jeudi 17 janvier 2008

Syd Matters et les fantomes du jour ou la vie melancolique d'une generation

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Syd Matters est un groupe emmené par le musicien français Jonathan Morali. Il est révélé, a 22 ans, par sa victoire aux premier concours CQFD organisé par Les Inrockuptibles.
Son premier album, A Whisper and a Sigh, enregistré durant l'été 2002, sort en 2003. Il a ensuite formé un groupe constitué de quatre musiciens. En avril 2005 sort leur album Someday We Will Foresee Obstacles. Mélange de folk et de pop mélancolique, leur musique marie des mélodies lentes avec des instruments acoustiques sans toutefois renier des racines électroniques. Leur troisième album, intitulé Ghost Days, est sorti hier,14 janvier 2008. Il est plus folk et dépouillé que les précédents.
Il est de ces artistes qui subliment la musique ! Un son qui éveille les fantasmes et l’imagination. Un songwriting toujours élégant, une voix astrale, Jonathan Morali signe son retour d’une plume habile et avisée avec Ghost Days. La magie artisanale de Syd Matters opère pour la troisième fois. Un concept album entre deux mondes. Ghost Days nous plonge - engourdis - dans des abysses colorés où rêves et réalité s’entremêlent au gré des chansons qui défilent les unes après les autres dans une logique impeccable. Cet enchanteur sous intraveineuse pink-floydienne et Nick Drakienne ne cesse de surprendre, avec dans son chapeau, une nouvelle pièce maîtresse de pop cosmique. Avec Ghost Days, on continue de penser que Syd Matters est un grand songwriter et qu’il faudra bien reconnaître un jour son talent à sa juste valeur… Disons le autrement. Syd Matters appartient en effet à cette middle-class européenne en descente. D'où sa mélancolie.
Il avait réalisé la bande originale du film "La Question Humaine", cette fois-ci les fantasmes et les écrans de cinéma ont disparu, laissant le jeune homme en prise directe avec sa vérité. Le propos de « Ghost Days »? «J'ai écrit cet album en exil, seul dans mon appart, totalement déphasé par rapport au monde extérieur. Et je me demandais : quand il ne se passe rien, qu'est-ce qu'il se passe ? Je voulais parler du quotidien, celui de notre génération issue d'une classe moyenne sans histoire.» Car voilà : «Le cliché c'est : pour avoir quelque chose à dire, il faut vivre des choses. Oui, mais quand il ne se passe rien dans la vie, ça vaut aussi le coup d'en parler.»
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Syd Matters propose un opus qui semble plus destiné à un public international. Les influences de Radiohead ne font aussi aucun doute. Le très aérien "I'll Jackson") ressemble fort en tous cas à un clin d'oeil au groupe mythique. La voix indolente et embrasée rappelle parfois celle de Thom Yorke. Un peu aussi dans l’esprit vocal de Rufus Wainwright ! Il est vrai qu’on retrouve ce même ton folk traînant et souple, ce timbre fluet et discret, ainsi que ce phrasé de voix lymphatique qui ont faits entre autre le succès de cet artiste canadien. Néanmoins, que ce soit Everything else avec ses chœurs de vierges, I was asleep un peu underground, I’ll Jackson légèrement expérimental à la Floyd, My love’s on the pier assez flottant, Cloudflakes telle une comptine avec son chant enfantin, Louise très simpliste, Anything now ! (le seul morceau enlevé et vraiment énergique), Me and my horses aussi virevoltant qu’ondulant avec ses cordes et ses « claps in your hands », ou encore Nobody told me plutôt lourd, on peut dire que l’ensemble est d’une tristesse évidente, d’une lenteur ambiante sans équivoque mais d’une délicatesse maîtrisée et d’une unité esthétique flagrante quasi hypnotique, le tout dans une texture musicale évaporée qui reste à peu près semblable d’un titre à l’autre. Quoi qu’il en soit, Syd Matters a été encensée et adulée, notamment à la Route du Rock à Saint-Malo et au festival Inrocks, comme l’une des grandes révélations du moment. Alors, fort de cette critique élogieuse pour le moins consacrée et d’autant plus si le public l’a porté aux nues, on ne peut que s’incliner devant tant d’éloges et de louanges sans aucun doute bien mérités. Bref, il se dégage de cet album mélodique, une atmosphère aussi légère et magique que triste et mélancolique qui plaira sans aucun doute à tous ceux qui, comme moi, apprécient les ambiances musicales chères à Robert Wyatt, Nick Drake, Thom Yorke, Grandaddy et Radiohe


syd Matters live Everything Else
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Album : Syd Matters - Ghost Days (Because Music - janvier 2008)
Liens : http://www.sydmatters.com.
http://www.myspace.com/sydmatters

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est vrai que pour la première fois, Syd Matters à un positionnement international crédible. Espérons qu'il réussisse à passer la frontière.