le Czech Philharmonic de Tchécoslovaquie et même un jam avec Chick Corea lors d'un concert à Tokyo. "J'aime le défi. J'aime rencontrer les situations les plus difficiles possible. C'est à ce moment-là que je suis à mon meilleur", dit-elle. Si Hiromi attire de plus en plus l'attention sur elle, c'est non seulement pour la qualité et l'originalité de sa musique, mais aussi pour ses impressionnantes performances. À preuve, la vidéo qu'on peut visionner. La jeune femme joue avec fougue, passion et énergie. "La meilleure place pour jouer de la musique, c'est sur scène. Je joue de la musique parce que je peux jouer sur une scène. C'est comme une communion, dit-elle au bout du fil. Je reçois l'énergie du public et leur retransmet."
Return To Kung Fu - Hiromi Uehara (une tuerie !)
La flamboyante pianiste de 28 ans mêle allégrement le jazz, le classique, le rock, le funk et même le punk. Originaire du Japon, Hiromi a déménagé aux États-Unis en 1999 pour poursuivre son cheminement musical "là où ça se passe", comme on dit. Après avoir fureté à travers différents programmes, elle choisit celui du Berklee College of Music de Boston pour se consacrer à la composition jazz. Elle y rencontre son mentor, le bassiste de jazz Richard Evans, qui coproduit son premier album, Another Mind, vendu à 100 000 exemplaires et désigné "album jazz de l'année" dans son pays d'origine. Elle lance ensuite un second album, intitulé Brain.
Vient ensuite le 3eme album "spiral". En fait, l'oeuvre n'est plus du tout dans le même esprit que les précédentes. On sent un très grande maturité, maturité sensiblement amorcée avec 'Brain' par rapport à 'Another Mind'. C'est très intimiste. Il y a moins d'élans et beaucoup plus de réserve. La virtuosité est un peu plus contenue et laisse plus de place au travail orchestral. C'est une oeuvre à mon avis plus difficile. Alors qu'elle est maintenant présentée comme étant un prodige du monde du jazz, Hiromi ne cesse de séduire et d'épater par sa technique, son agilité et son énergie. Avec du nouveau matériel en poche et un nouvel album intitulé "Time Control", Hiromi montera sur scène en formation trio afin de faire découvrir son style unique et son talent indéniable. Laissant transparaître ses émotions à travers son œuvre, Hiromi repousse les limites toujours plus loin et multiplie les prouesses. Hiromi Uehara est une pianiste hypersensible, au courant de tout autour d'elle alors quand elle joue. Pendant un concert, un téléphone cellulaire a sonné, elle a rapidement joué un accord fondé sur la sonnerie pour faciliter l'interruption, et à diminuer l'embarras pour le délinquant...
Contrairement aux trois précédents albums, "Time Control" est un effort collectif, ce qui explique sa parution sous le nom de Hiromi’s Sonicbloom, entité regroupant ses acolytes, le bassiste anglais Tony Grey et le batteur slovaque Martin Valihora, et incluant la participation du versatile guitariste David Fiuczynski.
Hiromi Uehara a hypnotisé la communauté de jazz américaine. Son style unique offre une musique contemporaine, qui tire ses influences de Bach, Franz Liszt et Oscar Peterson, allant du jazz progressif au jazz acoustique. Jamais coup de pied au cul au Jazz n'aura été aussi grâcieux. Ce p'tit bout de femme, mignonne en diable en plus, qui fait des trucs incroyables avec son synthé et son piano à queue, son doigté magnifique, son toucher supraluminique, sa pêche hallucinante, ses petites minauderies , son jeu sexy, ses oeillades harmoniques... ferait se damner bien des jazzmen passés et presents....Je me prend a rever d'une formation composée d'Hiromi et de Benoit Wideman, aux claviers, de Christian Vander a la batterie et de Janik Top a la basse.....hummmmmmmm !
