mardi 11 décembre 2007

Eva Be: les accords de Berlin



Premier album pour Eva Be, "Moving Without Traveling", et sublime découverte du label Sonar Kollektiv. En compagnie de Boris Meinhold, a la guitare, pour ce premier opus, Eva Be nous livre, dans un registre différent de celui de "Rhytm & amp Sound", une vision du dub personnelle et créative que l’on peut vraiment ranger dans les must pour son inspiration, sa maitrise des sons, ses vocaux superbement amenés et variés.
Signé par Daniel W.Best producteur des compilations Best Selection, mais aussi de The Seeds, cet album arrive salvateur. Accessible, précis, un très très gros son qui sonne comme personne.



A l’instar des Maurizio et, dans une moindre mesure, de ses acolytes de Jazzanova, Eva Be construit un nouveau pont entre le dub et l’électro. Le morceau "Unite Tonite" en est le parfait exemple. Une basse bien planante, un clavier bien "skank", un mélodica, un peu de bruitage électro, et ce beat house qui monte et qui ne lâche pas. De quoi mériter son titre de “First Lady of dub”.
Et il faut bien l’avouer, musicalement, les Teutons sont à un autre niveau ces dernières années. Désormais, quand on parlera de fusion dub-électro, on pensera à Eva Be. La jolie brune berlinoise, fait parler d’elle sur la scène de la capitale allemande. Avec cet album, la German Touch prend encore une longueur d’avance.
La carrière d'Eva Be a commencé lors d'une soirée ou The Fat Freddy's drop se produisait à Berlin et ou elle a proposé à Joe dukie de bosser ensemble. Une histoire qui commence simplement avec des remixes pour différents groupes du label sonar kollectiv dont elle est issue. Après deux maxis assez remarquables, très prometteurs sur Best Seven, comme "Allée Virée" qui est à l'image du son de Eva, entre house minimaliste et dub electro, un autre sortit en 2005, et qui reste d'actualité, avec les sons que l'on entend maintenant de plus en plus dans le milieu du dub electro, la tendance est a migrer vers les dancefloor..

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Eva Be lâche aussi des morceaux pour la maison, comme ces quelques petites perles reggae, qu’elle n’hésite pas à travestir avec un riff de guitare acoustique, un retour au trip-hop (Speakasy) ou cette ballade avec la superbe voix de Pegah Ferydoni. La demoiselle a rameuté des guests efficaces au micro, comme Joe Dukie, chanteur des zélés Zélandais de Fat Freddy’s Drop, sur No Memory of Time, ou Rom, Sugar B et David Ben Porat sur un single en puissance, "Trippin On". Préférant l'expérimentation au bon vieux dogme du dub, Eva Be triture ses sons entre deep house minimaliste, dub et electronica, c'est pour elle l'opportunité de jouer avec les barrières de différents styles, en mixant sons et mélodies de chacun.

En bref, avec "Traveling Without Moving", Eva Be et son partenaire Boris Meinhold ont réussi à créer un album de bien belle ouverture, chaque pièce vous invitant à vous abandonner sans resistance.




Album : Eva Be - "Moving Without Traveling"
Genre : reggae, dub electro
Label : Sonar Kollektiv / Nocturne


http://www.sonarkollektiv.com/artists/Eva%20Be/
http://www.myspace.com/evabe

Jack Penate: "Sunday, monday, Happy Days..."



Jack Penate est la nouvelle sensation en Angleterre. A tout juste 23 ans, il ne fait pas partie de cette nouvelle génération d’artistes qui font trop souvent primer la forme sur le fond. Ce "songwriter" britannique affiche avec un naturel enthousiasmant des chansons pop toutes vibrantes de gouaille et d'allégresse.
Finis, les gangs de rockeurs fiers et boudeurs. Cette saison est celle du retour de la bonne bouille, de l’artiste que le talent n’empêche pas de sourire. Surtout, "Matinée", l'excellent album de Jack, accomplit, et c’est sans doute là son plus grand mérite, la difficile tâche de réconcilier nostalgiques et détracteurs de la pop eighties. Il emprunte à la richesse mélodique des Housemartins sans embarquer avec elle sa douteuse production, et ne taxe à The Style Council que le jeu, l'entrain irresistibles qui avaient, plus tot, fait les meilleurs singles de Jam. Il dévoile aussi l’une des plus belles voix de l’Angleterre contemporaine, un timbre qui laisse deviner une fascination passée pour Jeff Buckley.
Avec son look et sa posture Rockabilly, Jack Penate trompe son monde. Il semble tout droit sorti d'un épisode de Happy Days. Accoudé contre un jukebox, le jeune rockeur à la mine de loubard se mettrait à entonner : « Sunday, Monday, Happy Days! ». Même si c'est bien dans des bars que Jack a commencé sa carrière, il s'agissait plus de pubs londoniens que de relais routiers de la route 66. En 3minutes30 de moyenne, le Fonzie moderne affiche à toute allure son enthousiasme. Les titres de son premier album, Spit At Stars, Got My Favourite, Second, Minute or Hour... ou encore Torn On The Platform sont des sommets de bonheur communicatif. « J'espère quand même qu'il y a une ou deux chansons un peu plus tristes sur cet album. Mais ça s'explique par le fait que j'ai écrit cet album dans une période où j'étais assez heureux », explique cet artiste épanoui.




Pour le moment Jack Penate, jeune anglais de 23 ans, est plus connu pour son jeu de jambes emprunté aux rude boys jamaïcains et pour son look "banane".
Mais avec ses pop songs catchy et son énergie communicative, il devrait rapidement se faire un nom. Avec sa gouaille cockney, ce personnage hors-norme ressucite les 50's , qu'il n'a evidemment pas connues, et propose un mélange rafraîchissant de mélodies pop anglaises (école Smiths) et d'histoires d'amour revées, c'est bon et frais comme un fruit sucré, comme un sourire arrivé par hasard sur les lèvres... . Il y'a de la naïveté chez lui, pas mal de débrouillardise, mais surtout un sacré talent pour composer des mélodies évidentes qui trottent longtemps dans la tête.
Sur ce premier album, Jack Penate impressionne par sa maturité et son opportunisme. En effet, il connaît et maîtrise toutes les ficelles pour construire des chansons avec mélodie et refrain entêtants. En plus de quarante minutes, le trio allonge ses onze pièces comme une rafale de mitraillette. Rien de bouleversant tout de meme, mais un charme certain qui, sans auncune difficulté, la placé en haut des charts de notre vieille angleterre. Ce jeune chanteur s’est connaître, tout comme Artic Monkey et bien d'autres, grâce à la toile. C’est surtout le titre Second Minute or Hour qui lui a permit de se faire repérer et d’enchainer avec un jolie contrat à la clé avec la maison XL Recordings.
Petit prodige, contre-courant rafraîchissant, c'est moins bien que grand génie, mais quand on a que 22 ans et un seul album sous le bras, c'est plutôt un bon début. Si ce disque était sorti au début de l’été, je vous aurais assuré qu’il aurait fait un compagnon idéal de vos vacances. Malheureusement, il vous faudra attendre le retour des beaux jours pour prendre pleinement conscience du caractère revigorant de cet album. Et d’ici là, il est tout à fait possible que le nom de Jack Peñate soit tombé aux oubliettes de la hype à tout jamais...







album: Jack Penate - Matinée - XL Recordings / Naive


http://www.myspace.com/jackpenate
http://jackpenate.com/