jeudi 31 janvier 2008

Attali, là ou il veut passer, rien ne repoussera

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Le talent litteraire en moins, il y a du George Orwell dans le rapport Attali. Une sorte de social-fiction qui seme l'effroi. Avec cette difference que l'auteur souhaite ce que 1984 voulait conjurer. Il n'est pas interdit d'imaginer, apres la mise en place ce ces dispositions, une societe qui ferait travailler les vieux jusqu'a leur dernier souffle, des rues envahies de pousse pousse et des aires de stationnement accueillant des milliers de mobil-homes pour travailleurs allant de ville en ville querir un petit boulot. Et partout des vendeurs a la sauvette qui feraient la fierte de nos statistiques de chomage grace a eux redescendues sous la barre des 5%. Sans oublier des gamins qui apprendraient a boursicoter des la primaire. J'exagere? Oui bien sur. Mais disons que les personnages sont en place, et le decor dressé pour cette société du "plein emploi" selon Attali. Ou, pour le dire autrement, cette société de la precarite absolue. Jacques Attali, avec, en plus, son arrogance et sa suffisance coutumiere, nous fournit, mais y en avait il besoin, des raisons de resister a ces donneurs perpetuels de leçons sociales et politiques.
Si les quelques 300 propositions de l'ex conseiller perso de Tonton venaient a etre mises en oeuvre, que resterait t-il du droit du travail, de la protection sociale ou des services publics? La reponse ne fait aucun doute: rien. Un champ de ruines. Ce n'est plus Attali, c'est Attila. Saisis d'une veritable hysterie liberale, les supers auteurs nous plongent dans un univers de privatisations sans fin, de dereglementation tous azymuts et de conccurence absolue. On se pince quand ils donnent en exemple la reforme du systeme de sante du royaume uni. On fremit quand on nous suggere de rattraper tout ce temps perdu a force de reduction du temps de travail... depuis 1936.
Les mauvais hasard du calendrier font que cette apologie de l'ultraliberalisme tombe en plein krach boursier. C'est a dire au coeur meme d'une realité qui dement le dogme liberal. Qu'importe ! il faut faire de la France le "pays du low cost". Apres la patrie des droits de l'homme, fiere devise ! Car c'est a cette condition, nous dit on - le "low cost", le "vil prix"- que nous pourrons liberer la croissance, objectif affiché de cette reunion de gens savants, d'inspiration tres patronale. Il parait que la société dereglementée dont ils revent profitera aux pauvres, aux exclus et aux classes moyennes, et en verité a tout le monde en meme temps. Car, si "la croissance économique n'entraine pas nécessairement la justice sociale [...] elle lui est necessaire... evidemment rien n'est plus faux.
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L'ultraliberal, aujourd'hui, est en pays conquis. Il conduit l'ex-prophete du mitterandisme a dicter sans precautions ses conditions au president. Et gare "il ne faut pas que le bras tremble!", menace t-il. Megalomanie contre megalomanie, il n'est pas sur que ces commandements enchante Nico 1er. Au passage il s'adresse aussi aux gouvernements a venir, y compris socialistes ("ces reformes devront etre poursuivies pendant plusieurs mandats, quel que soit les majorités..). et quel que soit le vote des français et quel que soit d'ailleurs leur opinion.

-Merci a Denis sieffert dont les articles m'ont beaucoup inspirés.