XYZ - Hiromi Uehara
Album : Hiromi Uehara - "Time Control" - Telarc / Socadisc
http://www.hiromimusic.com/
http://www.myspace.com/hiromimusic
"La vie ressemble beaucoup au jazz. Elle est plus belle quand on improvise" Gershwin
Publié par jeanphilippe56 à 12/17/2007 07:40:00 AM 0 commentaires
Libellés : amhad jamal, another mind, belle, brain, chick corea, hiromi uehara, impressionnant, japonaise, jazzanova, martin valihora, pianiste, piano, spiral, synthes, time control, tony grey, trio
vendredi 14 décembre 2007
miou miou: les valseurs
Miou Miou est le nom d'un groupe tchèque qui a choisi de chanter presqu'exclusivement en francais.
Formé en 2003, ce délicieux sextet oscille entre pop, chanson et bossa, le tout porté par la voix fort agréable et de la diction exotique de la chanteuse Karolina Dytrtova. Miou Miou a déjà sorti un mini-lp ("Six chants pour les chats", Purrr 2004), un single ("360") , et en avril dernier un premier album intitulé "La la grande finale" (Piper records) qui commence à faire frissonner la blogosphère ici et là.
Miou Miou * A l'été de la Saint-Martin '68
Miou miou - rendre temps
Elle est toute menue, toute frêle, elle a des cheveux dont la couleur est très proche de la comédienne française dont le groupe a pris le nom. Karolina Dytrtova est la chanteuse du groupe tchèque Miou Miou, et chante dans la langue de Molière. Rencontre et découverte.
C'est vrai que quand on la voit pour la première fois, elle fait un peu penser à Miou Miou, et quand on le lui dit, ça la fait rire, un peu gênée. Il paraît qu'on ne lui a jamais fait la réflexion :
« Le nom du groupe, c'est en effet d'après cette comédienne. Bon, elle n'est pas au courant du tout, ça fait deux ans qu'on se dit qu'on va lui écrire une lettre pour lui dire, mais on ne l'a encore jamais fait... Quand on cherchait un nom pour le groupe, plusieurs idées ont été suggérées. On a choisi cette variante. Un des membres du groupe était au ciné, il a vu des affiches avec marqué en grand 'miou-miou'. En plus nous avons une poétique très liée aux chats, donc miou-miou, c'est un peu comme miau miau. »
En effet, le style de musique, la voix de Karolina, la pochette des albums et les paroles des chansons, sont douces et sucrées, tant et si bien qu'on les croirait sorties d'une pochette pleine de bonbons et de friandises. Les textes et la musique de Miou Miou, c'est comme une vieille armoire d'une maison à la campagne, où s'entasseraient de vieux jouets, une pomme desséchée, des journaux jaunis et des crayons de couleurs. Pour Karolina Dytrtova, les compositions du groupe, c'est avant tout du jeu, les textes sont ludiques, mais forcément, c'est un univers qui ne plaît pas toujours à tout le monde :
« Peut-être que pour certains, cela peut sembler trop enfantin, mais moi j'ai toujours beaucoup aimé le dadaïsme. Les textes sont créés de manière différente. La plupart du temps, les idées viennent en tchèque, et après nous traduisons le texte en français. On s'entoure toujours de quelqu'un, un natif, qui nous aide à le faire, pour que cela veuille dire quelque chose en français, on part quand même du tchèque. »
Karolina Dytrtova se dit fan de Keren Ann et de Françoise Hardy pour citer ses inspirations françaises, ou encore Suzanne Vega, et elle est surtout un inconditionnelle du Grand Serge. Gainsbarre bien sûr. Un peu surprenant sans doute, car ses chansons à lui, si elles étaient ludiques également, jouaient évidemment sur un univers bien plus provocateur !
La jeune chanteuse reconnaît qu'ils ont choisi eux-mêmes le nom de leur musique : « pop expérimentale », histoire qu'on sache comment les désigner. S'ils n'ont pas joué en France, pour l'instant, ils aimeraient bien. En tout cas, leur musique est appréciée hors Tchéquie... notamment au Japon, où ils ont sorti une version remasterisée du dernier album La Grande Finale.
