lundi 17 décembre 2007

Yeasayer : Talking Heads meets Animal Collective

La prochaine grosse sensation New Yorkaise, ce sont eux. Le quatuor Yeasayer décrit sa musique sur myspace comme "world", nous parlerons plutôt d’un folk hybride, tribal, incantatoire, une fusion nucléaire entre les Talking Heads, TV on the Radio, the rapture et Animal Collective. Fermez les yeux, inspirez un grand coup et poussez le son...


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Leur premier single "2080″/"Sunrise" (en
téléchargement gratuit) plaçait la barre sensorielle très haut. Leur premier album, All Hour Cymbals, qui est sorti début novembre chez Monitor Records est tout simplement un ovni. Une chose est certaine, Animal Collective ne doit plus se sentir isolé dans son quartier de Brooklyn depuis que les excentriques Yeasayer s’y sont installés. Tout d’abord parce que Yeasayer joue sa musique sans le moindre cynisme ou second degré. Résultat : un son fascinant et ultra-personnel, à la lisière du Talking Heads de « Remain In Light », des Bee Gees et des Eagles. Ensuite parce que, 2007 ayant été l’année d’Animal Collective, à travers « All Hour Cymbals » rejaillit l’importance de ce groupe sur tout un pan de la pop contemporaine – et sur les mystérieux et tribaux« Sunrise » ou « Forgiveness » notamment. Enfin, parce qu’avec des tubes aux mélodies et structures aussi bluffantes que « 2080 », ou « No Need To Worry », Yeasayer peut mettre à l’amende tous les ricaneurs de la Terre : ces morceaux sont une manière de continuité avec ce que faisaient leurs ancêtres newyorkais de Talkings heads ou les so british Genesis. Rythmique folklorique (celte, orientale ?) sur Germs, chœurs d’intro gospel et batterie tribale sur Sunrise, synthés apocalyptiques sur Wait for the Wintertime, infimes détails empruntés à la musique ethnique, clochettes qui tintinnabulent...

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Le guitariste ressemble à un paysan vénézuélien qui vient de découvrir Pink Floyd. Le batteur joue sur une batterie électronique, les tempes rasées. Le bassiste a dû être congelé en 1982 et réveillé pour l’occasion : épais cheveux frisés en catogan, une mèche tombant sur un débardeur rouge transparent, un jean à la Agassi remonté au mollet sur une jambe, et une façon de mettre son torse en avant lors des choeurs qui rappelle une époque où l’excès était règle. Le chanteur est peut-être le plus sobre, mais il est également le plus habité. Avec sa barbe courte, il chante comme on prêche, entre incantation et transe intérieure.
J’écoute Yeasayer et j’ai comme un petit malaise. Ce groupe me met en contradiction : leur attitude me donnerait presque envie de rire, leur musique ressemble à tout les dérivés grand public du prog-rock que je ne supporterais pas d’écouter sur Europe 2, mais je suis saisi par leur ferveur et leur puissance. Quand le batteur tape une fois sur son drum kit, il en sort une espèce de solo ridicule. Leurs choeurs sont à la fois trop et juste assez pour nous transporter. Yeasayer prend des éléments que nous aimions haïr et réussit à les pousser assez loin pour qu’ils nous transportent. Bref, ils sont déroutants. Bref, ils sont puissants. Yeasayer crée une musique impulsive, sauvage, indomptée. Comme pour décrire cette sensation de tsunami sonique qui vient de balayer nos esgourdes. Ecoutez ce disque, écoutez-le bien


yeasayer "wait for the summer" 12/15/07
(helas cette video est pourrie mais je n'ai pas trouvé de clip officiel, sorry)

Album : YEASAYER - All your cymbals ( Monitor / We are free records ) novembre 2007
http://www.myspace.com/yeasayer

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