mercredi 6 février 2008

Aronas : "Culture Tunnels", comme tout le monde, le jazz se decomplexe !

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Ces quatre musiciens néo-zélandais déjantés sont à l’origine d’un jazz décomplexé, libéré de toutes convenances. Aronas est emmené par un jeune prodige de 24 ans : Aron Ottignon. Déclaré comme le nouveau « magicien du jazz » par le Sunday Telegraph, Aron Ottignon crée un véritable séisme dans l’industrie musicale. Loin de se contenter d’une seule muse, il puise l’inspiration dans des eaux musicales relativement peu explorées. Ce sont celles de la musique de percussions du Sud Pacifique dans lesquelles Aron Ottignon a grandi. La même odyssée musicale a amené le pianiste à enregistrer avec son propre trio de jazz à l’âge de 14 ans et à être reconnu comme meilleur jeune musicien de jazz d’Australie en 2003. Il ne fait aucun doute qu’Aron Ottignon est le fils prodigue du jazz australien.
Le groupe désormais installé à Londres, a sorti son premier album, Culture Tunnels, en mai 2007. Dans ce disque se retrouvent associés Grooves, ballades cinématiques, boucles dansantes, percussives et autres improvisations magistrales. Aronas révolutionne le jazz en liftant complètement le genre. Entouré de ses compatriote le bassiste David Symes, le batteur Ewan Mannell et le percussionniste Josh Green, il dépoussière le jazz avec ses compositions basées sur des solides accroches mélodiques et construites comme de véritables morceaux pop. Ils forment à eux quatre un groupe jazz hors norme, défini comme du "punk jazz" par certains, leur production nous émerveille tant les riffs de basse explosent, suivi d'un groove hypnotisant teinté de soul et de funk et d'un piano conduit par Aron joué à la perfection et avec une maitrise incroyable. Il y va même du clin d'oeil limite irrévérencieux mais qu'on lui pardonnera avec ce Happy song sorte de titre mutant entre Tainted love de Softcell et Hit the road Jack de Ray Charles. Sans parler des attaques rythmiques étourdissantes tout au long du disque ni de la production irréprochable. Tout simplement brillant !
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Le piano -qu’il soit jazz ou classique- est un vieux monsieur qu’il ne faut pas trop bousculer, et chaque nouvel artiste qui prétend créer quelque chose au clavier en apportant sa touche personnelle semble toujours un tant soit peu le maltraiter. Pourtant, tout le monde n’a pas l’envie (la témérité ?) de rentrer dans le lard des conventions : pour un Bugge Wesseltoft qui ose le mariage avec la house, un Brad Mehldau tatoué qui entrechoque Lizst et Radiohead, un Francesco Tristano qui joue comme on danse en rave, il existe de nombreux artisans du clavier plus dans la norme (et fort excellents au demeurant : qu’on cite Franck Avitabile ou Anat Fort par exemple). Aron Ottignon n’est clairement pas de ceux là. A la tête d’un quatuor power-jazz, il délivre une bonne dose d’énergie. La marque de fabrique d’Aronas, c’est de glisser la délicatesse du piano sous d’épaisses couches de rythmes (parfois inspirés de rythmes tribaux maoris) et d’effets ("Happy song" semble avoir été enregistrée sur cassette et diffusée dans un vieux magnéto déglingué). Car le bassiste, David Symes, est aussi un producteur, qui contribue grandement à façonner ce son si étrange, à la fois classique et moderne, comme si Chopin avait découvert l’électricité, et les substances chimiques qui vous font voir la vie en couleur. Ce disque est en effet un chasse-spleen garanti sur facture : ici on a remplacé les soli à vous déchirer le cœur par une pâte sonore épaisse et consistante, de celles qui vous donnent envie de taper du pied. Si vous pensez que le djaaaaaz est ennuyeux, ou qu’il se doit d’être bien poli avec la raie sur le côté, testez la force de vos certitudes avec Aronas. Frais et revigorant, du jazz comme on en entend peu.

Qui est Aronas
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Aronas - aronas
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Un album sublime, à vous procurer d'urgence ! Aronas - Culture Tunnels (dispo chez AMAZONFPRIVATE "TYPE=PICT;ALT=" )

Plus d'infos : http://www.myspace.com/aronas