« En fait, mon français a grandi et évolué avec le groupe. Je ne me sens toujours pas très à l'aise pour parler, et ça me donne beaucoup de travail quand je dois écrire les textes en français. Et pourquoi avoir choisi le français ? Parce que c'est une langue qui nous semble très ludique. Il y a beaucoup de nuances. Ça va avec notre musique, c'est donc venu tout seul, et puis bien sûr ça nous plaît. »
Album : Miou Miou - "La la grande finale" / (Piper records)
http://myspace.com/mioumiou
http://www.miou-miou.cz/
http://www.piperrecords.cz/
Publié par jeanphilippe56 à 12/14/2007 02:41:00 PM 0 commentaires
Libellés : chants, chats, grande finale, karolina dytrtova, miou miou, piper records, purrr, tcheque, tchequie
Donna Regina, melancolies d'hiver
"More", deja le dixieme album pour Donna Jannsen alias Donna Regina. Jannsen parce que monsieur du meme nom est son mari, et en fait, Donna Regina est le nom d'un duo, originaire de Cologne, découvert en France en 1999 avec leur album "A quiet week in the house" (Karaoke Kalk).
Murmurées, chuchotées, susurrées, incarnées du bout des lèvres, les chansons de Donna Regina ne se dévoilent effectivement pas sur un claquement de doigt. Loin d’être tapageuses ou exhibitionnistes, elles ont besoin de silence et d’attention pour se faire entendre. Entre easy listening, house, bossa et délices wilsoniens, cet album est une surprise d'innocence.
Dans le passé, Donna à croisè les clubbers sur le dancefloor, grâce à d’habiles remixes signés par les Allemands Isolée ou Michael Mayer (Kompakt). Le génial et avisé Matthew Herbert, chef de file d’une techno à visage humain et nourrie de sons concrets, est, tombé sous le charmes.En 1996, il sort un maxi de Donna Regina sur son label.
Ce couple préfère définitivement l’intimité à la surexposition, la confection pointilleuse à la production industrielle. A l’écart de toute scène formelle, ils s’amusent depuis une dizaine d’années à réaliser des ravissants et romantiques courts-métrages sonores, des vignettes magiques et mystérieuses comme des films de vacances abandonnés sur la plage. Ils en demeurent d’ailleurs les seuls acteurs puisque, autour de la voix craquante et mutine de Regina (elle a été hôtesse de l’air !), son mari manie avec délicatesse machines, clavier, guitare (parfois hawaïenne).
Depuis 1999, leur aventure désintéressée et élégante est définitivement entrée dans le domaine public (merci encore à Matthew Herbert pour son lobbying). En effet, si le groupe respecte les fondamentaux de la pop, il ne laisse pas un quelconque passéisme refroidir ses élans et rétrécir son horizon musical. La force de « A quiet week in the house » et des deux albums qui l’ont suivi, « Northern Classic » (2002) et « Late » (2003), vient de l’apparente simplicité des compositions et des arrangements et More ne deroge pas a la regle.
Donna Regina - Why
Donna Regina - Blue (Happy without you)
album : Donna Regina "More" - Editeur :LA BALEINE
Genre :TECHNO, ELECTRO
http://www.myspace.com/karaokekalk
Publié par jeanphilippe56 à 12/14/2007 02:08:00 PM 0 commentaires
Libellés : cologne, donna regina, electro, karaoke kalk, matthew herbert, minimaliste, more, techno
José Gonzalez: ha, on est bien Tintin !
Comme son nom ne l’indique pas, José Gonzalez, est suédois d'origine argentine, (ne pas confondre avec "l'autre" Gonzales, agitateur electro-punk-performer-canadien et de qui on attend incessement sous peu un nouvel opus). José Gonzales a parcouru le monde suite au succès de son premier album "Veener", qui s'est écoulé à 700'000 exemplaires.
Il est de retour avec "In Our Nature", qui déploie les mêmes qualités que son premier opus, c'est-à-dire des compositions de folk dépouillées, fausement simplistes avec une voix profonde. Toujours en Harmonie avec sa guitare afin d'en retirer avec délicatesse le maximum. José Gonzales nous entraîne dans un monde dans lequel un homme réussit avec sa guitare à faire jaillir les émotions par la seul force de sa personnalité. C’est un type qui en évoque toujours un autre, sans jamais se perdre. Tout à la fois Nick Drake et Baden Powell, Donovan et Caetano Veloso, Chet Baker et Vinicius Cantuaria, ce rêve de sono mondiale et de métissages se revendiquant de Joao Gilberto et du Cubain Silvio Rodriguez, Little Dragon ou Björn Olsson, déjoue la classification. José Gonzalez continue de se hisser parmi les grands noms du monde prolifique de la Folk.
