mardi 3 juin 2008

Sergio Mendes, sortie de l'album "Encanto", l'autre grand Serge est de retour



A 67 ans, c’est un nom incontournable de la musique brésilienne mais aussi tout simplement de la musique, 45 ans d'une carrière incroyable avec près de 40 albums (!) au compteur : une longévité qui laisse rêveur ! Avec une série de tubes planétaires, Sergio Mendes règne en pape de la musique populaire brésilienne.

Quant à l’acuité du maître, on peut dire qu’à l’écoute de son Encanto (« Enchantement ») on est sous le charme ! Loin de rester dans un style éprouvé, Sergio n’hésite pas à se frotter à la nouvelle génération de producteurs comme Will I Am pour un résultat haut en couleur. Sergio Mendes, à l’instar du compositeur Antonio Carlos Jobim, le guitariste Joao Gilberto et le parolier Vinicius de Moraes, est à l’origine du mouvement bossa nova qui tire son origine de la samba et qui a vu le jour à la fin des années 1950.
Qu’on ne s’y trompe pas, malgré quelques originaux, « Encanto » est en réalité un disque de reprises, ou plutôt d’adaptations. Entre rythmes de carnaval et mélodies nonchalantes, Mendes y arrange à sa sauce 100% soleil quatre titres phares du grand Carlos Jobim, mais aussi et entre autres le « Look of Love » de Burt Bacharach, déjà transformé en bossa langoureuse sur le cultissime album « Brasil ‘66 » il y a quarante ans. Le musicien, qui a co-produit ce projet avec Will.i.am des Black Eyed Peas, avec qui il avait déjà collaboré en 2006 , a confié l’interprétation de chaque chanson à différents artistes, dont Carlinhos Brown, Natalie Cole, sa femme Grancinha Leporace, Juanes et… Zap Mama, dont la reprise en français du standard « Waters of March » constitue d’ailleurs la seule faute de goût de l’album. Côté musiciens, le casting est tout aussi impressionnant. De quoi passer quelques bonnes soirées d’été.


Sergio Mendes "Encanto" EPK - International Version
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Pianiste de jazz, compositeur, il est parti de Rio de Janeiro, au milieu des années soixante, à la conquête de l'Amérique. En s’installant à Los Angeles il crée son groupe « Brasil 66’ » et mélange la bossa-nova et la pop musique avec des hits tel que « Mas Que Nada » ou « The Look Of Love ». Complice d’Herb Alpert, de Burt Bacharach et aujourd’hui en compagnie du rappeur Will I Am, il reste au sommet des artistes populaires. Depuis quarante ans, sur ses pochettes de disque, il affiche souvent un collier de barbe coupé net, une mèche proprette et un visage affable. Aujourd'hui, la barbiche s'est clairsemée, quelques rides sont apparues, mais le sourire de crooner latino reste intact. Sergio Mendes incarne le swing mâtiné de bossa-nova. Un genre qu'il a mis au monde à l'aube des années 1960 avec son groupe Bossa Rio, qui accueille alors Tom Jobim, João Gilberto ou Stan Getz. «Le plus beau moment de la musique brésilienne», dit-il. Son succès est immense, qui court jusqu'aux Etats-Unis et au Japon. Il est le meilleur ambassadeur des rythmes du Brésil. Mais il fait des jaloux et connaît plusieurs périodes pendant lesquelles le public ne le suit plus. Son pays lui reproche sa «jet-set pop» pour mamies de Las Vegas.
Stevie Wonder ou les Black Eyed Peas vous le diront : "avec lui, l'Amérique s'est crue à Copacabana". En 2006 Will I Am, leader des Black Eyed Peas réquisitionne Stevie Wonder, Justin Timberlake et Erika Badhu pour travailler avec Sergio Mendes.
"Dans les années 60, il y avait la musique hippie, la soul, le rock, le blues, le jazz. Et puis Sergio Mendes est arrivé en disant "Hé, vous connaissez la musique brésilienne?". C’est lui qui l’a importée aux Etats-Unis."

Sergio Mendes "Funky Bahia"

Sergio Mendes "Funky Bahia"
Here's the "Funky Bahia" music video by Sergio Mendes. "Funky Bahia" appears on the Concord Records album "Encanto," available June 10th, 2008 in the U.S. Available now internationally.
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Il y a quarante-ans, l'Amérique se convertit à la bossa. En 1966, Sergio Mendes devient avec Mas Que Nada le premier Brésilien à rafler la mise en squattant le top des charts américains.
Sergio grandit dans la banlieue de Rio de Janeiro. Fils de médecin, il suit gamin des études de piano classique.

"Je m'intéressais plus au football à ce moment-là. C’est quand j’écoutais du jazz que j’étais impressionné et un peu réveillé. J’ai commencé à écouter un peu tous les pianistes de jazz Horace Silver, Art Tatum, Bud Powel et tout ça, ça a changé ma vie. "
A la fin des années 50, Sergio Mendes fréquente les clubs qui bordent la plage de Copacabana. Il y découvre la bossa nova qu'Antonio Carlos Jobim vient d'inventer avec Chega de Saudade.
"Dans les années 60 à Copacabana, je jouais dans une boîte de nuit. Antonio Carlos Jobim est venu [...] On a travaillé ensemble des arrangements pour moi. On est
devenu très copain."
Sergio Mendes


Sergio Mendes - Mas Que Nada
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La Bossa Nova accompagne la révolution douce, initiée par le nouveau président brésilien Kubitschek, qui rêve de faire progresser son pays de 50 ans en cinq ans. À la fin des fifties, il fait sortir de terre à 1000 mètres d'altitude une nouvelle capitale ultra-moderne: Brasilia dessinée par l'architecte Oscar Niemeyer. L'ère du renouveau souffle sur le Brésil. La bossa nova en est l'ambassadrice.

"En 1962, il y a eu un concert de bossa nova au Carnegie Hall, à New York, c’est la première fois que je quittais le Brésil. Il y avait Antonio Carlos Jobim, Joao Gilberto. J’étais avec le Bossa Rio, et on a donné un concert. "
Grâce à ce concert, la fièvre bossa nova gagne l'Amérique. Dans la salle, Miles Davis et Ella Fitzgerald assistent au sacre de Joao Gilberto, Tom Jobim et Sergio Mendes.

Mas Que Nada featuring the Black Eyed Peas

Mas Que Nada featuring the Black Eyed Peas
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Pendant ce temps-là au Brésil, les militaires soutenus par la CIA liquident l'ère Kubitschek. Le 1er avril 1964, le coup d'état éclate, les tanks entrent dans Rio.
"J’ai un fils, Rodrigo, qui est né en avril 64, le jour de la révolution brésilienne. C’était un temps pas sympathique au Brésil. Et j’ai décidé de partir avec mon orchestre, m’installer à Los Angeles et commencer une vie là-bas."

En Californie, Sergio fonde un nouveau groupe, Brasil 66, et fait pénétrer le son lounge de la bossa, dans les foyers américains.

Sans complexe, Mendes revisite le répertoire anglo-saxon, des Beatles à Burt Baccharah et fait un tabac avec la reprise de The Look Of Love en 1968. Les stars d'Hollywood deviennent ses meilleurs amis. Il est même l'invité de la Maison Blanche.

Quarante-ans 40 après s'être frotté à la pop, Sergio Mendes récidive en relevant la bossa à la sauce hip-hop des Black Eyed Peas et de Will.I.Am.




Album : Sergio Mendes "Encanto" - Universal / Universal Music Division Ulm [universal]

Liens :
http://www.sergiomendesmusic.com/www.myspace.com/sergiomendes



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