José Gonzales est sans doute l’inconnu le plus célèbre du monde de la musique. Ca en jette, non, pour un mec qui fait du folk minimaliste. Et cela ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin avec cet album brillant qui prouve une nouvelle fois toute l’étendue de son talent. Ce guitariste acoustique, exilé à Gothenburg s'est taillé un joli succès l'année passée avec l'hypnotique "Heartbeat"(reprise du groupe suédois The Knife); une ballade solitaire diffusée sur une réclame télévisée (pub Sony Bravia).
Le charme d’ In Our Nature, c’est d’abord l’honnêteté et la sincérité musicales qui s’en dégagent. Sans aucun artifice, si ce n’est quelques légers effets sur la voix et claquements de mains, José Gonzalez confirme son goût pour la simplicité de l’association guitare/chant. La tonalité suave et magnétique de sa voix glisse sur des arpèges lumineux qui sonnent avec plénitude et légèreté. Pourtant l’ambiance organique, empreinte de solitude et de nostalgie, reste omniprésente tout au long de l’écoute de cet album et trouve son point d’orgue avec l’émouvant morceau de clôture "Cycling trivialitie".
Jose Gonzalez-heartbeats (sony bravia advert)
Son style a une touche introuvable sur d’autres productions, revisitant Kylie Minogue, Springsteen, Bronski Beat ou Joy Division. Une note un tantinet rétro mais pas trop, parfois mélancolique sans pour autant basculer dans la lourdeur. Il y a quelque chose de profond dans ce qu’il exprime mais on ne sais pas forcément quoi et c’est très bien ainsi. Sa musique vous fait réfléchir puis elle vous transforme avant de vous transporter vers son univers sans pour autant vous y faire entrer de plein pied, par pudeur sans doute. Quel talent et quelle chance de savoir qu’un tel artiste existe.
De la même manière que Verneer, enregistré à demeure à Göteborg, ce nouvel objet boisé pour le label electro londonien Peacefrog évolue avec trois fois rien : un chant, une guitare en picking, quelques percus et un orgue au détour d’une relecture contrastée de Massive Attack (Teardrop). Verneer pouvait s’entendre «vénère», comme expression de la révolte. In Our Nature , faux disque en apesanteur new age , creuse le sillon d’un retour aux racines du folk. Woodie Guthrie, un de ses plus vifs représentants, disait de sa guitare : «Cette machine tue les fascistes.» Il y a de cela dans la douceur en trompe-l’œil de José González : une révolte sous tension contre les dogmatismes.
José Gonzalez, “Teardrop”
"In our nature" dans l'ensemble c'est un peu comme cette chanson, le même sentiment de lévitation. Alors arrêtons nous un moment sur ces compositions pour respirer un grand coup, apprécier le calme et la sérénité de ce folk sans prétention, ce chant modeste sur une guitare sèche, ces quelques accords rudimentaires et dépouillé. Le suédois José Gonzáles arrive à maintenir l’attention sur la globalité de son deuxième disque, malgré les apparences candides de la première écoute, si et seulement si, vous êtes sensible à une musique frugal et sans maquillage, être un espèce de campagnard comme moi. À l’heure des quêtes infinies de nouveaux effets électro-accoustiques dernier cri, de l’ultime innovation musicale en date, la simplicité d’In Our Nature est à la fois touchante, reposante et déculpabilisante. Alors pourquoi ne pas simplement se laisser séduire par la beauté d’une mélodie ?
José Gonzalez - Storm - la blogotheque
Album : Jose Gonzales "In our Nature" - Peacefrog/Discograph 2007
http://www.jose-gonzalez.com/
http://www.blogotheque.net/concertaemporter/
Publié par jeanphilippe56 à 12/14/2007 01:08:00 PM 0 commentaires
Libellés : acoustique, folk, heartbeat, jose gonzales, nature, pub, sony bravia, Veneer
Gen Bailey, realisatrice de charme (videos)
Voici quelques videos que j'apprecie particulierement. Elles sont toutes realisées par Gen Bailey et elles ont toute cette "touch" particuliere et indefinissable qui font toute leur magie...
Gen Bailey
Peggy Sue and the Pirates - The New Song
Miou Miou - A l´été de la Saint-Martin ´68
Eva Popov - Where Does Life Go? Music Video By Gen Bailey
Simon Moore - The Army Of The Soldier Crabs
Nick Huggins - The Movie We Made
Alice Sings the Petterson Songbook - "POSH"
The Rumours - Video by Gen Bailey and Jarrah Gurrie
http://www.genbailey.com/
http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=91487454
Publié par jeanphilippe56 à 12/14/2007 10:19:00 AM 0 commentaires
Libellés : alice petterson, bailey, clip, eva popov, gen, miou miou, Nick Huggins, peggy sue, realisatrice, simon moore, the rumours, video, youtube
mercredi 12 décembre 2007
Sally Nyolo, "Mémoire du monde": mama zap
Zap Mama est un nom qui résonne encore avec une sonorité particulière aux oreilles de Sally Nyolo. De la fin de l’année 1992 à Noël 1996, la chanteuse camerounaise a fait partie de la bande de filles emmenée par Marie Daulne dans une aventure a cappella dont le succès fut considérable. Leurs routes se sont séparées mais, une décennie plus tard, les relations entre elles existent toujours. “Quand je vais à Bruxelles et que j’ai un moment, je vais boire le thé chez l’une ou chez l’autre. Même contractuellement, nous sommes encore liées, si Marie veut faire de l’a cappella”, sourit Sally, qui rappelle aussi que Sylvie Nawasadio, une autre ex-Zap, participe à chacun de ses disques. “Elle y tient et moi aussi.” .Elles sont nées en Afrique mais ont grandi en Europe. Elles se sont toutes deux faites remarquer en donnant à leurs voix les rôles principaux. Liées aussi par quelques années passées ensemble sur scène, Zap Mama et Sally Nyolo reviennent dans l’actualité avec leurs albums respectivement intitulés Supermoon et Mémoire du monde.
"Mémoire du monde", le nouvel album de Sally, ne déroge pas à la règle. Son complice Sylvin Marc, à ses côtés dès ses débuts en solo, est bien sûr de la partie. “C’est un musicien qui m’a beaucoup apporté dans le regard que je devais avoir sur ma musique, à accepter mon côté simple, ludique”, reconnaît-elle. Sideman réputé de la scène jazz world depuis une trentaine d’années, le bassiste et guitariste malgache a trouvé dans le bikutsi camerounais un cousin du salegy de la Grande Île. Sally en est persuadé : “Son background l’a toujours aidé à me servir dans ma musique. C’est le même rythme 6/8, décliné à peine différemment.”
Sally Nyolo est originaire du Sud du Cameroun, plus précisément dans le département de la Lekié, en pays Eton . Après avoir quitté son pays natal à l’âge de 13 ans pour s’installer à Paris, SALLY NYOLO à débuté son expérience professionnelle en qualité de choriste pour de nombreux artistes comme Jacques Higelin, Sixun, Touré Kunda, Princess Erika et bien d’autres... Mais SALLY compose déjà et entame parallèlement sa carrière solo en 91, monte son groupe en 93 et se retrouve la même année invitée au prestigieux festival de World music lancé par Peter Gabriel, le Womad. L’année suivante elle enregistre sur son label « Real World » un premier album 4 titres qui officialise ses débuts d’auteur-compositeur et lance définitivement sa carrière. S’en suit d’incroyables rencontres ponctuées de distinctions prestigieuses, de l’expérience Zap Mama au prix Découverte de Radio France Internationale en 97, du prix de la meilleure artiste francophone pour son travail sans concessions reçu en 2000 au Canada à la création en 2005 de sa propre société de production « Tribal Production », projet mûri personnellement dans le but de participer activement au développement de la scène musicale camerounaise.
Zap Mama - Brrrlak
Pour son cinquième album en son nom, la chanteuse s’est rendue dans son pays natal, une fois ses chansons écrites. Un rêve qu’elle caressait depuis longtemps et qui était devenu réalisable depuis qu’elle a ouvert en 2005 son propre studio, installé sur les hauteurs de Yaoundé, avec l’intention d’en faire une passerelle pour favoriser les échanges entre instrumentistes du Cameroun et du monde occidental. Après y avoir enregistré Studio Cameroon, une compilation d’artistes locaux sortie l’an dernier, elle est revenue pour “capter sur place ces essences qui n’ont plus le même son quand elles voyagent” : des balafons, des guitares, des percussions. Sur ces fondations bikutsi d’appellation contrôlée, elle a placé des textes qui font une place de plus en plus grande au français, autre évolution majeure de Mémoire du monde. “J’aurais pu les traduire en eton et les chanter avec les mêmes orchestrations”, explique-t-elle. “Mais j’ai voulu les faire sonner dans cette langue que j’adore : depuis très longtemps, je rêve en français.” Difficile de lutter contre son subconscient.
Cet album de Sally , "Mémoire du monde", est une création électro -acoustique lumineuse et profonde, où le 6/8, rythme légendaire du bitkutsi, rencontre des paroles en français. Enregistré au Cameroun, puis en France, la mémoire du monde s'y conjugue d'une langue à l'autre, inventant une nouvelle façon de chanter la ritournelle. Au -delà du bikutsi le plus pur, il s'en dégage des effluves de blues et de reggae, distillés dans des chansons qui racontent des moments de vie.
Le disque est écrit, produit et réalisé par Sally Nyolo, certains titres en collaboration avec Michel Aimé, Marc Etienne et toujours Sylvain Marc. On y retrouve sa complice de toujours, l'ex-Zap Mama, Sylvie Nawasadio, ainsi que les Pygmées Bokué.
Zap MaMa-Abadou
J'avais rencontré Sally, il y a quelques années et je me souviens d'abord de son rire et de sa tchatche, elle est un concentré de bonne humeur, de joie de vivre. Je garde d'elle quelques belles images, de jolies tournures de phrases et cette façon de porter le rire sur des rythmes d'une grande souplesse. "La musique fait partie intégrante du dialogue de tous les jours pour les habitants de la région de la Lékié. Cette culture des rythmes et des chants vit au milieu de la nature, et la musique de Sally Nyolo sait restituer cette promiscuité, ce bonheur des éléments que retrouve les voix. "Je suis française aujourd'hui, je suis heureuse d'être française, c'est une langue que j'ai apprise depuis le Cameroun. Et quand je suis arrivée en France, ma vie à changé, et j'étais heureuse de ce changement. Oui, j'ai envie de faire connaître une autre partie de moi, l'autre partie, la racine que je suis, et en même temps je voulais être sincère. Une chose, il faut la donner avec tout son emballage, son dedans, son dehors, tout ce qu'elle comporte. Il m'était très difficile de chanter dans une autre langue qu'en eton, car cette langue c'est aussi le rythme bikutsi".
"Chez moi, la forêt tropicale est là bien présente, bambou, hévéa, acajou, teck, ébène, la nature fournit le bois pour les instruments, des petits hochets que l'on frappe, ou encore des bambous que l'on coupe en deux dans le sens de la longueur. Tout le monde n'a pas le téléphone, mais aujourd'hui encore tout le monde a un tambour de bois devant sa maison, puisque c'est le moyen de communication dans la forêt. Tout le monde parle ce langage du tambour du bois et on s'en sert tous les jours pour communiquer. On va dire : tiens aujourd'hui il fait beau, donc j'ai besoin de personnes pour m'aider, ou alors pour dire que l'on va faire une fête, ou alors, ou alors..."
L’essence de la forêt, vient de trouver une nouvelle ambassadrice avec des sonorités épurées d'où se dégage une poésie parfois mélancolique, jamais fade
Sally Nyolo "Mémoire du monde" (Cantos/Pias) 2007
http://www.myspace.com/sallynyolo
Publié par jeanphilippe56 à 12/12/2007 10:24:00 AM 0 commentaires
Libellés : bikutsi, cameroun, erika, eton, mama, Marie Daulne, memoire, monde, nyolo, sally, Sylvin Marc, womad, world, zap mama, zappa
Marie Daulne, la zapette de Zap Mama
Née au Congo mais élevée en Belgique, Zap Mama, de son vrai nom Marie Daulne, entame une carrière qui l'emmène sur tous les continents. Elle attire des milliers de fans en présentant au public son héritage musical, fusion de cultures musicales, grâce au merveilleux dynamisme de sa voix, sa musique et ses dons d'interprète. "Supermoon" est un mélange attachant de musiques world, soul, pop et jazz et bien d'autres nuances subtiles où l'on trouve à ses côtés de nombreux invités venus des quatre coins du monde : batteur Tony Allen, bassistes Meshell Ndegeocello et Will Lee, guitaristes David Gilmore de Pink Floyd et Michael Franti de Spearhead , pianistes Leon Pendarvis, Daniel Freiberg et Robbie Kondor, percussionniste Bashiri Johnson, Arno en passage-éclair sur "Toma taboo"... Et un touchant ovni musical, "Princess Kesia", morceau féérique et aventureux où gravite le choeur des Jeunes de la Monnaie. C'est sans doute l'album de Zap Mama le plus émotionnellement honnête, le plus intime de toute sa discographie.
Seize ans déjà qu'elle tourne, Zap Mama alias l'artiste belgo-congolaise Marie Daulne. Et elle n'est pas près de s'arrêter, sans pour autant jamais garder la même orbite musicale, si l'on en croit ce dynamique "Supermoon".
Au Zaïre, des conflits perdurèrent bien après l’Indépendance (1960). En 1964, une semaine après que la petite Marie vit le jour, son père, Cyrille Daulne, fut abattu par des militants qui chassaient les Belges du pays. Sa mère, recherchée pour avoir épousé un Blanc, cacha trois de ses cinq enfants chez les Pygmées. Quelques mois plus tard, elle traversait de nouveau la brousse à pied, avec Marie serrée sur son dos à l’aide d’un pagne, reprenait sa nombreuse marmaille et partait s’exiler en Belgique.
Au début des années quatre-vingt-dix, notre Zap Mama prendra l’avion et reviendra au pays des petits hommes, à l’orée de l’imposante forêt. Avec eux, au clair de lune, elle chantera ces délicates architectures vocales, où l’ego n’a pas de place. Le chant, vécu comme un art communautaire avant tout, restera la philosophie fondatrice de Zap Mama. Marie Daulne ne s’est jamais enfermée dans un style ou une discipline. L’amazone a plus d’une corde à l’arc de son talent. Chanteuse, compositrice, mais aussi danseuse et costumière, elle se passionne pour toutes sortes de musiques. Avec elle, le yodel, technique pour passer d’une voix de tête à une voix de poitrine, utilisée par les Pygmées (mais aussi par les montagnards suisses et tyroliens), s’amourache d’une basse slappée funky ou d’une pulsation latino.
Apparaître, puis disparaître. Comme la lune. Dans le cycle de cet astre qu’elle aime à regarder, Marie Daulne voit les étapes successives que traverse l’être humain en général, l’artiste en particulier. L’inspiration va et vient. “On a besoin par moment d’être dans l’ombre, de se cacher, puis de réapparaître. J’ai remarqué que ma carrière fonctionnait sur ce mode”, observe la chanteuse de Zap Mama, le groupe auquel elle a donné vie il y a dix-sept ans.
L’expérience américaine, ces trois années passées aux Etats-Unis qui avaient débouché sur Ancestry in Progress en 2004, l’ont amené à un constat : “Après avoir fréquenté beaucoup de célébrités, je me suis dit que je n’étais pas une superstar”, affirme-t-elle. Elle préfère se voir en "supermoon", une super lune. La nuance ? “Ne pas être esclave d’un système où il faut répondre à une demande, se trahir pour pouvoir vendre ou être dans le coup. Etre vraie.” De ce néologisme, elle a fait le nom de son sixième album.
Pour la première fois, elle en a trouvé le titre avant même d’avoir le contenu. L’idée de départ lui a servi de philosophie tout au long des deux années de travail qu’a nécessitées Supermoon, enregistré pour l’essentiel outre-Atlantique, entre New York et San Francisco. Alors que son précédent disque était marqué par la soul et le rap, cette fois Marie Daulne semble se situer à équidistance des points cardinaux qu’indique sa boussole musicale : ses racines africaines, son goût pour la musique noire américaine mais aussi ses attaches européennes. C´est de la Musique du Monde, avec deux M majuscules !
Zap Mama Supermoon (Heads Up/Universal jazz) 2007
http://www.zapmama.be/
http://www.myspace.com/zapmama
Publié par jeanphilippe56 à 12/12/2007 09:20:00 AM 0 commentaires
Libellés : afrique, belgique, congo, Marie Daulne, Meshell, monde, musique, Ndegeocello, New York, Pygmées, supermoon, world, zap mama
mardi 11 décembre 2007
Eva Be: les accords de Berlin
Premier album pour Eva Be, "Moving Without Traveling", et sublime découverte du label Sonar Kollektiv. En compagnie de Boris Meinhold, a la guitare, pour ce premier opus, Eva Be nous livre, dans un registre différent de celui de "Rhytm & amp Sound", une vision du dub personnelle et créative que l’on peut vraiment ranger dans les must pour son inspiration, sa maitrise des sons, ses vocaux superbement amenés et variés.
Signé par Daniel W.Best producteur des compilations Best Selection, mais aussi de The Seeds, cet album arrive salvateur. Accessible, précis, un très très gros son qui sonne comme personne.
A l’instar des Maurizio et, dans une moindre mesure, de ses acolytes de Jazzanova, Eva Be construit un nouveau pont entre le dub et l’électro. Le morceau "Unite Tonite" en est le parfait exemple. Une basse bien planante, un clavier bien "skank", un mélodica, un peu de bruitage électro, et ce beat house qui monte et qui ne lâche pas. De quoi mériter son titre de “First Lady of dub”.
Et il faut bien l’avouer, musicalement, les Teutons sont à un autre niveau ces dernières années. Désormais, quand on parlera de fusion dub-électro, on pensera à Eva Be. La jolie brune berlinoise, fait parler d’elle sur la scène de la capitale allemande. Avec cet album, la German Touch prend encore une longueur d’avance.
La carrière d'Eva Be a commencé lors d'une soirée ou The Fat Freddy's drop se produisait à Berlin et ou elle a proposé à Joe dukie de bosser ensemble. Une histoire qui commence simplement avec des remixes pour différents groupes du label sonar kollectiv dont elle est issue. Après deux maxis assez remarquables, très prometteurs sur Best Seven, comme "Allée Virée" qui est à l'image du son de Eva, entre house minimaliste et dub electro, un autre sortit en 2005, et qui reste d'actualité, avec les sons que l'on entend maintenant de plus en plus dans le milieu du dub electro, la tendance est a migrer vers les dancefloor..
Eva Be lâche aussi des morceaux pour la maison, comme ces quelques petites perles reggae, qu’elle n’hésite pas à travestir avec un riff de guitare acoustique, un retour au trip-hop (Speakasy) ou cette ballade avec la superbe voix de Pegah Ferydoni. La demoiselle a rameuté des guests efficaces au micro, comme Joe Dukie, chanteur des zélés Zélandais de Fat Freddy’s Drop, sur No Memory of Time, ou Rom, Sugar B et David Ben Porat sur un single en puissance, "Trippin On". Préférant l'expérimentation au bon vieux dogme du dub, Eva Be triture ses sons entre deep house minimaliste, dub et electronica, c'est pour elle l'opportunité de jouer avec les barrières de différents styles, en mixant sons et mélodies de chacun.
En bref, avec "Traveling Without Moving", Eva Be et son partenaire Boris Meinhold ont réussi à créer un album de bien belle ouverture, chaque pièce vous invitant à vous abandonner sans resistance.
Album : Eva Be - "Moving Without Traveling"
Genre : reggae, dub electro
Label : Sonar Kollektiv / Nocturne
http://www.sonarkollektiv.com/artists/Eva%20Be/
http://www.myspace.com/evabe
Publié par jeanphilippe56 à 12/11/2007 09:15:00 PM 0 commentaires
Libellés : berlin, boris meinhold, dub, electro, electronica, eva be, fusion, Housemartins, jazzanova, minimaliste, moving, sonar kollectiv, travelling, trippin on